vendredi 8 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Prénoms impropres

ménard, islam, école, prénoms, maltraitance
Pas la peine d'en remettre une couche sur les fichiers de prénoms d'écoliers de la ville de Béziers. Robert Ménard a sans doute perdu une bonne occasion de se taire. Comme s'il était possible de déterminer la religion d'un enfant en fonction du prénom choisi par ses parents. Foutaises. Pour ne pas être plus grossier.
La grossièreté, cette mère maîtrise parfaitement. Elle habite à côté de chez une amie qui m'a raconté l'anecdote. Depuis l'arrivée des beaux jours, chacun vit les fenêtres ouvertes. Les deux maisons mitoyennes ne laissent que peu d'intimité côté conversation. La voisine a deux enfants de 2 et 5 ans.
Mon amie, bien involontairement, s'est rendu compte récemment qu'elle ne prononçait jamais leur prénom. Elle les appelle Hé ou Ho. Cela donne ce genre de dialogues (invectives exactement) : « Hé, tu vas arrêter ! » « Ho, ça suffit ! » « Hé, tu l'as pas volée celle-là ! » « Ho, tais-toi ! » (là aussi j'édulcore). Depuis, les enfants ont hérité du prénom de Hé et Ho quand mon amie nous donne de leurs nouvelles. Si par hasard la maman irascible donne naissance à une troisième cible, le futur bébé héritera-t-il du sobriquet de Ha ? Ou bien Hisse, pour aller avec son frère Ho ?
On peut en rire, mais le quotidien des petits Hé et Ho ne ressemble pas précisément à un chemin bordé de roses. Et pour clore ce chapitre de prénoms impropres, une colle pour Robert Ménard, grand ordonnateur des statistiques ethniques cachées : dans quelle religion va-t-il bien pouvoir caser Hé et Ho ?

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