Milo Manara, selon un autre dessinateur sûrement moins doué dans la représentation réaliste des femmes, n'est qu'un « dessinateur de vagin ». Exit l'anatomie, Manara ose enfin quitter son genre de prédilection pour aborder la biographie dessinée. Il s'attaque à son maître, Le Caravage, celui qu'il considère comme son saint protecteur. En 1592, ce jeune peintre débarque à Rome. Il veut vivre de son art et tente de se faire repérer par un maître qui lui permettra de s'exprimer dans son atelier. Passionné de réalisme, il peint les femmes comme personne. Mais ce petit nouveau semble faire un peu trop d'ombre aux notables. Il doit se contenter au début de s'échiner sur de très peu passionnantes guirlandes destinées aux grandes toiles. Heureusement un mécène lui donne sa chance et il pourra composer des tableaux pour les églises de Rome. Manara décrit minutieusement le processus de création du Caravage. Il cherche des modèles et les met en scène comme un cinéaste. Il apporte beaucoup de soin au choix de ses personnages féminins. Cela donne la partie humaine de la BD, la relation tendue entre le peintre et une flamboyante prostituée, idéale dans le rôle de la Vierge. Au grand désespoir des religieux de l'époque. La belle Anna, à la croupe gracieuse et généreuse, permet à Manara de dessiner une nouvelles fois ces courbes qu'il maîtrise parfaitement.
« Le Caravage » (tome 1), Glénat, 14,95 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire