La forêt. Des insectes, des oiseaux, quelques grosses bêtes et dans cet environnement souvent hostile un tout petit bonhomme. Hans, né sous la plume de Jérôme Anfré, personnifie toute la prétention de l'espèce humaine. Il se voit grand, mais est insignifiant face aux autres créatures. Quand chacun a un rôle parfaitement justifié et utile, il n'est qu'une tâche, une aberration dans l'ensemble. Cette série d'histoires courtes minimalistes, muettes, aux petites cases quasi dénuées de décors, s'apparente parfois à l'exercice de style. Logique qu'elle soit publiée dans la collection Shampooing dirigée par Lewis Trondheim, champion du genre. Hans se réveille comme s'il venait de nulle part. Tente de se protéger avec des feuilles mortes, utilise une brindille pour épée, défie une araignée et abdique rapidement face à une fourmi. Quand un renard passe dans les parages, il fuit. Terreur aussi quand il monte au sommet d'un arbre et se fait enlever par un oiseau. Loin de tourner en rond, cette BD montre l'évolution du petit bonhomme, découvrant le feu, les habits et au final croisant un autre de ses congénères. Inclassable, avec des airs de dessin animé, Hans prouve que la BD peut encore innover dans une production malheureusement de plus en plus formatée.
« Hans », Delcourt, 12,50 €
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