Quand Frédéric Beigbeder se souvient de son enfance, cela donne un roman hommage aux années 70 et à la bourgeoisie française.
Frédéric Beigbeder est-il à plaindre ? Ce roman, largement autobiographique, est né d'une épreuve qui l'a profondément marqué. Une nuit de janvier 2008, avec un de ses amis poètes, il est surpris par une patrouille de police en train de sniffer de la cocaïne sur un capot de voiture, en pleine rue. Interpellé, il est placé en garde à vue. Une longue période d'isolement qui réveille dans l'esprit du romancier ses souvenirs d'enfance.Dans ce cachot, il va imaginer le texte qui va le faire passer de romancier à la mode au statut d'écrivain français. Un bien pour un mal. Finalement, Frédéric Beigbeder ne devrait pas se plaindre, cette garde à vue lui aura permis de prouver ce qu'il a dans le ventre et la plume.
L'auteur raconte donc ces 48 heures d'enfermement en fil rouge de ses souvenirs d'enfance. Avec une grande pudeur mais sans détours, il parle de ses parents. Un couple qui ne durera pas longtemps. Le bonheur de la famille unie sera bref. Frédéric vivra avec sa mère et son frère aîné. Il tentera de dénouer les liens compliqués entre les différents membres de sa famille.
Il décrit avec minutie les mœurs et pratiques de la grande bourgeoisie française qui vivait ses derniers jours sans s'en rendre compte. L'auteur, surtout, réalise l'importance de cette notion de famille : « Privés de nos liens familiaux, nous sommes des numéros interchangeables comme les « amis » de Facebook, les demandeurs d'emploi de l'ANPE ou les prisonniers du Dépôt ». En exorcisant son enfance sur le papier, Frédéric Beigbeder est enfin devenu adulte. L'amateur de bonne littérature apprécie.
« Un roman français », Frédéric Beigbeder, Grasset, 18 €
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