Après plusieurs mois à vivre aux frais de l'Etat, le feu vert est donné et un Indien d'Amazonie débarque avec deux spécimens de pirarucus. Les ennuis débutent pour Arthur, obligé de travailler. Heureusement, il y a Fée-Morgane, une beauté locale « Fée-Morgane et moi on a joué au docteur pendant deux jours et deux nuits. J'avais l'impression de bâfrer dix-neuf parts de gâteaux après une interminable grève de la faim. » Langage imagé pour cet auteur qui a certainement beaucoup lu San-Antonio.
On retrouve « l'esprit Dard » dans les titres de chapitres (« Guère épais », « Président ciel » ou le très local « A boubou de nerfs »). L'humour est omniprésent. Même si parfois on devine un peu de désespoir dans la vie décousue d'Arthur. Et ce n'est qu'un début. Quand sa femme débarque à Yarabanga, c'est immédiatement la guerre totale. Une Morgane très remontée et suffisamment persuasive pour lui chiper sa Fée-Morgane. Le voilà en pleine guérilla féminine et obligé de faire ceinture. L'occasion pour l'auteur de faire cette comparaison culte : « A ce tarif, je ne me laisse plus que quelques semaines avant de me frotter aux arbres... Si je veux pas être papa de petits arbustes, j'espère que les platanes du coin portent des stérilets. » Arnaud Le Guilcher a l'imagination débridée et excessive. Reste à savoir si les poissons amazoniens vont supporter le marigot africain, eux qui ont la réputation de ne pas avoir peur des piranhas.
« Capitaine frites » d'Arnaud Le Guilcher, Robert Laffont, 18€ (le précédent roman d'Arnaud Le Guilcher, « Ric-Rac », sort en poche chez Pocket le 1er septembre)
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