Rentrée littéraire : Sadorski, le pire des salauds
Pour raconter l'occupation allemande, Romain Slocombe n'y va pas par quatre chemins : il se met dans la peau des pires salauds et raconte à la première personne leurs motivations nauséabondes. Après l'écrivain dénonciateur de juifs dans « Monsieur le commandant », place à Léon Sadorski, inspecteur de la police française, spécialisé dans les renseignements généraux et plus spécialement la surveillance des Juifs. Sado pour les collègues, vénère le maréchal Pétain et collabore avec la Gestapo. Aussi quand il est arrêté un matin et conduit à Berlin pour subir plusieurs jours d'interrogatoires il ne comprend pas du tout. Il se retrouve dans la peau des ces « sous hommes » qu'il aime malmener au quai des Orfèvres.
Le bourreau dans le rôle de la victime, c'est l'essentiel de la première partie de ce roman policier historique, sélectionné dans le première liste du Goncourt. La suite se déroule à Paris, Sadorski devra retrouver une de ses anciennes maîtresses suspectée d'activité antinazis.
Un roman témoignage, aux scènes parfois dures, mais qui reflètent l'époque. En préambule, l'auteur et l'éditeur préviennent ne pas « cautionner les propos tenus par le personnage principal ». Car Sadorski, effectivement, est le pire des salauds.
« L'affaire Léon Sadorski », Romain Slocombe, Robert Laffont, 21 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire