Toutes
les guerres ont pour origine la religion. Une évidence qu'il ne faut
cesser de rabâcher aux générations futures. En vain
malheureusement, les conflits se multipliant un peu partout dans le
monde. Actuellement les chiites et les sunnites se mènent un combat
à mort au Moyen Orient. Comme pour faire oublier le conflit entre
Juifs et Palestiniens à quelques centaines de kilomètres de là. En
Europe, nous sommes souvent enclins à donner des leçons mais notre
histoire prouve que ces querelles de paroisse ont également provoqué
des milliers de morts au fil des siècles. Prenez la fin du Moyen
Age. Le clergé catholique règne en maître absolu. Mais quelques
croyants ne se reconnaissent plus dans cette religion qui donne tout
à une petite minorité. Ce sera la Réforme, début du
protestantisme. Dans « Le Maître d'armes », écrit par
Xavier Dorison et dessiné par Joël Parnotte, ont découvre les
prémices de cette sanglante répression. A la base, des érudits
veulent que la parole de Dieu soit directement accessible par tous.
Enlever l'intermédiaire des religieux. Pour cela il suffit de
traduire la Bible en « vulgaire », nom donné au français
compris par la majorité. Rien de bien méchant à priori. Mais cette
volonté d'éclairer le peuple ne passe pas auprès de ceux qui ont
le pouvoir. Le véritable personnage principal de cette longue BD est
la traduction de la bible. Gauvin de Brême, médecin érudit,
réformiste, vient de finir son manuscrit. Il doit maintenant le
faire parvenir en Suisse où il sera imprimé et largement diffusé.
Mais les sbires du clergé le pourchassent. Dans les montagnes du
Jura, il va demander l'aide de Hans Stalhoffer, ancien maître
d'armes du roi François 1er. Une course poursuite en plein hiver,
dans la nature implacable. Si le récit fait la part belle à la
prise de conscience de certains hommes et femmes, il montre aussi
dans toute son horreur (les dessins de Parnotte sont parfois d'une
extraordinaire violence) les exactions d'autres soldats, toujours
plus cruels et intransigeants, au nom d'un Dieu qui n'est plus du
tout miséricordieux. Une histoire qui se répète, sous d'autres
latitudes et pour d'autres raisons, mais à la base le problème est
le même : la volonté d'un petit nombre de contraindre la
majorité à ne pas penser par elle-même
« Le
maître d'armes », Dargaud, 98 pages, 16,45 euros
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