Comment
sortir de la spirale infernale des mauvaises nouvelles ? Comment se
"laver" l'esprit de ces images de mort et de tristesse ?
Vendredi, dans le flot d'informations, une nouvelle sort du lot : le
dernier titre de David Bowie mérite le détour. Je ne suis pas
spécialement fan du chanteur androgyne. Je lance néanmoins le clip,
un peu de musique ne peut pas faire de mal vu le contexte général.
Le choc. Dix minutes de rythmes lancinants au cours desquelles le
chanteur ne cesse de répéter "I'm a black star".
Peut-être est-ce mon état d'esprit actuel (sombre, très sombre),
mais il me semble que ce titre, pourtant composé et enregistré bien
avant le vendredi 13, illustre parfaitement l'époque. Cette étoile
noire, qui irradie toutes les scènes d'une lumière crépusculaire,
brille encore au fond de mes yeux. Des yeux qui ne veulent plus voir
ces horreurs. Bowie, dans toute la première partie, semble aveugle
également, une large bande de tissu blanc nouée sur le haut du
visage. Derrière lui, des hommes et des femmes, en transe tels des
danseurs vaudous, semblent tout aussi absents, ailleurs, possédés.
Dix minutes hors du temps, de la réalité. A la fin, difficile de
quitter ce monde fantasmagorique. Le lendemain, dès le réveil,
après une nuit de cauchemars (je ne dois pas être le seul en ce
moment), la Black Star de Bowie m'obsède, me revient sans cesse à
l'esprit. L'évidence s'impose : dans ma mémoire, cette chanson
bizarre et dérangeante personnifiera pour toujours cette période,
ce malaise général installé depuis les premières explosions au
Stade de France.

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