Quatre cases carrées par
planches, quatre planches en noir et blanc cauchemardesque par
histoire : Clarke pour son nouvel album ne choisit pas la facilité
des récits humoristiques qui l'ont fait connaître à un large
public (Mélusine, Cosa Nostra). Au contraire, il ne cherche pas à
faire sourire mais à nous filer les chocottes dans ces histoires
courtes sans espoir. Les psychanalystes en herbe adoreront ces 150
pages toutes plus pessimistes les unes que les autres. Il y est
souvent question de double, comme un reflet dans un miroir mais animé
d'une propre existence. Et généralement, il ne veut pas du bien à
l'original. Des histoires de subconscient, de dédoublement de la
personnalité, voire de folie pure et simple. On se demande où
l'auteur va chercher toutes ces idées macabres et terrifiantes. Mais
plus on se plonge dans la lecture de ce bel objet carré, on se
reconnaît dans ces cauchemars. Ils ne sont que la retranscription de
nos nuits agitées. Trop souvent, au réveil, ils disparaissent et se
perdent dans les méandres de nos esprits. Clarke a de la mémoire et
semble particulièrement sensible à ces rêveries obliques.
« Réalités
obliques », Le Lombard, 16,45 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire