A l'article de la mort, il est de coutume de préciser à ses proches ses dernières volontés. Certains, pour détendre l'atmosphère et dédramatiser l'échéance, expriment des exigences ludiques (tel Brel en son temps le chantait « A mon dernier repas je veux qu'on fasse ripaille »). Jean-Luc Couston, un Gardois de 61 ans, a demandé à son épouse de simplement boire un verre sur sa tombe le jour de son anniversaire. Transformer un moment triste en petite fête conviviale était la philosophie de vie de ce kiné très apprécié de ses patients.
Le 17 juillet dernier, comme promis, Josiane se rend sur la tombe de son mari défunt et boit un verre de champagne avec des amis. Une petite commémoration rapidement interrompue par trois policiers municipaux. Trouble à la quiétude des lieux et violation d'une interdiction édictée par décret. En l'occurrence, il est défendu de boire de l'alcool dans un cimetière. Josiane est condamnée à payer une amende de 38 euros. Jean-Luc, le responsable de tout ce pataquès doit regretter ses dernières volontés qui compliquent la vie de Josiane. Bien que cette dernière, arguant de sa bonne foi, refuse de payer la contravention dans l'attente d'une décision du tribunal de police d'Uzès.
Dans notre société pleine de préjugés et formatée à l'excès, il est compliqué de sortir du troupeau. Pourtant, Josiane a cru bien faire, en écoutant son cœur. Et si certains demandent que l'on laisse les morts en paix, qui nous prouve que ces derniers, dans leur immobilité et leur solitude éternelles, n'apprécieraient pas un peu de distraction ?
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