Dany Boon, champion français du box-office, décide de se passer des salles et de sortir sa nouvelle création directement en streaming sur Netflix. Drôle de décision en cette période de crise de la fréquentation. Un peu plus compréhensible une fois qu’on a visionné ces deux heures bricolées autour de quelques clichés ayant alimenté les réseaux sociaux durant le premier confinement. Pas véritablement un film (les décors sont quasi inexistants), plus proche d’une émission télé réalisée dans un studio avec une équipe de copains qui ont parfois l’impression d’improviser.
Bref, « 8, rue de l’Humanité » est loin du chef-d’œuvre du cinéma populaire qui a fait la renommée de Dany Boon. Il a écrit le scénario, réalisé et interprété l’histoire de ces locataires d’un immeuble parisien pris dans la nasse du confinement. Il reprend son personnage d’hypocondriaque absolu, aspergeant de gel hydroalcoolique les vigiles et caissières des supermarchés et obligeant sa femme à dormir sur le palier car elle a osé aller s’entretenir avec un de ses clients (elle est avocate) dans une prison. Il est clairement abject, niant toute humanité.
Les autres personnages ne sont guère mieux. Le patron d’un laboratoire d’analyses cherche un virus et ose l’expérimentation sur des cobayes humains qui ne sont pas au courant, une patronne de bistrot transforme son stock d’alcool de prune en désinfectant qu’elle vend au noir. Le seul qui semble sympa reste le concierge d’origine portugaise.
C’est pourtant lui qui sera le plus affecté par la pandémie. Et même si dans les 5 dernières minutes tout le monde se rachète et célèbre cette Humanité si précieuse, tout le reste du film a tendance à nous mettre mal à l’aise en constatant que malheureusement, oui, c’est la mentalité qui domine actuellement en France…

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