Après le retard annoncé du vaccin français de Sanofi contre le Covid, c’est une autre société tricolore qui a dû reculer le mois dernier face à la pandémie. L’Institut Pasteur menait un test pour déterminer si le médicament clofoctol avait un pouvoir d’inhibiteur de la réplication du Sars.
Un budget avait été voté pour un essai clinique sur la durée. Il fallait trouver entre 350 et 700 patients, âgés de plus de 50 ans, non-vaccinés et présentant au moins un symptôme du Covid-19. Mais après de longues démarches et recherches tous azimuts, l’Institut Pasteur n’avait recruté qu’une douzaine de patients volontaires. Une première raison de ce fiasco s’explique peut-être par la forme du médicament : un suppositoire. Un traitement de deux suppositoires par jour à prendre durant cinq jours. D’accord, ce n’est jamais très agréable le suppositoire, pas au niveau de la piqûre, mais plus que le comprimé à avaler.
Cependant, à bien regarder le profil des cobayes recherchés, on s’aperçoit que des Français de plus de 50 ans non-vaccinés, en décembre dernier, ce ne peut être que des personnes qui ont délibérément fait le choix de sauter la case Pfizer ou Moderna.
Alors vous pensez bien que trouver parmi les antivax des volontaires pour que la science s’immisce en eux par la voie basse, c’était peine perdue.
Persuadés sans doute, comme le prétend une des fake news qui tourne en boucle depuis des mois, que le suppositoire est plus pratique pour enrober et cacher la fameuse puce de géolocalisation que les géants d’Internet cherchent à implanter à l’ensemble de la population mondiale.
Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 12 janvier 2022
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