Au Brésil, le 5 janvier est désormais célébré comme le « jour national de la crevette antifasciste ». Une crevette élevée au rang de guerrière intransigeante contre la politique de droite très dure du gouvernement de Jair Bolsonaro. Un phénomène totalement délirant et pourtant sur les réseaux sociaux la crevette est devenue un symbole brandi par tous les démocrates. L’histoire est assez croquignolesque.
Le 2 janvier, les Brésiliens apprenaient que leur président venait d’être hospitalisé après des douleurs à l’abdomen. Blessé d’un coup de couteau lors de la campagne électorale de 2018, il a subi plusieurs opérations. Mais finalement, pour une fois, ce ne sont pas les séquelles de l’attentat mais une bête occlusion intestinale. Le président est ressorti le lendemain et les toubibs ont donné les vraies raisons de l’hospitalisation.
Et c’est là qu’on retrouve la fameuse crevette. Car Bolsonaro a mangé des crevettes avant le déclenchement de l’occlusion. Notamment une qui n’aurait pas été assez mastiquée et qui donc a bloqué toute la machinerie.
Voilà pourquoi cette petite crevette se retrouve élevée au rang de guerrière antifasciste par tous les démocrates brésiliens. Car Bolsonaro, déjà en campagne, espère être réélu. Il va devoir cependant se méfier des crevettes.
Et d’un calamar. Mais celui-là, sera plus compliqué à avaler et à digérer. Calamar en brésilien se dit Lula, comme le nom de l’ancien président et leader syndicaliste qui a retrouvé la liberté et brigue de nouveau le poste suprême.
Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 8 janvier 2022
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