Maladie la plus agréable qui soit, l’amour frappe sans discernement. Les jeunes filles de 13 ans comme les vieux messieurs de 60 ans. Ces deux romans de la rentrée d’hiver sont des témoignages. Des expériences aux deux extrêmes de la vie, la découverte de l’amour et des choses du sexe par une adolescente, le retour de flamme pour un homme de 60 ans. Dans les deux cas, la passion est dévorante.
Dans un collège privé de Beyrouth, des filles de 13 ans n’ont qu’une seule envie : goûter aux garçons. Dans son premier roman au titre si explicite, Le goût des garçons, Joy Majdalani raconte comment sa narratrice cherche la bonne amie, celle qui lui permettra d’en apprendre plus sur ces mystérieux garçons, leur sexe, leurs désirs. Elle en rêve et craint ne jamais pouvoir devenir une femme. « Des hommes, j’étais condamnée à ne glaner que des bribes, la compagnie circonstancielle et désintéressée d’oncles, de professeurs, de pères d’amies. Jamais je ne serais initiée à leurs mystères. » Pourtant elle va enfin trouver le Graal. Un premier baiser, quelques caresses puis le grand saut conté dans une langue vraie, crue et audacieuse.
À l’opposé, dans Pars, oublie et sois heureuse de Pierre Mérot, c’est le récit d’un amour inespéré qui vient ensoleiller la vie de l’écrivain l’année de ses 60 ans. Sandy est professeur, comme lui. Il va lui écrire quotidiennement des emails de septembre 2019 à janvier 2021. Le roman ne contient que ces courts textes, pas les réponses hormis une lettre de rupture. La plupart du temps on devine ce qu’elle lui dit, comment deux êtres qui ont pourtant tout vécu peuvent redécouvrir l’enchantement de l’existence quand on tombe amoureux, les rendez-vous rares mais intenses et, malgré l’âge, les jeux coquins. « Heureusement qu’il y a ta photographie hors la loi le jour où l’on a soixante ans… Soixante ans, c’est-à-dire une âme enfantine dans un corps qui a marché si longuement. »
Ce superbe réveil de la flamme du désir va finalement se révéler très destructeur. Un texte entre beauté de la passion, tristesse de l’éloignement et excitation des scènes érotiques.
« Le goût des garçons » de Joy Majdalani, Grasset, 16 € (en vente le 5 janvier)
« Pars, oublie et sois heureuse » de Pierre Mérot, Albin Michel, 18,90 € (en vente le 5 janvier)
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