Félicité "avait beaucoup donné, exultant son corps avec urgence ou volupté, mais elle n'avait pas tellement eu le temps d'aimer". La belle, généreuse avec ses clients, s'occupe de toute la marmaille du village. Notamment de Marie, la fille d'une de ses cousines. Parmi les autres femmes de ce roman, on croise la mère de Félicité, une centenaire atteinte d'Alzheimer qui s'est réfugiée au plus profond de la forêt, Julie, une Parisienne blasée et sa compagne Maïla, ancien mannequin. Toutes convergent vers le village qui bruisse de rumeurs. Il se passerait d'étranges choses dans la forêt, même les Indiens se méfient. Le fameux convoi qui donne son titre au roman n'est pas loin.
Ancienne journaliste, originaire de la Martinique, Marijosé Alie signe son premier roman, largement alimenté par ses reportages en Guyane. Elle raconte ce pays, ses croyances et ses espoirs avec une sensibilité toute féminine, voire féline. On retrouve dans ses écrits la sensualité de son tube sorti durant les années 80, "Caréssé mwen", un des premiers zouk-love à conquérir la métropole.
"Le convoi" de Marijosé Alie, HC éditions, 19 euros.
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