samedi 31 décembre 2016

Livres de Poche : dragon, vache et baleine au menu de Noël


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Après avoir découvert le secret qui le lie à ses compagnons de route, Ichirô est plus que jamais décidé à anéantir le daimyo qui a tué ses parents. Il lui faudra, pour cela, partir en quête d’un katana mythique. Avec le diptyque Katana, JeanLuc Bizien nous offre un récit où action, émotion et aventure mènent la danse. Ce faisant, il rend également un brillant hommage aux films de sabre japonais.
➤ « Vent rouge » et « Dragon noir », Folio SF, 7,70 et 8,20 €

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François Morel signe une véritable ode à la vache. Pourquoi ? Ré- ponse de l’auteur : « Oui, j’ai de l’admiration pour la vache car elle est impassible. Elle ne joue pas au tiercé. Elle ne hurle pas dans les stades. Elle ne se gare pas en double file. Oh bien sûr, son parcours est tracé : elle vit, elle meurt. Vous vous trouvez sans doute beaucoup plus malin ? » Délicieusement étonnant et rigolo.
➤ « Meuh ! », Folio, 5,90 €

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Ni récit de voyage ni traité scientifique, ce livre part sur les traces d’une des plus fascinantes créatures du règne animal, la baleine. François Garde a choisi de mener son enquête le nez au vent, débusquant dans les recoins les plus inattendus de notre planète et de notre culture histoires, souvenirs, paysages, qu’il a tissés ensemble pour former une sorte d’épopée.
➤ « La baleine dans tous ses états », Folio, 7,10 €

Le Perry de Noël

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Jemina Pitt, héroïne imaginée par Anne Perry et fille du célèbre directeur de la Special Branch, a 23 ans durant l’hiver 1904. Elle décide d’accompagner sa jeune amie Delphinia Cardew à New York, sur le point de se marier avec l’aristocrate Brent Albright. Dans la haute société newyorkaise, ce mariage est une grande affaire qui liera deux familles prodigieusement riches. Mais Jemina détecte une ombre mystérieuse planant sur la célébration. Maria, la mère de Delphinia, est absente de la fête et les Albright refusent de mentionner son nom. Et quand le frère du marié demande à Jemina de l’aider à retrouver Maria afin de prévenir un scandale, elle n’hésite pas à se lancer dans une enquête aussi inattendue que périlleuse.
➤ « Un Noël à New York », Anne Perry, 10/18 collection Grands détective, 8,80 €

DVD et blu-ray : Jason Bourne toujours aussi percutant

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Le plus célèbre fugitif du cinéma d’action américain est de retour. Jason Bourne (Matt Damon) rempile pour un quatrième opus disponible en DVD, blu-ray et 4K. L’occasion de ressortir les précédents films dans ce format offrant une résolution encore meilleure sur les nouveaux téléviseurs. Comme au cinéma. Du moins les exploitants qui ont les projecteurs de dernière génération…

La CIA, grandes oreilles toujours à l’affût, est sur le pied de guerre. Depuis un centre de hackers islandais, quelqu’un vient de pirater la base de données américaine. En quelques secondes le pirate récupère le détail de certaines opérations top secrètes, notamment celles ayant trait au passé de Jason Bourne. La chef du service cybercriminalité, Heather Lee (Alicia Vikander) trouve le nom du pirate. Une pirate exactement, Nicky Parsons (Julia Stiles) qui fait le lien avec les précédents films. Nicky contacte Bourne car elle est persuadée que l’agent secret est toujours à la recherche de la vérité sur son passé. Elle se rend en Grèce pour lui remettre ces fameux dossiers. Suivie à la trace par Heather et ses satellites, elle sera éliminée par l’Atout (Vincent Cassel) le méchant du film. Une exécution qui est filmée en pleine révolution de rue dans une Grèce en proie aux pires émeutes de ces dernières années.
■ Le troisième « Bourne » de Paul Greengrass

On retrouve déjà le style de Paul Greengrass, réalisateur des premier et troisième épisodes de la franchise Bourne. Jason, qui vivote en participant à des combats clandestins, retrouve ses réflexes d’espion et va aller de Berlin à Londres trouver des réponses à ses interrogations. Beaucoup d’action pour un Matt Damon au summum de sa forme. En plus de l’Atout (rôle très physique pour Vincent Cassel qui pour le coup fait véritablement peur) il trouve sur sa route le directeur de la CIA (Tommy Lee Jones) bien décidé à effacer définitivement Bourne du passé de l’agence, d’autant que son nouveau projet risque d’être dévoilé par ce dernier.
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On regrettera simplement que la belle Alicia Vikander, sans véritable raison (si ce n’est son ambition personnelle), bascule du bon côté, aidant Bourne à rejoindre Las Vegas pour une dernière demi-heure à couper le souffle. Comme toujours dans ces films on en prend plein les yeux. Par contre n’attendez pas trop des scènes d’explication et de justification. Bourne ne parle pas beaucoup. L’Atout encore moins...
Dans les bonus (beaucoup plus nombreux sur le blu-ray), Matt Damon explique pourquoi il a accepté de reprendre le personnage de Jason Bourne. A ne pas manquer non plus les coulisses de la course-poursuite sur le strip de Las Vegas. Pas une seule image de synthèse pour ce tour de force des cascadeurs.  
➤ « Jason Bourne », Universal, 20 € le DVD, 23 € le blu-ray et 30 € le blu-ray 4K. Il existe également une intégrale des cinq films en blu-ray à 45 €

vendredi 30 décembre 2016

BD : La magie à portée de tapis

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Superbe album que ce « Maître des tapis » écrit par Olivier Bleys et dessinée par Alexis Nesme. Format extra large pour histoire toute simple, digne des meilleurs contes du temps passé. Dans une Russie médiévale, Fedor sillonne le pays pour vendre les tapis fabriqué par sa femme et sa fille. Mais certains sont magiques et si l’on connaît les bonnes incantations, on peut voler avec. Cela permet à Fedor de sauver Danil, un jeune braconnier poursuivi par les hommes du boyard. Fedor recueille Danil chez lui et ce dernier tombe amoureux de la fille du marchand. Ce grand album, à faire lire par les enfants, voire à lire aux plus petits, offre de plus un pop-up à construire. Une reconstitution de la datcha enneigée du « Maître des tapis » donnant encore plus de relief aux enluminures d’Alexis Nesme.
➤ « Le maître des tapis », Delcourt, 14,50 € 

jeudi 29 décembre 2016

BD : Léo de retour au pays

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Léo, dessinateur et scénariste formidable créateur de mondes (Aldébaran, Bételgeuse...), s’il a fait l’essentiel de sa carrière en France, est originaire du Brésil. Un pays qui n’est désormais plus totalement absent de son œuvre puisqu’il signe avec Rodolphe au scénario et Marchal au dessin, un troisième cycle de « Kenya » se déroulant en Amazonie. Kathy Austin, membre des services secrets anglais, rentre juste de ses pérégrinations africaines qu’elle doit repartir pour l’Amérique du Sud. Un pasteur vivant dans un dispensaire loin de toute civilisation, a recueilli un photographe mourant. Sur sa dernière pellicule, la photo d’un immense humanoïde à la peau blanchâtre. Un extraterrestre ? C’est la mission de la belle et intrépide Kathy qui retrouve sur son chemin le pilote d’avion américain Hank Grabble mais également quelques anciens nazis (l’histoire se déroule en 1949) et un consul anglais pittoresque au langage incroyablement grossier. Un premier tome très prometteur, entre science-fiction et espionnage.
➤ « Amazonie », Dargaud, 11,99 €

mercredi 28 décembre 2016

Cinéma : "American Pastoral", l'histoire de la petite fille qui deviendra terroriste

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American Pastoral, tiré d’un roman de Philip Roth, plus qu’un film sur les mouvements révolutionnaires américains des années 60, est l’histoire d’amour fou d’un père pour sa fille


Au sortir de la seconde guerre mondiale, ils représentent tout ce que l’Amé-rique avait de merveilleux. Seymour « Le Suédois » Levov (Ewan McGregor) est la star de son lycée. Sportif accompli, il fait des merveilles dans l’équipe de football. Fils d’un industriel, il prend sa succession à la tête d’une ganterie florissante. Seymour tombe amoureux de Dawn (Jennifer Connelly), la plus belle fille du lycée sélectionnée pour le concours de Miss America.
Un couple parfait qui une fois marié, donne naissance à la petite Merry. Une blondinette espiègle, curieuse mais qui a un problème de bégaiement. Seymour a offert un havre de paix à sa famille. Une grande maison à la campagne entourée de prés où broutent les vaches élevées par sa femme, fermière plus par goût que par nécessité. La petite Merry adore ces vaches et joue souvent avec elles. Mais son problème d’élocution la tient éloignée des enfants de son âge. Cela ne l’empêche pas de tout comprendre à la vie. Elle excècre la violence et aime son père. Mais ne comprend pas pourquoi il ne l’embrasse pas comme sa si belle maman. La première partie du film pose les jalons de cette famille trop heureuse.
■ Violence contre guerre
A 16 ans, Merry interprétée alors par Dakota Fanning, entre en pleine rébellion. Les USA, soi-disant pour se protéger, mènent une guerre sans merci au Vietnam. Les images d’enfants massacrés choquent Merry. Elle découvre que d’autres, comme elle, sont contre la guerre. Elle lit Marx, rencontre des militants pacifistes qui pour certains décident d’utiliser les mêmes armes que leurs ennemis.
Explication houleuse entre l’ado et son père, démocrate et progressiste, mais loin, très loin des mouvements révolutionnaires des grandes villes. Il la consigne dans sa chambre et lui conseille, si elle veut vraiment lutter contre la guerre, de ne pas le faire à New York mais plutôt chez elle, dans sa petite ville, près de ses parents.
Quelques jours plus tard, une bombe pulvérise le bureau de poste. Un employé est tué. Merry disparaît.
Le FBI débarque chez les Levov, tous les indices convergent vers Merry, petite fille devenue terroriste. Les parents sont ravagés. Inquiets surtout. Ils sont persuadés, au début, que Merry a été enlevée. Ou manipulée. D’autres bombes explosent, les traces de Merry sont retrouvées sur place. Dawn, en pleine dépression devient presque folle, Seymour s’accroche, cherchant sans relâche sa fille bien aimée. Il la retrouvera dans la seconde partie du film, particulièrement émouvante.
Ce drame de la vie ordinaire, sans jamais juger, nous rappelle combien l’amour est fragile face à certaines situations. Merry aime ses parents. Un amour partagé. Mais face à la violence du monde, parfois, cet amour protecteur ne suffit pas.
Les trois acteurs principaux signent des performances éblouissantes. Jennifer Connelly se métamorphose à plusieurs reprises durant ces quelques années, en fonction de son état mental et de son aptitude à « oublier » le drame. Ewan McGregor, combattant, acharné, ne changera jamais de ligne. Quant à Dakota Fanning, ce sont presque deux rôles totalement différents qu’elle interprète, avant et après la bombe. Loin, très loin de ses personnages de gamine blondinette. 
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Dakota Fanning, petite star surdouée
american pastoral,ewan mcgregor,dakota fanning,connellyEnfant star, Dakota Fanning semble réussir son passage à l’âge adulte. Pas toujours évident pour ces jeunes acteurs et actrices américains très connus dès leur plus jeune âge. La petite Dakota Fanning a d’abord prêté sa jolie bouille pour des sports publicitaires ou des séries télé. Dès ses premiers pas au cinéma, elle se fait remarquer pour ses dons de comédienne. Elle est la plus jeune interprète jamais sélectionnée au Screen Actors Guild Award pour sa prestation dans « Sam je suis Sam » en 2001.
Coqueluche d’Hollywood, elle est la fille, à tour de rôle en fonction des films tournés, de Charlize Théron, Robert de Niro ou Tom Cruise. Avec ce dernier elle est la co-vedette de « La guerre des mondes » de Steven Spielberg.
Devenue adolescente, place à des rôles un peu plus troubles, notamment en devenant une vampire « méchante » de Twilight. Elle y croise une première fois Kristen Stewart. La blonde et la brune se retrouvent peu de temps après dans le biopic « The Runaways ». L’histoire d’un groupe de rock féminin dans les années 70.
Un premier rôle d’adolescente rebelle, mais en moins extrémiste que sa composition dans « American Pastoral ». Dans ce film d’Ewan McGregor, elle passe de la jeune fille rebelle, prête à toutes les extrémités à une femme cassée, amorphe, totalement résignée. Une performance d’actrice époustouflante qui devrait lui ouvrir encore plus de portes dans ce milieu qui parfois a tendance à oublier les enfants devenus célèbres trop tôt. 

De choses et d'autres : Tweets d'outre tombe


Le réseau Twitter est devenu le grand défouloir de la planète. En 140 signes il faut être percutant et pertinent. Une nouvelle façon de s’exprimer, de faire rire ou dire ses quatre vérités à ceux qui nous énervent. Mais Twitter est récent. Jeff Domenech, auteur de « Tweets post mortem » imagine ce que pourraient twitter les célébrités aujourd’hui disparues. Une sorte d’hommage à leur personnalité, tout en conservant le côté persifleur du réseau. Un florilège classé par catégories, de musique à politique en passant par littérature ou sport. Wolinski prend sa revanche : « Dites aux kamikazes de Daech que depuis mon arrivée au paradis, leurs 72 vierges ne le sont plus ». Coco Chanel donne son avis sur la mode actuelle : « L’élégance se perd de nos jours. Se promener dans la rue avec un maillot du PSG ou de l’OM devrait être passible de la peine de mort ». Au total plus de 300 tweets imaginaires, à picorer avec gourmandise et sans modération.
➤ « Tweets post mortem », Jungle, 9,90 €

mardi 27 décembre 2016

BD : Un «faux» Jeremiah... sans Jeremiah

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Fin janvier, le festival d’Angoulême rend hommage à Hermann couronné Grand Prix en 2016. En plus de la réédition de ses plus grands succès (Bernard Prince, Comanche), le dessinateur belge continue à produire deux albums par an. Infatigable, même s’il n’a plus toute la dextérité de ses meilleures années. S’il poursuit les aventures de Jeremiah en solitaire, ses autres albums « one shot » sont souvent signés de son fils, Yves H. C’est le cas du « Passeur » qui se déroule dans un monde postapocalyptique, très semblable à celui traversé par Jeremiah et Kurdy (ils font même une apparition en début d’histoire). Un couple s’arrête dans une petite ville. Ils ont un plan et de l’argent. Trouvés sur un cadavre. Avec l’espoir de rejoindre le « Paradize », promesse de vie plus douce. Quand ils trouvent enfin le Passeur, ce dernier retient la femme en otage et réclame deux fois plus d’argent. L’homme va se maudire, la femme perdre gros et le Passeur voir la possibilité d’une rédemption. C’est très sombre, pas optimiste pour un sou, parfois un peu compliqué et trop basique dans l’intrigue mais cela reste de la très grande BD par un maître de la couleur directe qui profite de cet album pour faire des expériences entre aquarelle et acrylique.
➤ « Le passeur », Dupuis, 15,50 €

lundi 26 décembre 2016

BD : Prise de tête métaphysique

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Marc-Antoine Mathieu aime innover. Après des albums de BD où il jouait avec les formes, le papier, les surimpressions voire la 3D, il revient au récit plus classique. Format à l’italienne, un seul personnage, pas de dialogues mais un texte narratif sous chaque case. C’est un peu austère au premier abord, mais rapidement on plonge dans cette histoire de recherche d’identité. Un artiste contemporain, après une nouvelle performance dans un musée, se retrouve sans inspiration. Il découvre dans la maison de ses parents récemment décédés une malle contenant du matériel informatique. Ce sont toutes les minutes de ses sept premières années. Il se retire dans un lieu isolé et se plonge dans ce passé dont il ne se souvient pas. Une naissance à rebours qui lui permet (au lecteur également) de se demander « pourquoi sommes-nous celui que nous sommes ? » Un peu prise de tête parfois, mais édifiant quant à la démarche artistique de l’auteur et, en creux, de tout artiste voulant laisser une trace.
➤ « Otto, l’homme réécrit », Delcourt, 19,50 €

dimanche 25 décembre 2016

BD : Prise de tête physique 


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Si vous regrettez les gags signés Claire Brétécher ou les dessins de Reiser, précipitez-vous sur ces « Scènes de la vie hormonale » signées Catherine Meurisse. La dessinatrice de Charlie Hebdo excelle dans ces petites tranches de vie où parfois elle se met en scène. Et si ce n’est pas elle, cela y ressemble... Après l’attentat, la rescapée a mis longtemps avant de réapprendre à vivre. Un long combat contre elle-même raconté dans « La légèreté ». Et puis elle s’est remise à dessiner et raconter ces petites histoires tournant toujours autour du sexe. Ce pourrait être simple, c’est forcément compliqué. Les trentenaires d’aujourd’hui sont passés à la moulinette de son regard aiguisé. Des femmes toujours insatisfaites aux amants de passage en passant par celles qui se veulent mère et maîtresse, les relations sont toujours prétexte à réflexion. On rit beaucoup par la justesse. On croit parfois qu’elle Exagère, mais trop souvent ces personnages existent bel et bien. 80 pages qui résument fidèlement l’état de désir physique d’une certaine France, celle des bobos et autres hipsters des grandes villes. A lire comme un livre d’anthropologie...
➤ « Scènes de la vie hormonale », Dargaud, 17,95 €

samedi 24 décembre 2016

Polar : Agatha Raisin n’a pas la main verte

L’héroïne de M. C. Beaton, présentée comme la nouvelle Miss Marple, amène de l’animation dans son village anglais.

La campagne anglaise, ses vertes pelouses, ses pubs, sa pluie, ses meurtres mystérieux et ses enquêtrices insoupçonnées. Il y a eu Miss Marple d’Agatha Christie et puis plus récemment Agatha Raisin de M. C. Beaton, autre grande dame de la littérature anglaise. Mais là où Miss Marple était sage et bienveillante, démasquant les meurtriers tout en parlant couture avec ses amies, Agatha est plus « cash ». Ses amies elle les retrouve au pub, aime bien boire, se met souvent en colère et en bonne ancienne Londonienne, a tendance à prendre d’un peu haut les provinciaux du village de Corsely dans les Cotswolds.
Pour sa troisième aventure publiée pour la première fois en français dans la collection dédiée à cette héroïne, le lecteur découvre toute la complexité des concours horticoles britanniques. Dans ce petit village, au mois d’août, tous les jardins sont ouverts au public. Le plus beau reçoit un prix décerné par un jury indépendant. Agatha Raisin, de retour sous la brume anglaise après des vacances au soleil (jeune retraitée elle profite de son temps libre) décide de se lancer dans l’aventure.
Mais elle a fort à faire face à une nouvelle arrivante experte en jardinage. Mary Fortune, toujours habillée en vert, encore jeune et au corps parfait, a de plus la mauvaise idée d’être devenue la meilleure amie de James Lacey, le célibataire le plus convoité du village.
■ Étrange plantation
Ce même James avec qui Agatha a résolu ses précédentes enquêtes et qu’elle aimerait bien mettre dans son lit pour pimenter les longues soirées d’hiver solitaires. Agatha est jalouse. Et vaniteuse. Elle ne remporte pas le concours, mais sa rivale non plus. « Quelqu’un avait planté Mary Fortune. Sa tête n’était pas visible : elle était dans la terre. On avait suspendu Mary par les chevilles, avant d’enfouir sa tête dans un grand pot en terre cuite. Ses pieds étaient accrochés par une corde à l’un des crochets plantés dans les poutres du plafond pour y suspendre des pots de fleurs. » Agatha Raisin revit. Enfin un nouveau meurtre dans le village et l’occasion de démontrer toute sa perspicacité pour démasquer le tueur. D’autant que ce drame la rapproche de James...
M. C. Beaton, d’une écriture simple et souvent pleine d’esprit, raconte essentiellement les rapports humains dans un petit village anglais. Un polar provincial en somme. Comme l’œuvre de cette romancière est gigantesque, deux nouveaux romans paraitront tous les trois mois (il y en tout plus de trente enquêtes de Miss Raisin). Après le jardinage, faites une promenade dans la verte campagne en découvrant « Mortelle randonnée ».
➤ « Pas de pot pour la jardinière » et « Randonnée mortelle », deux enquêtes d’Agatha Raisin par M. C. Beaton, Albin Michel, 14 €

vendredi 23 décembre 2016

De choses et d'autres : Noël de bric et de record

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A deux jours de Noël, magasins pris d’assaut et décorations à tous les coins de rue nous le rappellent malgré nous. Les illuminations dans les villages sont redevenues omniprésentes. Oubliées les économies d’énergie. Rien n’est trop beau pour faire pétiller les yeux des petits et des grands. On ne va pas s’en plaindre après deux années assez éprouvantes.

J’ai la chance d’habiter dans une avenue illuminée par la commune. Nous ne fermons pas les volets de la chambre pour le plaisir de nous endormir les yeux dans les étoiles en ampoules leds. Notre salon, pour la première fois depuis des années, est décoré d’une espèce de sapin. La faute à notre petit-fils. A 18 mois, il a déjà tout compris à la magie de la fête et des cadeaux. Même si le soi-disant sapin était le ficus récemment acheté par mon épouse qu’elle a enluminé grâce à trois guirlandes et quelques boules. De toute manière, ce sont surtout les paquets colorés qui ont attiré son œil.
Nos maigres décorations ne font cependant pas le poids face au Canadien Jean-Guy Laquerrel. Ce collectionneur fou détient le plus grand nombre d’objets sur le thème : 25 139 ! Il a commencé à accumuler figurines et autres représentations du bonhomme en rouge en 1988 et a fini par remporter le record en 1994 qui n’était à l’époque que de 1 039 objets. Pas mal pour un personnage prétendument unique. 

jeudi 22 décembre 2016

Roman : Quand l’art danse au « Bal mécanique »

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Pour son second roman, après le très remarqué « La déesse des petites victoire », Yannick Grannec persiste dans sa veine artistico-psychologique en signant un roman sur le phénomène du Bauhaus dans l’Allemagne des années 30 et le pire de la téléréalité. La romancière, à la culture indéniable, parvient à mettre en perspective manipulation des foules présente et passée.
Les lecteurs les plus savants se délecteront des passages historiques sur cette école d’un art nouveau, rapidement détesté par les nazis aux portes du pouvoir. Mais le roman offre aussi une parfaite traduction des méthodes beaucoup plus élaborées qu’on n’y croit pour confectionner une émission de téléréalité. Cette partie du roman est particulièrement édifiante.
Josh Shors, bellâtre imbu de sa personne, dé- barque chez des candidats volontaires pour refaire leur intérieur en une semaine. Chaque semaine une nouvelle famille espère être choisie. Le début du show débute comme un ouragan. Au petit matin, Josh sonne chez les chanceux et se met immédiatement à l’ouvrage. Devant les caméras et les voisins envieux, il détruit méthodiquement le mobilier existant. Comme pour bien faire comprendre aux occupants qu’il y a un avant et un après.
Un début d’une rare violence symptomatique de la télévision d’aujourd’hui où rien ne se fait dans le consensus. Un romancier moins exigeant se serait contenter de cette histoire pour vendre des milliers d’exemplaires en profitant, honteusement de cette mode. Yannick Grannec met la barre beaucoup plus haut. C’est tout à son honneur.
➤ « Le bal mécanique », Yannick Grannec, Anne Carrière, 22 €

DVD et blu-ray : "Equals" ou l'amour devenu maladie contagieuse


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Aimez-vous tant qu’il est temps. Le film « Equals » de Drake Doremus a un peu le rôle d’un lanceur d’alerte pour les générations futures. Cette histoire de science-fiction, dans un avenir proche, fait froid dans le dos. En quelques scènes explicatives, les spectateurs comprennent que rien n’est plus comme avant. Une guerre mondiale a éradiqué la majorité de la population. Les survivants se classent en deux catégories. Ceux vivant dans une enclave sécurisée et travailleuse et les autres, retournés à l’état sauvage dans une zone laissée à l’abandon. « Equals » se déroule dans une ville totalement aseptisée. Toute personne participe à l’effort collectif. En oubliant ses désirs et plaisirs personnels. Un monde terrifiant, fait de routine et d’absence d’émotion. Silas (Nicholas Hoult) est dessinateur. Il a pour mission d’imaginer les images de la conquête spatiale, grand projet censé cimenter le collectif. Il vit seul dans un appartement impersonnel. Ses seules relations extérieures ont lieu lors de son travail. Le soir, avant de se coucher, il joue à construire des puzzles en 3D, comme la majorité de ses collègues. Une vie morne. Sans émotion.


Car c’est là la véritable différence avec notre monde actuel. Personne ne doit avoir d’émotion. Si vous rêvez, pleurez ou souriez, c’est que vous êtes malade, porteur d’un virus qui ne serait pas contagieux mais qui touche de plus en plus de monde. Tout simplement. Dans un premier temps on vous donne des inhibiteurs. Puis, si cela persiste, vous êtes conduit dans un centre, sorte d’hôpital prison où vous aurez tout loisir de vous suicider. À moins que le collectif ne décide tout simplement de vous euthanasier.
Le jeune homme sent sa vie basculer quand il remarque une collègue, Nia (Kristen Stewart), chargée d’écrire les textes allant avec ses dessins. Nia, jeune et jolie, semble diffé- rente. Silas, de plus en plus attiré par elle, se décide, malgré le danger, à l’approcher, la toucher, lui parler. Elle explique alors être une « cacheuse », ces hommes et femmes qui seraient atteints du virus mais qui ne se dénoncent pas aux autorités. Elle joue l’indifférence. Mais elle aussi est attirée par Silas. Ils s’aiment.
Le film, sorti en e-cinéma en France, est d’une esthétique parfaite.Le monde futuriste dé- crit, immaculé, décrit des humains marchant comme des fourmis. Silas et Nia, en redé- couvrant leur humanité, en s’aimant, vont prendre tous les risques. Lassés de se cacher, ils prennent la décision de rejoindre les zones sauvages, là où l’entraide et la solidarité ont encore cours. 
Le film repose en grande partie sur les épaules de Nicholas Hoult (acteur britannique déjà vu dans Kill your friend), celui par lequel on perçoit l’éveil des sens. 
➤ « Equals », Orange Studio, 16,99 € le DVD et 19,99 € le bluray

mercredi 21 décembre 2016

BD : Prise de tête hasardeuse

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Aux USA, « La Loterie », nouvelle de Shirley Jackson parue à la fin des années 40 est très connue. En France, ce texte est quasiment inconnu. On ne dévoilera donc pas ici le final d’une histoire qui ne laisse personne indifférent. Dans une petite ville de province, tous les habitants se préparent à la loterie annuelle. Dans une urne, des papiers vierges sont déposés. Un seul est marqué d’un rond au crayon de papier. Celui qui le tire remporte cette fameuse loterie. Pour illustrer ce monde paysan américain du milieu du XXe siècle on retrouve devant la table à dessin le propre petit-fils de la romancière, Miles Hyman. Ses aquarelles et dessins aux tons pastel donnent une force étonnante à un récit qui restera longtemps dans les mémoires.
➤ « La loterie », Casterman, 23 € 

De choses et d'autres : Noël vénéneux


Noël, ses cadeaux, son sapin, ses boules, ses guirlandes… Cheryl, habitante d’Australie, malgré le climat inversé (Noël tombe en plein été) installe elle aussi un superbe sapin dans son salon. Mais au petit matin, alors qu’elle se prépare un thé, elle remarque une nouvelle guirlande dans la verdure. Du plus bel effet avec ses rayures. Comme le pelage d’un tigre. D’un serpent-tigre exactement, reptile très dangereux qui lui aussi subjugué par la magie de Noël, s’est enroulé dans ce sapin devenu d’un coup beaucoup plus exotique.
Vingt minutes plus tard, un chasseur de serpent (métier très en vogue dans le pays qui en héberge vingt espèces parmi les 25 les plus venimeuses au monde) capture l’invité et redonne un aspect plus accueillant au fameux sapin.
On envie parfois les Australiens (et d’une façon plus gé- nérale tous les habitants de l’hémisphère sud) qui réveillonnent en plein été, sirotent des cocktails sur la plage et célèbrent la nouvelle année par un bain de minuit dans une mer à 30 degrés. Mais au moins chez nous, pas de risque de trouver un serpent mortel dissimulé dans les cadeaux. Ni de se faire manger par un requin. 

mardi 20 décembre 2016

Dessin d'humour : le regard de Plantu sur 2016

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Que restera-t-il de 2016 ? Un 14 juillet sanglant ? La mort de quelques figures importantes du siècle dernier (Elie Wiesel, Rocard, Castro) ?
Plantu, en dessinant tous les jours un dessin en première page du Monde donne sa vision de ce monde en plein bouleversement. Alors mieux qu’une rétrospective exhaustive, le traditionnel recueil de ses traits d’humour et d’humeur permet de revivre cette année 2016. Et aussi d’y réfléchir. Car Plantu ne se contente pas de nous faire sourire avec ses Marianne, souris et autres papillons tricolores. Il tente aussi de mettre en perspective décisions politiques, retour et renoncement.
Découpées en chapitres thématiques (Europe, international, présidentielle), les 200 pages débutent par une longue préface dans laquelle l’auteur précise son combat pour la liberté de la presse. La liberté tout court. 
➤ « Debout ! », Plantu, Seuil, 18 €

lundi 19 décembre 2016

Série Télé : Jessica Jones, la petite dernière de chez Marvel


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Dans la famille des Super héros, je demande Jessica, Jessica Jones. Marvel n’en finit plus de décliner ses personnages de comics sous forme de film ou de série. Une invasion qui passe également par la plateforme Netflix qui a produit cette série de 13 épisodes sur cette héroïne craquante bien que très tourmentée. Jessica (Krysten Ritter) tente de vivre simplement
dans New York. Devenue détective privée, elle utilise sa force surhumaine avec parcimonie. Elle devra cependant mettre les bouchées double pour arrêter Kilgrave (David Tennant), un « méchant » qui a le pouvoir de manipuler l’esprit de toute personne qui est proche de lui.


On ne s’ennuie pas une minute dans cette série, malgré la quasi absence d’effets spéciaux. L’intérêt de l’histoire est ailleurs, dans les méandres des esprits torturés de ces super héros volontairement anonymes pour ne plus attirer l’attention d’une population qui attend trop d’eux. On apprécie particulièrement l’embryon de romance entre Jessica et Luke Cage, autre « mutant » qui bénéficie lui aussi d’une série.
➤ « Jessica Jones » (saison 1), Netflix et Marvel, coffret 4 DVD

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le champagne de la résurrection

polnareff, malade, assurance, champagneUne certaine presse a visiblement une dent contre Michel Polnareff. Le chanteur, hospitalisé durant plus d'une semaine, a été contraint d'annuler ses deux derniers concerts. Une version mise en cause par son producteur et qui permet à certains journalistes de se transformer en détectives privés. Le Journal du Dimanche d'hier titre en une sur de nouvelles révélations. En clair, le journal laisse entendre que pour quelqu'un qui a frôlé la mort, il profite bien de la vie. Il aurait été vu « vendredi soir, buvant du champagne au bar ». Sans vouloir me faire l'avocat du chanteur aux positions publiques controversées mais aux chansons inoubliables, on peut envisager cela sous un autre angle. Et si, tout simplement, Polnareff, ayant véritablement manqué mourir d'embolie pulmonaire, une fois rétabli, se dise que la vie est trop courte pour ne pas profiter des bonnes choses. Il devient alors compréhensible qu'il décide de s'octroyer quelques derniers plaisirs tant que c'est encore possible. Et pour fêter une résurrection, quoi de mieux que quelques coupes de champagne ? Face à la maladie, deux attitudes possibles. Prendre de bonnes résolutions souvent synonymes d'abstinence en tout genre, ou se dire que notre présence sur terre n'est qu'éphémère et qu'il vaut mieux en profiter tant que nous y sommes encore. Entre mourir dans son lit triste et malheureux ou au bar d'un palace, coupe à la main et bien entouré, Michel Polnareff semble avoir fait son choix. Respectons-le. 

dimanche 18 décembre 2016

Série télé : The Young Pope, la religion rock’n’roll

De toutes les séries proposées en cette année 2016, « The Young Pope » de Paolo Sorrentino remporte aisément la palme de l’originalité. Il ne pouvait pas en être autrement par le réalisateur italien récemment remarqué par « The Youth » et multiprimé avec « La Grande Bellezza ».

Série originale Canal +, « The Young Pope » est interprété par Jude Law. Dans un présent parallèle, le concile vient d’élire le nouveau pape. A la surprise de tout le monde, un jeune cardinal américain l’emporte et devient Pie XIII. Beau, insouciant, orphelin au passé mystérieux, il se pose beaucoup de questions sur son rôle, le pouvoir et sa relation avec Dieu. N’ayant pas de réponses dans un premier temps, sa première décision est de ne plus apparaître en public.
Une catastrophe pour les relations publiques (et surtout le marketing) du Vatican dirigées par une Cécile de France interloquée mais immédiatement séduite par cet homme d’église beau, intelligent et charmeur.

Les 10 épisodes de 50 minutes permettent de mieux faire connaissance avec ce drôle d’oiseau. Et les intrigues de ce petit état que l’on pourrait qualifier d’exotique. Une dimension politique personnifiée par le secrétaire général interprété par Silvio Orlando, véritable révélation pour le public français de cette série. Il a des côtés sombres, manipule son petit monde et tente de sauver la maison en recourant au chantage. Mais c’est avant tout un homme, il tombe amoureux de Sœur Mary (Diane Keaton), mère de substitution de Pie XIII et le soir s’occupe d’un enfant handicapé, comme pour se faire pardonner toutes ses exactions.
La série prend ensuite une dimension plus spirituelle, le jeune pape se révélant en relation directe avec Dieu et capable de miracles. Jude Law est plus que convaincant, on découvre d’ailleurs dans les bonus qu’il semble véritablement habité par le personnage. Un pape très rock’n’roll, fumant comme un pompier tout en étant très sportif. Le tout est sublimé par des musiques très actuelles et un générique qui déménage. La plus originale mais également de loin la meilleure série de 2016.  
➤ « The Young Pope » (saison 1), Studiocanal, coffret 4 DVD.

samedi 17 décembre 2016

BD : Mercenaires humanitaires


Le discours officiel est toujours le même : « Pas de paiement de rançon en échange de la libération d’otages ». La réalité est souvent différente. C’est le début du premier tome de « Tiago Solan », série écrite par Nathalie Sergeef et dessinée par Fabio Pezzi. Tiago Solan, militaire français en mission en Afghanistan, a pour mission de récupérer des otages occidentaux. L’opération se déroule sans le moindre problème. Comme si tout était arrangé à l’avance. Seul problème, un des hommes de Solan perd une jambe sur une mine antipersonnelle. Trois années plus tard, de retour dans le civil, l’ancien militaire est contacté par une journaliste italienne. Elle veut qu’il l’(aide à coincer l’homme qui a négocié avec les ravisseurs. Car il y avait bien un rançon et il en a touché une bonne partie. Histoire de vengeance, d’humanitaire et de mercenaires, la série est digne des meilleurs films d’actions américains.
➤ « Tiago Solan » (tome 1), Glénat, 13,90 € 



De choses et d'autres : Notre méchant préféré


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La sortie de « Rogue One » mercredi dernier au cinéma a marqué le grand retour du plus détesté et craint de tous les méchants : Dark Vador. Le Jedi noir, celui qui annonce de sa voix caverneuse au gentil héros Luke Skywalker « Je suis ton père », réplique devenue culte, est au générique du premier film dérivé de l’univers Star Wars. Le succès est au rendez-vous, même si certains fans regrettent le rôle pas assez important de celui qui a été désigné « plus grand méchant de tous les temps » par les lecteurs d’un magazine britannique.
Pourtant il est simple de réutiliser le personnage. Entièrement casqué, sous sa longue tunique noire, il a été interprété par une dizaine d’acteurs, tous plus inconnus les uns que les autres. Sa seule personnification officielle est l’interprète de sa voix, James Earl Jones, grand acteur noir que l’on a pu voir parfois, dans son propre rôle au générique de la série « The Big Bang Theory ». Dark Vador fascine. Pourtant sa cruauté n’a pas de limite. Mais avant même la révélation de sa véritable identité et la scène de sa mort si émouvante, il bénéficiait déjà d’une part de sympathie de la part du public.
Alors pour les grands enfants qui aiment encore rêver et se faire peur, allez voir Rogue One. Et si possible aujourd’hui samedi au Méga Castillet de Perpignan qui organise des animations costumées. Avec un peu de malchance, vous y croiserez le fameux Dark Vador en personne. 
Et en bonus, la bande annonce...

vendredi 16 décembre 2016

BD : Virus en cavale


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Orpheline de Jean Van Hamme, Lady S poursuit sa route sous la seule responsabilité d’Aymond, le dessinateur qui s’est improvisé scénariste. Ce 12e tome marque une évolution notable dans la vie de la mystérieuse héroïne : elle va intégrer la CIA. Pourtant elle n’a que peu de sympathie pour cette organisation aux méthodes souvent troubles. Preuve en est son implication dans la recherche d’un dangereux virus, mis au point aux USA, mais volé et inoculé à toute la population d’une petite ville mexicaine. La belle va devoir comprendre qui a volé l’arme chimique fatale la récupérer et sauver les innocents. En 48 pages ce n’est pas toujours évident mais Aymond maîtrise parfaitement le découpage et les ellipses. De la BD d’aventure contemporaine digne des grands ancêtres que sont Bernard Prince ou Bruno Brazil.
➤ « Lady S » (tome 12), Dupuis, 12 €


De choses et d'autres : Vortex polaire

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Avis à tous les frileux : n’allez pas au Canada ou au nord des USA dans les prochains jours. Les prévisionnistes météo annoncent le déferlement d’un vortex polaire sur la zone. En tombant parfois sur des téléfilms catastrophe de série B sur une glaciation express, je trouvais que les scénaristes avaient beaucoup d’imagination. En fait ils n’inventent rien car en moins de 48 heures, les températures devraient tomber largement en dessous de zéro. Et pas comme chez nous avec une petite gelée à -1 mais le gros coup de froid entre -30 et -35 degrés... Personnellement, je n’imagine pas de telles températures. Pire pour ma femme qui, rien qu’en lisant les chiffres, s’évanouit en claquant des dents. Dire qu’elle est frileuse est un euphémisme.
Ce n’est pas pour rien qu’elle a décidé de changer toutes les fenêtres de notre vieille maison. Les chambranles en bois, après des années de bons et loyaux services, ont abdiqué face à l’infatigable tramontane qui ne se prive pas de venir nous frigorifier les pieds en pleine nuit, malgré de grosses couettes. Ils céderont leur place courant février à des cadres en PVC, construits sur mesure dans l’usine d’« Arts et fenêtres » dans la Sarthe. Le chantier devrait durer environ une semaine.
Avec notre veine, ce sera pile au moment où le premier vortex polaire déferlera sur la région. Et le premier qui me parle de réchauffement climatique, je l’envoie illico dans le Manitoba. 

jeudi 15 décembre 2016

DVD : "Irréprochable" ou la folie face à l’emploi perdu

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Étonnant thriller que cet « Irréprochable », premier film de Sébastien Marnier. Il tourne autour du monde du travail. Un milieu que le réalisateur connaît bien puisqu’il a débuté en écrivant le scénario d’une bande dessinée sur les déboires des jeunes à la recherche d’un premier job. Des histoires courtes comiques, parues chez Delcourt puis adaptées sous forme d’une web série animée en cours de production. Ce boulot, essentiel pour notre intégration à notre société. Constance (Marina Foïs) est au chômage depuis une année. Virée de l’agence immobilière qui l’employait à Paris. A la rue, elle se résigne à revenir au pays, dans cette petite ville de province morne et sinistre. Par chance, une place est libre dans la boîte où elle a débuté. Elle postule, certaine d’être reprise tant son travail donnait satisfaction à l’époque. Elle était irréprochable...

C’est sans compter avec la crise de la quarantaine. Pas la sienne, mais celle du patron qui, à choisir, préfère embaucher à l’essai une jeune fille fraîchement diplômée d’une école de commerce que son ancienne employée partie sans crier gare quelques années auparavant. Constance va alors tout faire pour prendre la place d’Audrey (Joséphine Japy).
■ L’irréparable
Le film est construit autour de la personnalité trouble de Constance. Un rôle en or pour Marina Foïs. On ne comprend pas ce qui motive cette femme. Belle, sportive, déterminée : elle a tout pour réussir. Si l’on oublie les casseroles qu’elle traîne derrière elle. Une vie sentimentale ratée, une mère malade et alcoolique, une volonté de plaire coûte que coûte, une manie d’enjoliver les choses qui vire parfois à la mythomanie.
On le découvre au fur et à mesure de ses rencontres et démarches. Sur le chemin du retour, en train, elle séduit un riche fiscaliste (Benjamin Biolay), comme pour se persuader qu’elle a encore de beaux restes. Pour se faire embaucher, elle recontacte son ancien collègue et amant (Jérémie Elkaïm), mais ce dernier, tout en étant encore sensible à son charme, la fuit, persuadé de sa folie. Car rapidement on comprend qu’effectivement Constance a un grain. Un sacré problème même. Elle espionne Audrey, va chez elle quand elle est absente, pour mieux la comprendre, lui prendre sa place aussi dans son intimité. Elle réussit à devenir amie avec elle. Une confidente qui la pousse à démissionner. En vain. Alors, l’employée irréprochable va commettre l’irréparable.
L’ambiance trouble, renforcée par les compositions musicales de Zombie Zombie, est prenante, du début à la fin. Seule réserve, pour les véritables amateurs de Marina Foïs, elle a parfois des intonations de Sophie Pétoncule, son rôle d’idiote préférée quand elle débutait dans les sketches des Robins des Bois. Sophie nous faisait rire. Constance vous fera cauchemarder.
➤ « Irréprochable », Orange Studio, 19,99 €


BD : Cauchemar paranoïaque

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Pas la peine de présenter Frank Thilliez. Ce romancier français a multiplié les succès d’édition ces dernières années, s’affirmant comme un maître du thriller. La télévision lui a fait les yeux doux, le cinéma aussi, adaptant certains de ses romans. Logiquement, c’est maintenant la BD qui se penche sur l’œuvre de cet auteur nordiste. « Puzzle », paru chez Fleuve Noir en 2013, se transforme en gros album de BD de plus de 200 pages dessinées par Mig. Cela commence comme un jeu. Le personnage principal, jeune adulte amateur de jeux de rôles, tente avec son ancienne petite amie d’intégrer Paranoïa, un projet ludique avec 300 000 euros à la clé. D’entrée la tension est palpable. Car Ilan a tout du malade mental à tendance paranoïaque. Il est persuadé d’être surveillé et ses cauchemars sont sanglants. Il parvient finalement à faire partie des huit finalistes et se retrouve avec ses adversaires enfermé dans un ancien hôpital psychiatrique. Là, il va petit à petit remettre en place les pièces du puzzle et comprendre que le jeu n’en est pas vraiment un. Dessin réaliste parfait, découpage millimétré, cette première incursion de Franck Thilliez dans l’univers de la BD est une belle réussite.
➤ « Puzzle », Ankama, 19,90 €

De choses et d'autres : Bloctel, la bonne blague

bloctel,téléphone,publicitéAnnoncé comme le sauveur des harcelés du téléphone, le programme Bloctel laisse à désirer. Lancé en juin dernier, près de 3 millions de personnes se sont inscrites. En vain si j’en crois mon expérience personnelle. Il ne se passe pas un jour sans qu’une société pour une mutuelle ou des panneaux solaires ne me contacte.
Pourtant la ministre en charge du dossier semble très satisfaite. « Plus de 530 millions de numéros ont été retirés des fichiers, soit 200 fois par personne » se félicite la secrétaire d’Etat Martine Pinville. La preuve que cela marche, depuis son lancement, Bloctel a reçu 330 000 réclamations qui se sont traduites par... deux sanctions administratives. Pas d’amendes de 75 000 euros annoncées à grand renfort de publicité, non, juste des sanctions administratives. Genre un courrier (mais officiel le courrier, n’est-ce pas) qui doit dire en substance « C’est pas bien ce que vous faites ».
Pas étonnant que les plateformes de démarchage reprennent de plus belle leur travail de nuisance. Elles ont compris, après cinq mois de prudence, qu’elles ne risquent quasiment rien.
Alors je préviens, le prochain qui me téléphone, j’arrête de lui répondre aimablement qu’étant inscrit sur Bloctel il faut qu’il me raye des listes. Non, je vais hurler sur le pauvre bougre qui tente de gagner sa vie en faisant ce boulot ingrat et avilissant. C’est injuste, j’admets, mais ça soulage. 

mercredi 14 décembre 2016

Cinéma : "Personal Shopper" offre un dilemme entre dualité et solitude

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Réflexion très poussée sur le deuil, la dualité, la solitude et l’au-delà, « Personal Shopper » thriller fantastique d’Olivier Assayas avec Kristin Stewart fascine... ou énerve

Un film, une histoire, une interprétation fait souvent l’unanimité. Et puis parfois il est aussi clivant qu’un ancien Premier ministre en campagne pour prendre la place de son président bien-aimé. « Personal Shopper » d’Olivier Assayas (prix de la mise en scène à Cannes) est de cette trempe. Soit on plonge dans l’univers de Maureen (Kristen Stewart) sans se poser de question, simplement fasciné par cette jeune femme à la recherche de réponses dans sa vie pleine de vacuité, soit justement on ne supporte pas cette façon de se laisser porter sans jamais imposer un embryon de personnalité. On ressort de la salle, en fonction de ces deux approches diamétralement opposées, totalement sous le charme ou carrément énervé. A vous de vous faire une opinion, mais dans tous les cas, vous ne resterez pas insensible à cette œuvre parfois austère, tout le temps juste.
■ Ce qui peut fasciner
Le questionnement sur la dualité est omniprésent. Maureen, jeune Américaine, vit à Paris depuis quelques mois car elle cherche à reprendre contact avec son frère jumeau. Ébéniste de talent, il est mort d’une crise cardiaque. La jumelle, qui se dit également médium, comme son frère, attend un signe de l’esprit de sa moitié masculine. Elle passe des nuits dans l’ancienne maison de son frère, rencontre un fantôme, a peur, ne comprend pas. Du fantastique simple et sans grands effets spéciaux.
Le métier de Maureen mériterait à lui tout seul un film. Elle est personal shopper. En clair, elle est chargée de la garde-robe d’une riche philanthrope. De la bijouterie Cartier aux maisons de haute couture, elle choisit des robes et des bijoux, les loue ou les achète et met le tout à la disposition de sa patronne.
La plastique éblouissante de Kristen Stewart. L’actrice américaine joue avec son corps sans aucune difficulté. En jean, robe à paillettes ou dans le plus simple appareil, dès qu’elle bouge on en prend plein les yeux.
Le tour de force d’Olivier Assayas dans la dernière réplique. Une simple phrase qui explique tout le film. Ou remet en cause notre compréhension.
■ Ce qui peut exaspérer
Pourquoi cette ambiance de thriller, avec mort violente à la clé. Comme s’il fallait rajouter un peu de sang à une histoire trop intellectuelle ?
On retrouve malheureusement dans « Personal Shopper » une mode (manie ?) des films actuels : l’utilisation intensive des smartphones. Cela donne de très longues minutes de discussion, par SMS et écran interposé, entre l’héroïne et un inconnu. Comme si l’écran d’un téléphone suffisait comme recherche esthétique...
Qui dit fantôme dit un minimum d’effets spéciaux. Minimum est bien le mot. A la limite de l’escroquerie presque avec le verre en lévitation. On est loin, très loin de Twilight.
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De Twilight à Assayas
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Dans le précédent film d’Olivier Assayas, Kristen Stewart partageait l’affiche avec Juliette Binoche. Elle a d’ailleurs remporté le césar de la meilleure actrice dans un second rôle dans « Sils Maria » pour son interprétation d’une jeune comédienne bousculant une ancienne. Cette fois, le réalisateur français, ancien critique renommé, n’a pas fait dans la demi-mesure.
La belle Américaine, est de tous les plans, le film la suit pas à pas dans sa recherche d’une preuve de l’au-delà. Tantôt habillée comme une jeune étudiante presque négligée, tantôt mise en valeur par les tenues de haute couture qu’elle choisit pour sa riche patronne, Kristen Stewart est la référence beauté du long-métrage.
Le réalisateur la filme sous toutes les coutures, se permettant quelques scènes où sa fascination pour ce corps jeune et gracieux est évidente. Mais dans « Personal Shopper », Kristen Stewart est beaucoup plus que la jolie poupée découverte dans Twilight ou transformée en icône d’Hollywood dans « Cafe Society » de Woody Allen. Son interprétation est très intérieure, cérébrale. Jamais elle ne sourit. Et quand elle pleure, de chagrin, ce ne sont que quelques larmes qui s’écoulent lentement sur son visage lisse.
Un rôle sur mesure, idéal pour abandonner son image de petite fille trop sage ou de gravure de mode sans cervelle. 

Livres de poche : télé, musique et cinéma inspirent les romanciers


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Un lieu : le sanatorium de Waverly Hills, dans le Kentucky, aux États-Unis. Entre ses murs doit se dérouler le show de TV-réalité le plus extrême de l’histoire. Huit tueurs y sont enfermés, prêts à tout, surtout le pire, pour convaincre des millions de spectateurs qu’ils méritent de vivre. Entres psychopathes un ordre froid s’établit. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé sans vie. Par écrans interposés, Armelle Carbonel interroge notre monstruosité.
➤ « Criminal loft », Milady Thriller, 7,90 €

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Une jeune femme nue, traumatisée, mutique est retrouvée sur un palier d’immeuble. Si elle refuse de parler, le voisinage, lui, est plus bavard. Et accuse sans hésitation le propriétaire de l’appartement devant lequel elle se trouvait. Le réparateur de piano John Gideon doit, selon eux, au mieux être un pervers, au pire un pédophile. L’inspecteur Petra Westman, héros de Carin Gerhardsen, aimerait bien éclaircir ce point.
➤ « Dissonances », 10/18, 8,10 €

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McKenzie, homme de confiance de John Edgar Hoover, a longtemps travaillé au FBI. Désormais à la retraite, il se voit contacté par Forrest J. Ackerman. Ce célèbre collectionneur passionné de cinéma a accumulé nombre d’objets au fil des ans. Une pièce de choix lui manque cependant : une copie de Londres après minuit, film muet réalisé par Tod Browning en 1927. Augusto Cruz tisse une intrigue riche en rebondissements, en forme d’éloge au septième art.
➤ « Londres après minuit », Folio, 8,20 €

mardi 13 décembre 2016

Thriller : Belladone, alias "La Chimiste", en cavale

Après le fabuleux succès de Twilight, Stephenie Meyer se lance dans le thriller avec sa « Chimiste »
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Dans son service, elle est surnommée « la Chimiste », ailleurs elle est affublée du nom de Belladone. Alex, anciennement Dr Juliana Fortis, est en cavale depuis quelques années. Cette jeune femme, très douée dans sa matière, a été recrutée par un service officieux de la CIA. Son rôle, trouver les meilleures drogues pour faire parler des suspects récalcitrants. Dans son labo elle a fait des recherches et pu les tester sur des « méchants ». Forcément, elle était là quand ils lâchaient prise et racontaient tout. Alex, en connaissant nombre de secrets d’état, devenait elle aussi encombrante. Un jour, avec son mentor, elle bascule du mauvais côté. Et devient une cible à éliminer. Par chance elle évite l’assassinat programmé et prend la fuite. Une cavale qu’elle a préparée de longue date.
Toute la première partie du roman de Stephenie Meyer raconte cette survie au jour le jour. Forcément, quand on échappe plusieurs tentatives d’attentat, on devient de plus en plus paranoïaque. Ce qui explique les nombreux pièges qu’Alex porte sur elle. En plus de bagues avec pointe imprégnée de poison, elle a des boucles d’oreilles charmantes, mais dangereuses. « à manipuler avec précaution ». « Une fois les boucles accrochées à ses oreilles, elle devait faire attention à ses mouvements de tête. C’étaient de petits globes de verre, mais le verre était si fin qu’une note aiguë les briserait, d’autant plus facilement que la substance à l’intérieur était sous pression ». Gaz mortel pour l’assaillant. Alex, pour survivre, devait retenir sa respiration durant une bonne minute…
Quand le responsable de son ancien service, celui-là même qui a lancé ses tueurs à ses trousses, la recontacte pour lui demander de l’aide, elle est sceptique. Craint le piège. Pourtant les preuves sont là. Daniel, un simple prof d’université est sur le point de répandre un virus mortel dans plusieurs villes des USA. Il faut le faire parler, lui extorquer la cachette de l’arme biologique. Alex le kidnappe et entame son interrogatoire.
■ Deuxième cible
Rien ne se passe comme prévu. Dans cette ferme isolée, Daniel semble sincère quand il explique être étranger à cette machination. Alex doute. Serait-elle en train de torturer un innocent ? L’intervention d’un mercenaire, lui aussi en cavale va lui permettre de comprendre. Kevin, frère de Daniel, est la véritable cible du service. Lui aussi est en cavale. Il intervient pour secourir son frère, mais d’autres l’attendent. Roman passionnant, bourré d’informations sur les mauvaises pratiques de certains organismes américains, « La Chimiste » se lit d’une traite. On tombe rapidement sous le charme de ce petit bout de femme terrorisée mais déterminée. Un rôle en or pour toute actrice qui rêve d’un oscar si une adaptation au cinéma est lancée.
➤ « La chimiste » de Stephenie Meyer, éditions Lattès, 22 €

De choses et d'autres : Questionnement final

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Si Marchais n’a pas eu sa peau et ne l’a jamais fait taire, Bruno Le Maire a osé se rebeller lors du 3e débat de la primaire de la droite. Une remise en place sèche et nette qui n’est pas passée inaperçue. Finalement ce sont les audiences qui auront eu raison du marathonien de l’interview politique, de l’insubmersible journaliste Jean-Pierre Elkabbach.
A 79 ans et après plus d’un demi-siècle de présence quasi continue à la radio ou la télévision, le champion de l’analyse de la Ve république n’officiera plus en direct le matin sur Europe 1 dès le mois prochain. Les mauvais résultats de la matinale nécessitent une réforme. Il est le premier à en faire les frais. Une mise au placard, pour beaucoup d’observateurs, d’un homme qui n’a pas su prendre la mesure du renouvellement politique de ces derniers mois. Mais attention, il n’a pas encore dit son dernier mot et restera à l’antenne chaque samedi et dimanche, à 8 h 20, toujours dans sa discipline favorite : l’interview politique.
Régulièrement moqué par Nicolas Canteloup dans sa Revue de Presque pour la doudoune qu’il quittait rarement, Jean-Pierre Elkabbach n’appréciait pas les allusions de l’humoriste à propos de ses séjours réguliers dans un palace au Maroc. Il aura désormais encore plus de temps pour aller se ressourcer dans cette Afrique du Nord qu’il n’a jamais oubliée (il est né à Oran) et qui reste encore très présente dans son cœur. 

lundi 12 décembre 2016

De choses et d'autres : Macron, le hurleur du centre

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L’image d’Olivier Legrais (@legraiso) sur Twitter est parfaite : samedi en meeting devant des milliers de supporters, Emmanuel Macron c’était « Lecanuet sous Guronsan® ». Explication pour les moins de 60 ans, Jean Lecanuet a inventé le terme « centrisme mou ». Exactement il l’a longtemps incarné tant ses positions oscillaient entre indécision et manque de panache. Macron en est le digne héritier, mais sous Guronsan®, produit essentiellement consommé par des bacheliers persuadés qu’il leur permettra de résister aux deux semaines de révisions intensives inversement proportionnelles à leur manque d’attention des huit mois précédents.
Les images de la fin du meeting ont tourné en boucle sur tous les réseaux sociaux. « Il se prend pour Jésus ? », « c’est un télévangéliste ? », « mais qu’est-ce qu’il a pris ? » étaient les commentaires récurrents d’internautes interloqués. Les plus moqueurs ont ressorti des extraits de film comme « Braveheart » ou « Le loup de Wall Street » sous-entendant que Macron joue beaucoup moins bien que Mel Gibson ou DiCaprio. Les parodies ont proliféré, les railleries aussi sur sa voix criarde et son final vociféré. Prestation qui inspire au Stagiaire de BFMTV sur son compte Twitter parodique : « La femme de Macron lui demande de renoncer à la présidentielle tant que sa voix n’aura pas fini de muer. »
Bref, si le candidat le plus centriste se révèle à ce point exalté, cette présidentielle promet. 

fin meeting Macron

BD : Le garagiste mène l’enquête

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Bruxelles dans les années 50. Une chanteuse de cabaret, en rentrant tard chez elle, est abattue d’une balle dans le cœur. A la lecture du fait divers, Robert Sax, garagiste, est bouleversé. Il y a quelques années, sa jeune épouse a été assassinée de la même façon. Il délaisse l’atelier pour se lancer dans une enquête mouvementée où le trafic de drogue, déjà, conditionne les guerres entre gangs. Ce polar, plein de nostalgie, tel un bon Simenon, nous balade d’une piste à l’autre. Rodolphe est au scénario, Alloing au dessin. Ce dernier, dans une ligne claire élégante, est un vieux routier de la BD. Il a nombre d’albums Bayard à son acti comme Marion Duval ou les Moineaux.
➤ « Robert Sax » (tome 2), Delcourt, 14,50 € 

Fred Hidalgo raconte 30 années d’amitié avec Jean-Jacques Goldman

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Il se présente comme un « faiseur de chanson ». Pas compositeur, ni parolier. Encore moins interprète. Jean-Jacques Goldman est un simple « faiseur de chanson ». Mais le meilleur. Depuis des années. Devenu vedette un peu par hasard, il a longtemps été considéré comme un simple voire vulgaire « chanteur à midinettes ». Fred Hidalgo, créateur du mensuel spécialisé « Paroles et musique », avoue ne pas avoir immédiatement accroché aux premiers tubes. « On était plus Balavoine, voix grave » explique-t-il. Mais quand la grande presse se déchaîne contre ce chanteur dont leur fille, adolescente, leur rabâche les oreilles, il se décide à lui consacrer un dossier. « Je découvre un personnage intéressant et cultivé » se souvient celui qui va finalement devenir ami avec le chanteur et entreprendre une longue correspondance de 30 ans entre réflexions professionnelles sur le milieu et choses de la vie quotidienne. C’est cette matière qu’il a utilisée pour écrire de longs passages de son « Jean-Jacques Goldman confidentiel » paru le mois dernier. « Nous avons fait un vrai travail journalistique, avec longue interview, témoignages de proches et analyses des chansons. » Résultat Jean-Jacques Goldman apprécie et sera toujours fidèle à Fred Hidalgo et ses aventures de presse (création de Chorus après la fin de Paroles et Musiques). Au point qu’en 2005, lors d’une longue interview à Marseille, le chanteur qui n’est plus remonté sur scène depuis fin 2002 et n’a pas sorti de nouvel album glisse à Fred sa décision d’arrêter sa carrière. Définitivement. Un « J’arrête » qui a beaucoup fait parler à l’époque.
■ Cap vers Londres
Seule concession, « JJG » continue les Enfoirés, donnant de son temps à l’organisation du spectacle au point que parfois il dort carrément dans la salle lors des répétitions. Mais même ça c’est trop. Touché par la polémique de l’an dernier sur la nouvelle chanson des Enfoirés (presse et réseaux sociaux l’accusent d’être réactionnaire), il abandonne l’œuvre chère à Coluche. Fred Hidalgo revient longuement sur cet épisode dans le livre. Par contre il n’y a pas la décision de Goldman de quitter Marseille pour aller habiter à Londres. Encore une fois le journaliste défend la star. Pas d’exil fiscal selon lui, c’est une idée ridicule, simplement « il veut que ses trois filles soient bilingues, il désire s’éloigner des Enfoirés en 2017 et surtout vivre dans un pays où il peut se balader en tout anonymat. » Continuer cette nouvelle vie qu’il s’est choisie en 2002, de père disponible et présent, d’époux attentionné. D’homme normal en résumé. Loin de la gloire et de la célébrité qu’il n’a jamais désirée.
 ➤ Fred Hidalgo a également publié « La mémoire qui chante », livre sur une cinquantaine de chanteurs francophones qui comptent (dont Cali ou Jordi Barre) en vente sur son site sicavouschante.over-blog.com


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Une chanson par titre de chapitre
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Le pavé de 560 pages de Fred Hidalgo sur Jean-Jacques Goldman est construit autour de chapitres qui ont tous pour titre le nom d’une chanson. Même le titre est inspiré d’une composition, « Confidentiel » dans l’album « Non homologué » paru en 1985. De « A nos actes manqués » à « Une autre histoire », ce sont les 30 années de relation professionnelle et d’amitié que l’ancien journaliste raconte. Toujours à la première personne, de façon très subjective. « Il faut que je m’implique, je suis incapable de faire autrement » explique Fred Hidalgo, sommité dans le monde de la chanson française. Ça tombe bien, Jean-Jacques Goldman, avare de confidences, n’a pas voulu collaborer directement à la rédaction du livre. Tout en faisant une entière confiance à l’auteur qui a puisé dans la longue et ininterrompue correspondance (sans oublier les interviews officielles) pour décrypter les grandes étapes de sa carrière. Notamment quand il annonce son intention de ne plus faire de scène. Ni de sortir d’album. De se donner une seconde chance d’élever les enfants de sa seconde épouse. Modeste et normal, telle est l’image de Jean-Jacques Goldman qui ressort de cette biographie lumineuse.
● Jean-Jacques Goldman confidentiel » de Fred Hidalgo, l’Archipel, 23 €

dimanche 11 décembre 2016

BD : L’Europe face aux Martiens


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Nouvelle série pour Richard D. Nolane, le scénariste qui monte. Comme souvent, il mélange science-fiction et histoire, le tout sur fond guerre et d’action militaire. Quelques années avant le début de la première guerre mondiale, un astéroïde s’écrase en Sibérie. En réalité ce serait un vaisseau spatial venu de Mars selon le Professeur Challenger, le personnage principal du Monde perdu de H. G. Wells. Scepticisme des savants. En 1916, alors que le conflit s’enlise dans les tranchées de Verdun, une énorme déflagration anéantit le fort de Danrit. Une coup des Allemands ? Non, l’émergence d’un engin d’acier enfoui au plus profond de la terre. Il se positionne dans le no man’s land et reste intact malgré le pilonnage de l’artillerie des deux camps. Sur des dessins de Vladetic, Nolane vient d’imaginer l’entrée d’un troisième belligérant : les Martiens. Français et Allemands vont devoir s’allier pour tenter de survivre. Original et spectaculaire.
➤ « La grande guerre des mondes » (tome 1), Soleil, 14,50 €


DVD et blu-ray : L'écrivain, l'éditeur et les chefs-d'oeuvre

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Thomas Wolfe (à ne pas confondre avec Tom Wolfe) fait partie de la fameuse génération perdue des écrivains américains. Avec Scott Fitzgerald ou Ernest Hemingway, il a profondément marqué les lettres des USA malgré une carrière éclair. « Genius », film de Michael Grandage raconte son ascension, dans le giron des éditions Scribner et plus particulièrement de son éditeur Max Perkins. Wolfe (Jude Law) dépose le manuscrit de son roman sur le bureau de Perkins (Colin Firth), persuadé que ce dernier, comme tous ses confrères, refuseront de le publier. Mais Perkins devine derrière cette prose un style magnifique. Il suffit simplement de le simplifier, de l’élaguer un peu. Il propose à Wolfe de retravailler le texte en sa compagnie. L’écrivain, pourtant très imbu de sa personne, accepte et après des mois de travail intensif « L’ange exilé » est un immense succès. Le second roman, encore plus long dans sa version originale, bénéficie lui aussi des coupes suggérées par l’éditeur.
Si le film semble un poil austère, il est surtout édifiant sur le travail de l’ombre des éditeurs. Perkins, passionné par son travail, va presque se transformer en père de substitution pour un Thomas Wolfe de plus en plus excentrique, comme sa relation tumultueuse avec Aline Bernstein (Nicole Kidman), sa maî-tresse.
➤ « Genius », Studiocanal, 19,99 €