Les Pictes
étaient corrects, le Papyrus est génial. Plus de doute, le choix de
Ferri et Conrad pour prolonger les aventures de l'irréductible
Gaulois est excellent. Uderzo peut être rassuré, son personnage est
entre de bonnes mains et Goscinny pleinement profiter de son séjour
au paradis bien mérité après nous avoir tant fait rire. En
réalité, on a l'étrange impression de retrouver ce petit monde
exactement là où on l'avait laissé juste avant la mort du
scénariste survenue en plein test d'effort pour vérifier qu'il
était en bonne santé... Au niveau du dessin, Conrad s'est
parfaitement coulé dans le style d'Uderzo. Bien difficile désormais
de faire la différence entre l'original et le repreneur. Mais la
très bonne surprise réside dans l'histoire. Toute l'intrigue n'est
qu'un prétexte pour brocarder les mauvaises habitudes
contemporaines, sport dans lequel Goscinny excellait. Dans la cible
des auteurs, les circuits de l'information, notamment les rumeurs
propagées par les réseaux sociaux. César vient de mettre un point
final à son manuscrit « La Guerre des Gaules ». Mais
dans un chapitre, il reconnaît sa défaite face au village dirigé
par Abraracourcix. Une tâche sur son parcours qu'un conseiller en
communication, Promoplus, lui suggère d'occulter. C'est cette partie
du texte censurée qu'un activiste de la vérité dérobe et tente de
rendre public. Intelligent, hilarant et bourré de clins d'œil, cet
album sera le livre le plus vendu cette année. Mérité car c'est
peut-être aussi le meilleur de toute la production de BD en 2015.
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