jeudi 13 août 2015

BD : Magie londonienne


magie, benn, londres, dargaud
Certains dessinateurs excellent dans une époque. André Benn, depuis les aventures de Mic Mac Adam, n'a quasiment jamais quitté la fin du XIXe siècle, que cela soit en Angleterre ou en France. Sa nouvelle série, annoncée en trois tomes au format carré, se déroule entre 1852 et 1887 dans les environs de Whitechapel, quartier londonien. Les premières pages montrent Jerrold Piccobello, célèbre magicien un peu oublié, se faire refouler d'une audition. Une sacrée déchéance pour ce maître des prestiges. Il revient alors sur les lieux de ses débuts, un théâtre aujourd'hui en ruines et se souvient. Orphelin à 10 ans (son père, tricheur aux cartes, a tenté d'arnaquer un ponte de la pègre...), il est recueilli par une femme qui vit dans la conciergerie de ce théâtre. C'est là, adolescent, qu'il va rencontrer Virgill Webb, prestidigitateur qui lui apprendra les rudiments de la magie puis le prendra comme associé. L'album, sur deux époques différentes, raconte l'ascension de Jerrold, ses tournées en Europe avec Virgill, leurs conquêtes féminines. Mais un jour, Virgill disparaît et Jerrold déprime. Entre récit d'initiation et histoire d'amitié, « Le magicien de Whitechapel » se conclu par une incursion dans le fantastique. Comme si les trucs et astuces ne suffisaient plus pour berner le public. Benn, comme dans ses précédentes productions, abandonne son trait rond et bien formé pour des croquis aux multiples hachures, renforçant le côté sombre et vieillot de l'histoire. Une surprenant évolution graphique mais qui s'accorde parfaitement avec le scénario.

« Le magicien de Whitechapel » d'André Benn, Dargaud, 15,99 €

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