Avant la chute du Mur, des Allemands de l'Est parvenaient à passer à l'Ouest. Récit de ce parcours éprouvant dans « De l'autre côté du mur ».
Un quart de siècle déjà que le symbole le plus fort de la partition du monde entre Est et Ouest est tombé. Il y a 25 ans, le mur de Berlin était abattu sous les coups de boutoir de la population de la RDA. 25 ans que l'Allemagne est redevenue une seule nation, reléguant aux oubliettes cette séparation idéologique obsolète.
Le film de Christian Schwochow ne raconte pas ce fait historique mais les à côtés de la guerre froide, en 197510. Quand la RFA servait de refuge à quelques rares dissidents suffisamment déterminés pour risquer leur vie. Nelly (Jördis Triebel), jeune mère d'Alexei, un garçon de dix ans, chercheuse en chimie, ne supporte plus la paranoïa de la RDA et les interrogatoires incessants de la Stasi. Elle décide de rejoindre la RFA et ses espoirs de liberté, de démocratie, de renaissance.
La jeune femme n'est pas spécialement une dissidente. Son départ est plus personnel. Le père d'Alexei, un scientifique russe, a disparu du jour au lendemain. Nelly apprend qu'il aurait trouvé la mort dans un accident de la circulation à Moscou. Mais alors pourquoi la police politique ne cesse de l'interroger à son sujet. Et pourquoi a-t-elle perdu son emploi ?
Après un passage humiliant de la frontière (fouille au corps entièrement nue), Nelly est hébergée dans un centre provisoire. Là, dans cet ensemble qui a tout l'air d'une prison, des centaines de réfugiés de l'Est tentent d'obtenir le droit de librement circuler à l'Ouest. Ils doivent obtenir un sauf-conduit décerné par les services secrets des Alliés. Nelly quitte un cauchemar pour un mauvais rêve qui y ressemble furieusement. Là aussi elle a droit à une fouille au corps sans ménagement et à de longs interrogatoires par un agent américain, interprété par Jacky Ido, l'acteur français originaire du Burkina Faso. Les questions tournent essentiellement autour du père d'Alexei, Nelly est-elle venu le rejoindre ?
Ce film, à l'ambiance lourde et paranoïaque, montre comment la guerre froide, la suspicion permanente et la crainte des agents infiltrés a parfois dégoûté des hommes et des femmes de cette liberté promise à l'Ouest mais jamais accordée. Une page noire de l'histoire de la RFA méconnue et parfaitement expliquée dans un film sobre mais pas aussi pessimiste qu'il ne semble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire