Et si Internet modifiait nos conditions de transports ? De plus en plus d'utilisateurs nomades ne supportent plus de rester dans une zone blanche. Plus de connexion et tout leur univers s'écroule. Ils ne sont qu'une minorité, mais ces « drogués » sont véritablement en état de manque dans les transports en commun. Une étude réalisée par le groupe américain Honeywell montre que 17 % des Britanniques, entre des toilettes dans un avion ou une connexion fiable à internet choisissent la seconde solution. Sur les moyens-courriers, c'est jouable. Mais encaisser Paris-New York ou Paris-Tokyo sans aller une seule fois aux toilettes relève de la pure fiction. Tout ça pour regarder des chats idiots et des lapins crétins sur Youtube, ne pas rire aux tweets abscons d'humoristes sur le retour ou pire, consulter ses emails du boulot alors que l'on vole vers une île tropicale et ses plages de sable blanc. Non, le net c'est bien, mais ne vaut pas de risquer un éclatement de la vessie par 10 000 mètres d'altitude. Et en avion, il y a pire que de ne pas pouvoir surfer sur le net. Se retrouver coincé en classe éco entre deux passagers qui font chacun le double de votre volume, subir tel autre dont les ronflements parviennent à couvrir le bruit des réacteurs ou les cris de ce bébé, forcément torturé par des parents sadiques, à entendre sa gamme dans les aigus. Mais le pire reste le bavard. L'olibrius qui se sent obligé de raconter toute sa vie (généralement très déprimante) comme s'il vivait les dernières heures de son existence. Même les lapins crétins sont plus supportables !
Chronique parue mardi 10 septembre en dernière page de l'Indépendant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire