« Je ne suis plus un homme du vingtième siècle, je suis un soldat de Crécy, un soudard du Moyen Âge, un fantassin sans armure. J'ai peur, Madeleine. Je t'aime. Ils arriv » Léon Vivien, instituteur, a posté son dernier message sur Facebook le 22 mai 1915 à 12 h 20. L'opération du Musée de la Grande Guerre s'est achevée dans la boue, les larmes, le sang et la violence. Comme la vie de millions de soldats, des deux camps. Plus de 56 000 personnes ont suivi le destin brisé de Léon et la détresse de sa femme, Madeleine, jeune maman d'un petit Aimé qui ne connaîtra jamais son père. Au cours des mois d'avril et mai 1915, Léon prend conscience de l'horreur de cette boucherie. Après l'enthousiasme de l'entraînement et la naissance de nouvelles camaraderies, la folie des officiers, la rage des ennemis et les conditions de vie en constante détérioration plombent le quotidien des tranchées.
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
vendredi 31 mai 2013
Billet - RIP Léon Vivien sur Facebook
« Je ne suis plus un homme du vingtième siècle, je suis un soldat de Crécy, un soudard du Moyen Âge, un fantassin sans armure. J'ai peur, Madeleine. Je t'aime. Ils arriv » Léon Vivien, instituteur, a posté son dernier message sur Facebook le 22 mai 1915 à 12 h 20. L'opération du Musée de la Grande Guerre s'est achevée dans la boue, les larmes, le sang et la violence. Comme la vie de millions de soldats, des deux camps. Plus de 56 000 personnes ont suivi le destin brisé de Léon et la détresse de sa femme, Madeleine, jeune maman d'un petit Aimé qui ne connaîtra jamais son père. Au cours des mois d'avril et mai 1915, Léon prend conscience de l'horreur de cette boucherie. Après l'enthousiasme de l'entraînement et la naissance de nouvelles camaraderies, la folie des officiers, la rage des ennemis et les conditions de vie en constante détérioration plombent le quotidien des tranchées.
jeudi 30 mai 2013
Billet - Ma meuf, elle écrit
L'exercice se solde parfois par une réussite comme « La vie d'Adèle », film récompensé à Cannes. Reste que ce long-métrage est tiré d'une bande dessinée de... Julie Maroh. Une artiste, scénariste et dessinatrice, lesbienne militante, snobée par Abdellatif Kechiche, comme par hasard.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Les chats omniscients de Leslie Plée
Si vous envisagez d'adopter un chat, plongez-vous dans cette BD de Leslie Plée avant de commettre l'irréparable. Les chats ne sont pas les grosses boules de poils affectueuses que l'on croit. Ce sont des êtres calculateurs, ils manient la duplicité avec une rare perversion. La vérité sur cette engeance, c'est Michel, le chat de Leslie Plée, qui la révèle au grand public. Il a écrit une « Méthode de développement personnel pour les chats » intitulée plus simplement « Vivre vieux et gros ». Il y révèle tous ses trucs pour manger le plus de croquettes. Il affiche aujourd'hui un joli 6 kilos, preuve de l'efficacité de ses astuces. Cette BD vous fera hurler de rire si vous avez la chance d'héberger un Michel dans vos murs. Vous ne regarderez jamais plus votre « gros chat » de la même façon. Et vous ne l'aimerez que plus...
mercredi 29 mai 2013
Billet - Proximité numérique et fête des voisins avec All-together.net
Ce vendredi, pour la 13e fois, les voisins vont faire la fête entre eux. Lancée en 1999, cette initiative de rapprochement rencontre chaque année un beau succès. Proximité, contact humain : l'antithèse parfaite des réseaux sociaux. Mais alors pourquoi passer par internet pour en faciliter l'organisation ?
All-together.net, site spécialisé dans le partage des passions, tient le challenge de rajeunir le panel des participants. Sur la base des études démontrant qu'un jeune sur quatre ne connaît pas ses voisins, les gestionnaires sur site ont imaginé une solution pour entrer en contact avec ces derniers... sur internet. Il faut un volontaire, quelqu'un qui prenne l'initiative de l'événement. Il s'inscrit sur le site, précise le lieu et l'heure de la fête qui obtient ainsi un numéro. L'organisateur peut dans la foulée imprimer des flyers à déposer dans les boîtes aux lettres ou à placarder dans les halls. Terminée la corvée de sonnettes, des portes closes et des malotrus malpolis... Seules les personnes intéressées s'inscrivent. Elles doivent tout simplement aller sur le site et préciser le nombre du groupe et le choix de leur contribution culinaire ce vendredi 31 mai. Grâce à la magie d'internet, les timides pourront faire le premier pas sans sortir de leur salon. Petite précision pour les vrais geeks, il faudra quand même être présent physiquement à la fête les rencontres par webcam interposée ne sont pas encore au programme...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Bébé stryge
mardi 28 mai 2013
Billet - Les masses critiquent
Une constance, la référence à un autre film, de préférence une grosse daube. Pour ce spectateur (sans doute Marseillais) Pulp Fiction, chef-d'œuvre de Quentin Tarantino, « vaut surtout pour son générique qui pompe honteusement la musique superbe de Taxi. » Raging Bull de Martin Scorcese, oscar pour Robert de Niro n'est pas si bien qu'on pourrait le croire : « Franchement j'ai été déçu, je trouve que ça ne vaut pas "Taxi 2" »
Et puis il y a ceux qui ont le souci du détail. Que retenez-vous de Shining, l'atmosphère oppressante, le jeu de Nicholson ? Une seule chose a marqué ce spectateur « J'aime bien le costume à la 102e minute ». Et pour finir, une évidence à propos des Aventuriers de l'Arche perdue : « Il y a de bien meilleurs films pour les amateurs d'archéologie. »
Chronique "ça bruisse sur le net" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.
BD - La ménopause héroïque façon Cestac chez Dargaud
Florence Cestac, auteur très respectée dans le milieu de la BD (elle a débuté comme libraire, puis est devenue éditrice tout en signant des albums pour les plus jeunes) a connu une seconde jeunesse en publiant « Le démon de midi ». Cette autobiographie générique des femmes en mal d'indépendance a remporté un beau succès, prolongé sur les planches par Michelle Bernier.
Billet - Le charme des RAM
L'intégralité du sondage sous forme d'infographie :
lundi 27 mai 2013
Thriller - "La conjuration primitive" de Maxime Chattam, violent, forcément violent...
dimanche 26 mai 2013
BD - Soldat et père "Pour un peu de bonheur"
En quelques albums et notamment « L'envolée sauvage », Laurent Galandon s'est imposé comme un des meilleurs raconteurs d'histoires du moment. Ce jeune scénariste, passionné de cinéma, a trouvé sa voie et sa voix. Des récits entre l'éclairage historique et la force des sentiments.
samedi 25 mai 2013
Billet - Deux euros, siouplaît... je me suis fait pirater !
Naïf, je me persuade que ce n'est qu'une erreur. Je panique quand, 10 minutes plus tard, Facebook m'annonce que l'adresse litout@... vient d'être retirée de mon compte. Je tente immédiatement de me connecter. Impossible. Mon profil Facebook vient de passer aux mains de l'ennemi. Et Chantal (sans doute un vilain robot russe) ne chôme pas.
Elle envoie à une trentaine de mes relations Facebook un message hameçon : « Coucou, comment ça va ? » A ceux qui répondent, elle explique que j'ai un problème de carte bleue. Un paiement de deux euros, « et si tu veux je te rembourse, ok ? ». A ce stade, la plupart de mes amis se doutent de quelque chose et cessent sur le champ le dialogue. Moi je m'active et récupère le contrôle de mon profil. Dans un statut public, j'explique la carambouille et m'excuse platement. Personne ne m'en a voulu.
Morale de l'histoire : il faut se méfier des Chantal et mes amis sont formidables.
Chronique "çA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.
vendredi 24 mai 2013
Billet - Le Twitter du paillasson
Les laudateurs de Twitter ont la mémoire courte. Le micro réseau social, basé sur la brièveté des messages, n'a rien inventé. Le concepteurr du Post-it était un précurseur et les brèves, de comptoir ou d'ailleurs, sont de la même veine. Dans « L'élégance du paillasson », petit livre d'aphorismes recueillis par Jean-Marc Lebert et publié aux éditions Chiflet & Cie, les mots entre voisins dressent un étonnant portrait de notre société. Gardien d'immeuble ou concierge, Jean-Marc Lebert a collecté ces bribes de conversations, pensées et autres fulgurances. Du brut de décoffrage, parfois poétique, souvent horrible voire carrément idiot. Mais vrai, authentique. Pas de grande philosophie dans l'histoire, mais tout sonne juste comme cette réflexion sur la promiscuité : « La solitude dans les HLM qu'ils disent les médias... Tu parles d'une solitude ! Tu es chez toi peinard et tu entends tout le monde ». « C'est plus calme quand y a plus de bruit » remarque un autre. Chacun pour soi : « Moi, les problèmes du hall ? Je suis au-dessus de tout ça, j'habite au 9e. » Ce livre pourrait parfaitement se décliner sur un compte Twitter.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.
Livre - "La muraille de lave", Indridason sans Erlendur...
Quand un de ses amis d'enfance lui demande d'intervenir discrètement dans une affaire de chantage, Sigurdur, policier, ne sait pas dire non. Il se rend au domicile d'une femme, une échangiste, bien décidée à rembourser ses dettes en faisant chanter la belle-sœur de l'ami de Sigurdur adepte de ces parties fines. Sur place, le policier découvre la femme le crâne fracassé. Visiblement, il a été précédé par quelqu'un qui a trouvé une solution plus expéditive.
jeudi 23 mai 2013
Billet - Les çonneries du brouhaha du multimédia
Conséquence la salle de rédaction (un open space sans aucune séparation, même pas d'armoires...) se transforme en auditorium ouvert à tous les sons préenregistrés dans ces machines de l'enfer. Les machos, et ils sont nombreux, ont choisi majoritairement le sifflement. Toutes les deux minutes on lève la tête en se demandant qu'elle est la jolie fille qui suscite une telle admiration. Perdu, c'est un simple SMS, certainement moins affriolant que la beauté espérée. Le « toc toc » à la porte retentit aussi souvent que le dring dring du facteur. Chez les sportifs, le bruit caractéristique du décapsulage d'une bouteille de bière aura certainement un beau succès. Et puis il y a les poétiques, ceux et celles qui se démarquent. Un refrain de Joe Cooker ou de Barry White, le « cuicui » d'un moineau ou les cris de ces mouettes, parfaitement reproduits. On se croirait dans une BD de Franquin. Vivement l'été et le bord de mer...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Amour de filles dans la BD qui a inspiré "La vie d'Adèle"
Clémentine est une adolescente qui se cherche. Elle découvre le lycée, une certaine indépendance, les garçons, la drague. Et un jour, en marchant dans la rue, c'est le coup de foudre. Pour Emma, une fille aux cheveux bleus. Ce long récit de Julie Maroh est une étude tendre et sensible sur la difficulté d'aimer et d'accepter ses différences. Car Clémentine, va longtemps garder en elle cet amour immense. L'éducation stricte de ses parents, notamment son père, fait qu'elle se sent coupable, comme anormale, amorale. Elle tentera même d'avoir des relations avec des garçons. Mais le fantôme d'Emma revient sans cesse dans ses rêves.
mercredi 22 mai 2013
Billet - Achats compulsifs, du plus petit au plus gros
Vous êtes sceptique? Prenez Yahoo! Ce géant de l’internet américain a mis à sa tête Marissa Mayer. Intelligente, compétente, mais femme avant tout. Quand elle apprend qu’elle dispose de quelques milliards de dollars sur le compte de la société, elle craque. Et cherche à acheter coûte que coûte une grosse babiole inutile et surestimée. Elle jette son dévolu sur Dailymotion. Mais Arnaud Montebourg, juste pour la contrarier (il sort d’une rupture sentimentale douloureuse), fait capoter l’affaire.
Déprimée, Marissa retrouve le sourire en surfant sur les Tumblr, tous plus hilarants les uns que les autres. Elle dépose un peu plus d’un milliard de dollars sur la table et rachète cette plateforme de blogs. Sa pulsion assouvie, elle ose même l’annoncer en publiant un Gif!
Billet - Mauvais points sur Twitter pour Hollande, créateur de bashing
BD - Les clandestins n'ont rien à perdre
mardi 21 mai 2013
BD - Wendy ou les tribulations d'une espionne en Afrique
lundi 20 mai 2013
Billet - La question façon UMP
L'interactivité est une des forces d'internet. L'internaute, pour tout et n'importe quoi, est mis à contribution. Les sondages se multiplient comme des petits pains. Des pains au chocolat dans le cas de l'UMP. Sur son site, le parti de droite a ouvert une rubrique « Question de la semaine ». Il s'agit d'interroger les Français sur l'action du gouvernement de François Hollande. Une leçon pour tous les apprentis sondeurs qui cherchent à savoir comment orienter des réponses. Cette semaine, l'UMP demande on ne peut plus sérieusement : « En augmentant massivement les impôts, dépenses publiques et cotisations, en étranglant les entreprises, en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires, François Hollande est-il responsable de l'aggravation de la crise ? » Et en remontant le temps, on découvre que toutes les questions sont de cet acabit.
Résultat, ils sont nombreux à se moquer du parti de Jean-François Copé sur Twitter sous le hashtag #FabriqueUnSondageUMP. Le genre de question qui contient déjà la réponse. « Hollande étant le pire président de l'histoire du monde entier, Sarkozy vous manque-t-il rien qu'un tout petit peu ? » est le faux sondage le plus partagé.
Variation saisonnière avec « Hollande ne prend aucune mesure contre la pluie. Peut-il sérieusement rester en poste ? ».
Mais le plus comique dans l'affaire, c'est le résultat du véritable sondage sur la responsabilité du président dans l'aggravation de la crise. Hier, ils étaient 91 % à répondre... non.
BD - La jeunesse perdue de Dent d'ours
dimanche 19 mai 2013
Billet - iTunes fait péter les ventes
Roman - Entre les lignes avec Caryl Férey et René Frégni
samedi 18 mai 2013
BD - Dragons chinois par Taduc et Le Tendre
vendredi 17 mai 2013
Billet - Poker et mat
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Président, enfin...
jeudi 16 mai 2013
Billet - Spoiler or not spoiler...
L'invention par Jennie Lamere d'un programme sur Twitter a révélé au grand public l'existence du mot « spoiler ». Soit révéler la fin d'un film ou d'une série et annihiler de ce fait tout effet de surprise. Exemple le plus couramment utilisé, dire d'entrée que dans « Sixième Sens », c'est Bruce Willis qui est mort. Spoiler une série télé est devenu un jeu très prisé sur internet. Certains fans ont la délicatesse de prévenir d'un « Attention spoiler ! ».
Cette semaine, les fans de « How I Met Your Mother », notamment ceux qui regardent en replay, ont hurlé contre les producteurs de cette sitcom diffusée en France sur NT1. Sur la page Facebook officielle, le jour même de la diffusion, ils ont révélé qui est la mère des enfants de Ted, le narrateur de la série. Cela fait quand même 8 saisons et 184 épisodes que le mystère est soigneusement préservé. Et comme l'épisode ne sera diffusé en France que dans quatre ou cinq ans, ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Expérience interdite dans "Phoenix" de Gaudin et Peynet
Phœnix, série écrite par Gaudin et dessinée par Peynet a des airs de « Lost », la série télé. Dans ce troisième et dernier tome de 60 pages denses, ont en sait enfin plus sur cette expérience réalisée sur une île japonaise dans les années 80, base de l'armée américaine.
mercredi 15 mai 2013
Billet - Paris glissant...
De toute cette affaire que retenir ? Qu'à mon avis, Pierre Desproges avait déjà tout compris en 1986 en disant : « A mort le foot ».
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Pizza aux pruneaux dans le second tome de "Mafia Tuno"
Si par malheur vous avez une petite faim, évitez la pizzéria « Chez Luigi » sortie de l'imagination de Richez, le scénariste et Stédo, le dessinateur. Ce restaurant n'est qu'une couverture à la famille Tuno pour ses activités criminelles.
Les deux frères sont beaucoup plus souvent en train de faire du ciment pour couler des cadavres que de la pâte pour ce succulent plat typique de l'Italie. Et si par inadvertance il vous arrive de devoir avaler un bout de pizza « made in Luigi », prévoyez l'antidote qui va avec. Quand elles ne sont pas garnies de pruneaux, elles débordent de cyanure...
mardi 14 mai 2013
Billet - Les mégabites sont de sortie au printemps
Autre mail d'un collègue. Il sait que j'aime la BD. Il a découvert cette pépite : « Tintin (à poil) au Congo ». Les planches sont identiques à l'original, si ce n'est que le héros est nu en permanence. 62 pages de zizi à Tintin. Un peu indigeste. Mais on doit sans doute considérer cela comme de l'art.
De même ce happening d'artistes russes. La vidéo a fait le tour du net ces dernières années. Ils se filment en train de bloquer une route. La circulation stoppée, ils répandent sur la chaussée des bidons de peinture blanche. La police arrive, mais c'est trop tard. Il s'agit du pont levant de Saint-Pétersbourg et le dessin s'élève majestueux, face au siège de l'ancien KGB : une « méga bite » de 15 mètres, montant vers les cieux dans une érection phénoménale. De sexe masculin enfin il en a beaucoup été question ce week-end sur Twitter. Il s'agissait d'associer le sien au titre d'un film. Les vantards ont répondu « Big » ou « Anaconda », les modestes « Microcosmos », les pudiques « Intouchables » alors que les solitaires se sont contenté des « Petits mouchoirs »...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Les chats mégalos sont eux aussi de "Sales bêtes"
lundi 13 mai 2013
Billet - Un point, c'est tout !
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi matin en dernière page de l'Indépendant.
Livre - La mémoire imagée de Gilles Jacob
Gilles Jacob, dans cet exercice de style, déroule les grands et petits moments de sa vie peuplées de stars et de chefs-d'œuvre du 7e art.
Le festival de Cannes débute dans deux jours. Les plus grandes stars, les meilleurs réalisateurs se donnent rendez-vous sur la Croisette pour une quinzaine entre émotion, scandale et révélation. Si Cannes a toujours été le mètre étalon dans la production cinématographique mondiale, elle le doit en grande partie à Gilles Jacob, son président. Il a su détecter des talents naissants tout en maintenant un certain classicisme. Ce fou de cinéma, longtemps critique redouté, livre dans « Les Pas perdus », un patchwork de souvenirs, brefs et incisifs.A la manière de Georges Perec, Gilles Jacob a collecté ses bribes de souvenirs en 496 entrées. Mais si l'écrivain s'est contenté de ses réminiscences d'enfance et d'adolescence, le président du festival de Cannes a balayé plus largement la quasi totalité de sa vie, soit 60 années de culture française. Cela permet de faire un pont entre les générations, de Michel Simon à Lars Von Trier en passant par Deneuve ou Belmondo. Il y a une forte coloration cinéma dans ce livre, mais Gilles Jacob y dévoile aussi son enfance et ces petits riens qui ont marqué les décennies. Dans la première catégorie, l'anecdote de la surprise partie où, en compagnie de Claude Chabrol, il a récolté une cicatrice sur le crâne. « Déguisés en cambrioleurs, nous sommes passés par l'escalier de service, la corniche et la fenêtre du salon entrebâillée, le visage dissimulé derrière un loup noir sous une caquette d'Apache. (…) Un énorme gaillard m'abattit une bouteille de bière sur la tête. » Si Perec s'est souvenu de Pipette, le joueur de rugby à XIII, Gilles Jacob lui préfère « Pierre Albaladejo qu'on appelait M. Drop parce qu'il bottait des deux pieds et qu'il marquait. »
Trou de mémoire
Sorte d'exercice pratique contre l'oubli, ce texte se picore avec délice. Parfois cela s'enchaîne selon une logique numéraire, des « trois grand fleuves russes » au « lundi en huit ». Et puis il y a les passage un peu plus longs comme l'histoire « d'un homme qui vers cinquante ans s'est aperçu que l'endroit au monde où il se sentait le mieux était son lit. Couché, le corps bien calé sous ses oreillers, au chaud sous ses couvertures. (…) Il avait fini par ne plus mettre le pied par terre, sauf pour sa toilette. »
L'auteur se permet même des incursions dans le futur, racontant une cérémonie du festival dans quelques dizaines d'années, sur les hauteurs, la Méditerranée ayant englouti le Palais des Festival. Interrogation aussi sur la mémoire, sa mémoire. Il se souvient de cette fin de soirée ou il n'a plus retrouvé sa voiture. Une absence, un trou. Inquiétant ? Non, car le fait même de s'en souvenir est paradoxalement un bon signe.
Et pour terminer sur une note optimiste, à la 176e entrée, Gilles Jacob se souvient « du fin mot de l'histoire. »
« Les pas perdus » de Gilles Jacob, Flammarion, 15 €
dimanche 12 mai 2013
Billet - Thèse participative
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue samedi en dernière page de l'Indépendant.