Boris Mirroir aime tromper son monde. De loin, ces deux albums de BD en couleur et pleins de jolis dessins de personnages à gros nez, tendance anthropomorphisme, semblent être une succession de gentilles scènes. Perdu ! Il s'agit d'une histoire autobiographique. Une période noire de la vie de l'auteur. Il se coupe du monde, boit de plus en plus alors que sa mère est en train de mourir du cancer. Dans la première scène il se rend à l'hôpital. Mais plutôt que de monter dans la chambre de l'agonisante, il reste sur un banc à proximité à écluser bière sur bière. Là il rencontre Mouss, un compagnon d'infortune. Insouciant, à l'écoute, il va tenter de sortir Boris de sa déprime. Notamment en lui présentant Mary. Mais a-t-on le droit d'être amoureux quand sa mère est sur le point de mourir ? Ce triptyque (les deux premiers tomes sont sortis, le troisième annoncé pour juin) est d'une rare noirceur. Dépressifs, détournez votre chemin. A moins que le malheur des autres ne vous fasse oublier le vôtre. Le résultat est d'une virtuosité graphique étonnante, avec des airs de Moëbius mâtinés de Mandryka.
« Notre seul ami commun » (tomes 1 à 3) , Ankama & CFSL Ink, 15 euros
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