Cette série est toujours aussi délicieuse. « Rillettes au sucre » raconte, simplement, le quotidien d'une famille urbaine qui n'a rien d'exceptionnel. Sauf le père, homme au foyer s'occupant avec un plaisir non dissimulé des repas, du ménage et de toutes les autres tâches ménagères.
Après avoir présenté l'ensemble des personnages dans les deux premiers tomes, Clémence déroule son intrigue dans ce troisième opus. On suit donc les hésitations des enfants, de Sally la libertine indépendante, regrettant de plus en plus de ne pouvoir garder un amant plus de trois jours, de Hans, amoureux de Sonia, une copine vivant un véritable enfer avec sa mère dépressive et alcoolique. Sans oublier Albertine, la plus sage, la plus romantique, désespérément amoureuse de son professeur de musique. A côté de cette belle jeunesse, on suit avec une tendresse toute particulière les anciens. L'arrière grand-mère, un peu sénile, dépendante mais pas encombrante. Le grand-père de son côté décide enfin de sortir de son isolement. Il rencontre une artiste chinoise et reprend des couleurs.
Cette bande dessinée, un peu comme un manga, joue sur les sentiments et le côté feuilletonnesque de la collection. C'est simple, touchant, passionnant. Entre les personnages émouvants, les scènes de tendresse et les coups de théâtre vaudevillesque, Clémence ne laisse pas le temps au lecteur de s'ennuyer. Une belle réussite qui, espérons-le, donnera des idées à certains de ses collègues auteurs.
« Rillettes au sucre » (tome 3), Delcourt collection Shampoing, 8,95 €