Pire que les attentats de septembre 2001, la crise des subprimes aux USA a failli mettre tout un pays à genoux en 2007. Un scandale financier aux répercussions mondiales, jetant des millions d'Américains à la rue, incapables de rembourser les emprunts immobiliers généreusement attribués par des banques totalement dénuées d'éthique. Cette bulle financière est au centre du film d'Adam McKay intitulé "The Big Short" et sous-titré "Le casse du siècle". Les sommes en jeu sont astronomiques. Ce ne sont pas quelques millions de dollars que certains traders ont perdus (ou gagnés) en spéculant, mais des dizaines de milliards.
La distribution est époustouflante. Le carré d'as d'Adam McKay est composé de Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling et Brad Pitt. Le premier interprète le Dr Michael Furry, un gestionnaire de fonds. Le seul, bien avant tout le monde, à avoir pris conscience de la fragilité de ces obligations composées de prêts "pourris". Cet homme asocial, qui ne sait pas interagir avec les autres humains, ne comprend qu'une seule chose : les chiffres. Il a décortiqué des milliers de prêts hypothécaires pour se persuader que tout cela n'était pas viable. Après quelques projections, il a la certitude que tout va s'écrouler en 2007.
D'autres ont la même démarche. Mark Baum (Steve Carell), investisseur certainement trop idéaliste, trouve là une occasion rêvée pour dénoncer l'inconscience des banques, aidées dans leur "complot" par les agences de notation. Enfin deux jeunes geeks (John Magaro et Finn Wittrock) sentent eux aussi le coup parfait pour profiter de la cupidité d'un système en roue libre. Le paradoxe de toute cette affaire, c'est que les seuls qui ont eu l'intuition de l'arnaque, vont eux aussi profiter du système. En prédisant la chute des subprimes, ils savent que leurs mises de départ vont être multipliées par 100.
Face à la dégringolade du marché, le gouvernement US intervient, sauve les banques. Par contre il n'a rien fait pour les milliers de contribuables qui ont tout perdu. Le film d'Adam McKay dénonce aussi cet état de fait. Et surtout il annonce que loin d'avoir compris la leçon, certains organismes financiers ont mis en place de nouvelles obligations, copies conformes des subprimes. Quelques gagnants, des millions de perdants, telle est la logique de ce capitalisme triomphant.
"The Big Short, le casse du siècle", Paramount, 20 euros le DVD, 25 euros le combo DVD + blu-ray.
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