Entre Roland-Garros, l'Euro de foot et le Tour de France, les Français risquent de se désintéresser encore plus d'un mouvement citoyen unique en son genre. Ils ne sont plus qu'une poignée d'irréductibles (300 samedi dernier) à tenter de refaire le monde la nuit venue. Mais à l'effervescence créative des débuts succède une sorte de routine.
Envolée la fibre révolutionnaire des premiers soirs, quand on trouvait comme une ressemblance entre les Communards et ces couche-tard. Des ateliers travaillent, tentent de trouver des positions communes, des luttes prioritaires. Mais même dans cette phase de bilan il y a du tirage en interne. "Il vaut mieux peut-être que ça ne débouche sur rien, car on ne veut pas rentrer dans les rangs", explique un militant, étudiant, dans un reportage publié par La Croix.
Alors, ce phénomène "Nuit Debout" n'aura donc été qu'un feu de paille, une récréation pour insomniaques utopistes ? Pas sûr. Les syndicats classiques ont repris le flambeau de la lutte (piquets de grève, blocus) mais ne doutons pas que parmi les centaines de jeunes "couche-tard" de ce printemps 2016, quelques fortes personnalités émergeront et brigueront le pouvoir, de manière plus classique cette fois, ces prochaines décennies.
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