Bibelosse, petite cité à l'écart des modes, a la particularité de n'être habité que par des écrivains, correcteurs, cruciverbistes, typographes, imprimeurs et autres ouvriers du livre. Tout commence par l'arrivée de Ramon Hache, installateur de bandeaux et enseignes. Il vient livrer de grandes lettres à un certain Tézorus. Très grandes, « à vue de nez, du corps 2500 » d'après un trio d'imprimeurs le regardant déambuler un « A » sous le bras. Dans ce village de fous, Ramon assiste à un duel de rimes, puis à un crime. La victime est un écrivain, sans bras ni jambes, retrouvé pendu dans un puits. Un policier, sorte de Maigret mâtiné de Raymond Devos va tenter de mener l'enquête et tenter, dans un premier temps, de déterminer s'il est mort noyé ou pendu... Le commissaire va aller de surprises en surprises. Comme cette famille dont chaque membre n'utilise qu'une seule voyelle pour s'exprimer. Ben se contente du « e », sa maman du « a » et son tonton du « o ». Cela donne des dialogues surréalistes que Perec aurait apprécié. Il est vrai que François Ayroles, l'auteur de ces 70 pages bourrées de références, est un adepte de l'OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle). Et logiquement, cet album remarquable d'ingéniosité et d'originalité, dont la scène finale se déroule dans une bibliothèque (Maison de détention des livres), a reçu le soutien du Centre National du... Livre.
« Une affaire de caractères », Delcourt, 14,95 euros
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