Trop souvent l'image de la famille dans la création française est aseptisée, voire complètement irréaliste. Clémence, dans cette BD de 192 pages en noir et blanc qui se lit comme une succession de tranches de vie, a trouvé un accent de vérité, de sincérité, qui dénote avec la majorité de la production.
Ce couple de quadra a inversé les rôles. La femme, écrivain, apporte sécurité financière à la cellule familiale alors que le mari se contente de mitonner de bons petits plats. Il est homme au foyer se chargeant de l'éducation des trois enfants : une grande fille, un peu coincée, timide et complexée, la seconde, plus jeune donc mais très dévergondée, profitant de tous les plaisirs de la vie, notamment de son pouvoir sur les jeunes mâles et le dernier, un garçon, boutonneux, rebelle et qui ne trouve la paix qu'en compagnie de son hamster, Sonia. Sans oublier la mère de l'épouse, grabataire dans un fauteuil roulant.
C'est la vie de tous les jours que Clémence décrit, petits déjeuners joyeux, repas tristes et fêtes improvisées. C'est frais, simple et criant de vérité.
« Rillettes au sucre » (tome 1), Delcourt, 8,95 €
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