Le fantastique poétique manque d’intérêt pour les adolescents. Ce qu’ils veulent, passé la puberté, c’est se faire peur. Le démon de Bolingbroke est exemplaire dans cette catégorie. L’action se déroule dans une petite ville américaine, notamment un collège où les clans se regardent tels des chiens en faïence, Val et Lanie font bande à part.
Elles sont toutes les deux dans la même classe de 4e, sont amies depuis longtemps et se passionnent pour des sujets assez incongrus. Logique quand on sait que Val est autiste Asperger et que Lani semble la bipolaire typique.
En proposant un travail sur les événements extraordinaires du passé de la ville, elles ne se doutent pas qu’elles vont réveiller un démon qui a longtemps terrorisé Bolingbroke. Val et Lanie vont avoir fort à faire pour terrasser l’Ojja-Wojja. Une histoire effrayante écrite par Magdalene Visaggio de New York et dessinée par Jenn St-Onge de Toronto. Un scénario très contemporain où les références à Star Wars ou Stranger Things sont légion.
On soulignera l’exceptionnelle qualité du dessin de Jenn St-Onge. Ses personnages respirent l’intelligence, les décors sont très réalistes et quand elle s’attaque aux démons, c’est comme si elle sortait l’artillerie lourde. Sans compter son travail très judicieux sur les couleurs. Le type d’album où l’on regrette rapidement que les planches ne bénéficient pas d’un format deux fois plus grand pour en apprécier tous les détails.
« Le démon de Bolingbroke », Jungle, 192 pages, 16,95 €
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