Un film unique, comme rarement Hollywood et l'industrie du cinéma en produit. Une œuvre d'une extraordinaire ambition et d'un souffle, d'un brio, d'une force qui balaie tout sur son passage. Plonger dans l'univers de Babylon c'est se laisser envahir par une musique entraînante, des scènes osées et délirantes. Et une distribution époustouflante avec Brad Pitt et Margot Robbie en vedettes.L'histoire en parallèle de plusieurs personnes qui ont participé à la fabrication de la légende du cinéma hollywoodien. Un grand acteur du muet (Brad Pitt), une jeune fille qui n'a pas froid aux yeux et qui va devenir une star (Margot Robbie), un jeune Mexicain (Diego Calva), homme de confiance d'un studio puis visionnaire de l'avenir du cinéma, un trompettiste noir (Jovan Adepo) ne vivant que pour sa musique, rencontrant la célébrité quand le cinéma devient parlant et musical. Plus de trois heures intenses pour raconter la grandeur et la décadence de ce qui allait devenir une industrie mondiale.
Dans ce film, son cinquième seulement, Damien Chazelle, rencontré ce samedi 14 janvier à Paris, a voulu y mettre "tout ce qui m'a choqué dans l'histoire d'Hollywood. On pensait que c'était une époque sage et glam, mais il y avait beaucoup d'histoires cachées autour du sexe, de la drogue, des mœurs." Une ambiance "punk-rock" qu'il a filmée dans une introduction qui devrait rester dans l'anthologie du cinéma. Une fête dans la villa d'un riche producteur. Tous les excès sont permis, encouragés. La musique est entraînante, l'alcool coule à flots, les hommes et femmes perdent toute inhibition, tous des artisans du cinéma muet de l'époque, se lâchent pour une nuit de folie. "Contrairement à Lalaland, il fallait cacher la chorégraphie de cette fête, explique le réalisateur. Donner l'impression que c'est spontané capter le côté fou. Nous avons beaucoup répété pour cela."
Brad Pitt, lors d'une conférence de Presse au Bristol, toujours ce samedi 14 janvier, a confirme le côté fou de la période racontée dans le film : "On croyait qu'à l'époque tout était à sa place dans un environnement stérile. Mais il y avait une absence totale de rèles, la liberté dans tous ses excès."
Babylon va beaucoup plus loin dans l'aspect superficiel du délire de l'époque. Le film raconte aussi comment à cette époque, "à Los Angeles, n'importe qui pouvait faire n’importe quoi." Brad Pitt incarne une star du cinéma muet, volage, alcoolique mais aussi parfaitement conscient que si ses films attirent des millions de spectateurs, ce ne sont que des œuvres mineures. Il voudrait faire plus, mieux. Mais quand arrive le parlant, il voit son monde s'effondrer, délogé du devant de la scène par les comédiens passés par le théâtre.
Il faut aussi voir ce film pour l'incroyable composition de Margot Robbie. Elle se donne à fond dans ce rôle physique. Sa beauté, sa présence, irradie tous les plans où elle intervient. Quand elle est brillante devant la caméra, mais aussi quand elle pète les plombs, brûle ses cachets en drogue ou au casino, jusqu'à se retrouver endettée auprès d'un gangster de la pire espèce. On découvre dans ce rôle un étonnant Tobey Maguire, véritable cauchemar ambulant entre folie furieuse et violence gratuite.