Avec un sens du suspense très maîtrisé, Guillaume Nail raconte les deux dernières journées d’un groupe d’adolescents en colonie de vacances. Une dizaine de garçons, encadrés par Benoît et Pauline. Des chapitres courts où les différents protagonistes donnent leur version de ces 48 heures.
Il y a Tof, le plus audacieux du groupe, qui va zapper la baignade finale pour aller explorer un château abandonné. ? Pierre, le timide, un peu gros, souffre-douleur, qui par chance s’est trouvé cette année un ami, voire plus en la personne de Farid, mis à l’écart lui aussi car manchot. Pauline, complexée, tente de cadrer la sève bouillonnante de ces adolescents et craque pour Gus. Gus, le plus fort, le plus tape-à-l’œil. Toujours en représentation. Et quand il est question d’aller se baigner dans la Loire, malgré le risque, « Gus s’enflamme et motive les troupes engourdies. Facile, suffit qu’il claque des doigts pour que ces moutons embraient. Le pétillant de leur regard ne ment pas, ils le suivraient jusqu’en enfer. »
Ce court roman, inspiré d’une histoire vraie, va crescendo. Dans la manipulation d’un groupe, dans l’apparition de passion, dans l’imprudence, dans l’horreur. Guillaume Nail convertit parfaitement son passage de la littérature jeunesse à celle plus adulte proposée dans ce texte sans concession.
« On ne se baigne pas dans la Loire » de Guillaume Nail, Denoël, 16 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire