Elles sont rares les nouveautés BD qui allient une parfaite harmonie entre histoire et dessin. Trop souvent un bon scénario est peu mis en valeur part un dessin trop expérimental et pas assez au service de l’intrigue. D’autres fois, la virtuosité du dessinateur est noyée par un salmigondis de clichés desservant une vision unique d’un monde qui pourrait faire rêver en entraîner très loin le lecteur en mal de découverte. Alors quand les deux s’accordent parfaitement, donnant naissance à un monde nouveau et passionnant, l’amateur de BD se remet à espérer dans la force de proposition et d’invention d’un média tout sauf épuisé.
NéoForest est un récit d’anticipation post-apocalyptique imaginé par Fred Duval. Après la technologie futuriste de sa série Renaissance (dessin de Emem chez Dargaud), place à l’effondrement de la civilisation, et un retour dans un Moyen Age violent. La France (l’Europe en général et les autres continents), sont divisés en zones repliées sur elles-mêmes dominés par des seigneurs de la guerre. Dans un petit royaume autonome, recouvert d’une forêt riche et parfois dangereuse, le comte Cocto règne en maître sur ses sujets. Il n’a qu’une fille pour assurer la descendance : Blanche. Cette dernière n’est pas intéressée par le pouvoir. Sa raison de vivre d’est l’exploration de la forêt, rencontrer le petit peuple, protéger les arbres et les animaux mythiques comme les licornes et autres mutants entre sangliers et hommes.
Perdues dans les entrailles des bois, elle ne se doute pas qu’un complot vient de débuter au château pour écarter son père du pouvoir.
Une histoire de pouvoir classique, embellie par la richesses des trouvailles scénaristiques de Duval, du tournoi de chevalier en VTT en passant par des orchidées tueuses ou l’utilisation des cochons pour « réparer » les humains en mal d’organes neufs. Le meilleur reste le dessin et les couleurs de Philippe Scoffoni. Il donne une vie à part à la forêt, sa profondeur, voire sa conscience. Une BD écologique du futur.
« NéoForest » (tome 1), de Fred Duval (scénario) et Philippe Scoffoni (dessin), Dargaud, 16,50 €
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