vendredi 29 mai 2009

BD - Linda Glamouze, icône très c...


Pour devenir une icône de la mode, mieux vaut ne pas trop réfléchir. Cela tombe bien pour Linda Glamouze, héroïne créée par Camille Burger, elle ne brille pas par son intelligence hors du commun. Ce serait même l'inverse. 

En fait, Linda est très conne, et c'est tout ce qui fait son charme, paradoxalement. Devenue le mannequin star de la marque « 8 Thons », elle sait lancer les modes en fonction des nécessités. Si elle entretient parfaitement son « ticket de métro », elle oublie parfois de s'épiler les aisselles. Qu'à cela ne tienne, deux élastiques et elle transforme ces touffes en chignons qui vont devenir « in » en très peu de temps. Pour réussir il faut parfois coucher. Mais pas systématiquement. Souvent il suffit d'être « anorexique et désinvolte ». 

Cette critique au vitriol du milieu du luxe et de l'inutile est salutaire en ces périodes de crise. Camille a trouvé sa voie en féminisant l'esprit de Reiser avec un soupçon de Vuillemin. C'est trash. Cela risque devenir tendance...

« Linda Glamouze », Fluide Glacial, 9,95 € 

jeudi 28 mai 2009

BD - Au cœur de la guerre avec Anne Nivat


Anne Nivat fait partie de ces journalistes qui vivent leur métier comme un sacerdoce, 24 heures sur 24. Correspondante à Moscou pour des quotidiens français et des radios, elle a découvert qu'une guerre, quasi secrète, se déroulait à quelques centaines de kilomètres de la capitale russe en pleine renaissance après la chute de la dictature communiste. 

Elle va régulièrement aller en Tchétchénie, se glisser dans la population locale pour raconter le quotidien de ces civils trop souvent au centre des tirs et des bombardements. Anne Nivat en a fait des livres. Daphné Collignon a souhaité aller un peu plus loin. La dessinatrice a rencontré la correspondante de guerre et transformé leurs longues conversations en un album très réaliste. 

Ce tête-à-tête entre les deux femmes permet au lecteur de mieux saisir la démarche de la journaliste. Elle se livre sans détour, n'hésitant pas à revenir sur sa vie privée quand elle a interféré directement avec son travail. Un témoignage essentiel pour comprendre ce métier risqué mais passionnant.

« Correspondante de guerre », Soleil, 15,95 €


 





Et aussi sur le groupe PriceMinister : Livres, Voiture occasion



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mercredi 27 mai 2009

BD - Mettre les voiles avec "Transat" d'Aude Picault


Quand on vit dans un studio à Paris, il faut parfois savoir ouvrir les vannes pour décompresser. Rien de tel qu'un grand bol d'air frais à bord d'un voilier pour découvrir de nouveaux horizons. Cette expérience, Aude Picault, après l'avoir vécue, la raconte dans ce roman graphique de 170 pages. 

Au début, elle plante le décor de sa vie. Sans fard. Superficialité de ses « amies », travail peu intéressant dans l'illustration, solitude dans une ville de deux millions d'habitants. Tout pour déprimer. Mais ce n'est pas le genre de la maison. Elle s'évade en projetant une traversée de l'Atlantique sur le voilier d'Yvon Fauconnier. 

Elle prépare l'échéance en passant une semaine sur une île au large de la Bretagne. Seule, avec juste des moutons et des mouettes pour compagnons. La seconde partie du récit se déroule en mer. La dessinatrice abandonne le cadre étriqué des cases pour dessiner des doubles pages retraçant toutes les émotions de cette transatlantique de rêve. 

Une BD très personnelle mais qui touche à l'universel par son thème.

« Transat », Delcourt, 14,95 € 

mardi 26 mai 2009

Thriller - Triple erreur dans "trois fois plus loin" de Camut et Hug

L'enfer vert mérite bien son surnom dans ce roman fantastico-scientifique signé d'un duo très efficace : Jérôme Camut et Nathalie Hug.

Il est des milieux naturels où l'homme n'est jamais le bienvenu. Il en va de sa survie. La forêt amazonienne fait encore partie de ces terres inexplorées car foncièrement inhospitalières. Pourtant ils sont quelques-uns à espérer en percer les derniers mystères. Des botanistes, des primatologues. Nina Scott, le personnage principal de « Trois fois plus loin », roman de Jérôme Camut et Nathalie Hug, a trouvé dans cette immensité verte un palliatif à son mal de vivre. Perchée au sommet d'un hévéa, elle cueille des plantes aux vertus médicinales. Une collecte pour un grand groupe pharmaceutique américain. Tout se passe bien, malgré les conditions climatiques extrêmes et le risque de croiser des braconniers, jusqu'au jour où un de ses collègues découvre des ruines au sommet d'un tepui isolé (immenses montagnes à sommet plat, aux contours très abrupts, se dressant au-dessus de la jungle). La jeune femme est persuadée d'avoir découvert les vestiges d'une civilisation perdue et beaucoup plus évoluée que les quelques tribus d'indiens de la région. Mais après une brève exploration elle découvre qu'il s'agit d'un cimetière, d'un charnier exactement. Et les restes humains ne sont pas si anciens que cela. La panique la guette, d'autant qu'elle note la présence inquiétante un groupe de singes, des saïmiris, habituellement bruyants, l'observant en silence. Il n'en faut pas plus pour faire fuir le groupe.

Capturée et mise en cage

Une fois revenue à la civilisation, elle n'aura de cesse de retrouver ces ruines. Cela lui permettrait de faire la nique à son père, richissime romancier qui la surprotège. Mais de retour sur place, c'est un cauchemar qui débute. En pleine nuit, dans le noir complet, ses compagnons sont massacrés et elle est capturée par des inconnus puis enfermée dans une cage suspendue aux branches des arbres immenses. Quand elle est descendue, elle croit sa dernière heure arrivée : « Nina sent d'abord un souffle d'air sur sa nuque, puis elle éprouve avec dégoût le contact d'un visage glacé par une sueur âcre. Quelqu'un la renifle et la jauge comme un morceau de viande exposé que l'étal du boucher. Une main moite soulève ses vêtement pour caresser la peau de son dos. Des doigts inquisiteurs aux ongles cassés effleurent le tissu trempé de sa culotte. » Cette mise en bouche montre toute la virtuosité des auteurs à faire frémir le lecteur au côté de l'héroïne. Heureusement, cette dernière en réchappera et retrouvera la civilisation.

Eden ou enfer ?

Mais quand elle racontera ses déboires à son père accouru la secourir, ce dernier sera sceptique. Randolph Scott a beaucoup d'imagination pour ses romans, mais reste cartésien dans sa vie quotidienne. Au fil des 400 pages écrites par le duo, le lecteur découvrira l'origine du charnier. Il faut remonter dans les années 50. Des chercheurs français, venus étudier les saïmiris muets, ont découvert dans cet enfer vert, ce qui pourrait bien être l'Eden. Mais même au paradis, des idées démoniaques peuvent germer dans les esprits malades. Passionnant, argumenté scientifiquement, dépaysant, ce roman peut effectivement ouvrir votre conscience au monde pour voir « Trois fois plus loin ».

« Trois fois plus loin », Jérôme Camut et Nathalie Hug, Calmann-Lévy, 17 € (Des mêmes auteurs vient de paraître au Livre de Poche « Instinct », dernière partie de la trilogie « Les voies de l'ombre », 8 €)

lundi 25 mai 2009

BD - Temps compressé


Voilà une série qui ne s'embarrasse pas de considérations intellectuelles foireuses. C'est du premier degré, avec personnages brut de décoffrage et intrigue ne fonctionnant que grâce aux coups de théâtre, les plus invraisemblables si possible. 

Chanoinat, le scénariste, fait dans le classique, hommage aux films de genre et autres feuilletons d'un temps malheureusement révolu. Castaza, au dessin, est rapide et efficace. Ce n'est pas du grand art, mais cela suffit largement pour faire voyager le lecteur complice. Dans ce second opus, on retrouve notre trio de malfaisants solitaires, remis dans le droit chemin par un adolescent paralysé, concepteur d'une machine à voyager dans le temps. 

Il les charge de retrouver Jade Monroe, la « méchante » de la série, blonde sanguinaire, profitant de l'invention du petit génie pour dégommer les plus grands serial-killers de l'Histoire, de Néron à Attila. Certes, cela reste de la série B, mais quand c'est clairement revendiqué, pourquoi bouder son plaisir ?

« Les aventuriers du temps » (tome 2), Le Lombard, 10,40 € 

dimanche 24 mai 2009

Bd - Animaux rieurs


Le marché des animaux de compagnie est en plein développement. Les classiques chiens et chats ont laissé un peu de leur suprématie pour les NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Une large palette d'espèces, pas toujours agréables au premier abord, qui permet aux auteurs de cette nouvelle série comique de multiplier les situations cocasses. Les vendeurs se donnent un malin plaisir à proposer des bêtes adaptées aux futurs acheteurs. La formation de ces duos est souvent source de gags. 

Et pour donner un peu plus de liant à cette série, l'apparition d'une jeune acheteuse particulière donne une dimension humoristique supplémentaire. La fillette, en compagnie de parents qui lui passent tout et qui sont persuadés que chaque caprice a un prix, jette son dévolu sur une étrange bestiole en train de récurer une cage. 

Voilà comment de vendeur dans une animalerie, on se retrouve animal de compagnie... Une situation qui n'a pas que des inconvénients (nourri, logé, plus besoin de travailler) jusqu'au jour où vos maîtres décident de vous castrer. Une fillette autoritaire et irrésistible qui reviendra dans l'animalerie pour un stage de découverte. Cela se résume par un "Tous au abris" tonitruant, tant du côté des vendeurs que des animaux. 

Ces gags écrits par Brrémaud et Reynès, sont dessinés par Emanuele Soffritti, un Italien qui a la caricature facile, tendance cartoon. Ses animaux sont très expressifs, ses humains tout aussi réussis.

"Toutou et compagnie", Bamboo, 9,45 € 

samedi 23 mai 2009

BD - Stryges exotiques


Corbeyran lance une nouvelle série dérivée du « Chant des Stryges ». Il retrouve Michel Suro, le dessinateur du « Clan des chimères ». Cette fois, les Stryges semblent être très présents dans les croyances de tribus d'Indiens d'Amazonie. Le premier tome se déroule donc en grande partie dans « l'enfer vert », mais la présentation des personnages principaux se déroule en Europe. Nous sommes en 1751. L'encyclopédie de d'Alembert a de plus en plus d'adeptes. 

Face à l'obscurantisme des religieux, les « Lumières » veulent mettre l'Homme au centre du savoir. Parmi ces libres penseurs, on retrouve Weltman se cachant sous l'identité d'un philanthrope, le baron d'Holbach. Mais comme au moyen âge, Weltman doit affronter Abeau et Cylinia qui sont passés au service du pape. Les fans de cet univers retrouvent des personnages bien connus. 

Les Stryges n'apparaîtront qu'en toute fin d'album, sous une forme inhabituelle mais qui sera un véritable cauchemar pour Cylinia. Le dessin de Suro a évolué, se rapprochant de plus en plus du trait de Guérineau, le créateur graphique de la série mère.

« Le siècle des ombres » (tome 1), Delcourt, 12,90 € 

vendredi 22 mai 2009

BD - Les femmes sont-elles des manipulatrices ?


Thomas Mosdi au scénario et Laurent Paturaud au dessin aiment les femmes. Cette série en est la preuve éclatante. L'idée de « Succubes » est née de la constatation de cette volonté constante qu'ont eu les hommes au pouvoir, à travers l'Histoire, de tenir les femmes dans une position subalterne. Les deux auteurs ont eu l'envie de raconter des histoires qui mettraient en valeur cette immémoriale injustice. Chaque récit plonge le lecteur en un lieu et à une époque clé de l'histoire de l'humanité. 

Ce premier tome se déroule à Paris en 1794. La révolution est en train de basculer dans la terreur. Olympe de Gouges vient d'être guillotinée. Dans l'ombre, les filles de Lilith mettent en place leur vengeance. Elles vont notamment demander des comptes à Robespierre qui est l'amant de Camilla, une de ces femmes d'action. Une interprétation très personnelle de l'Histoire de France rehaussée par les dessins de Paturaud.

 Ses héroïnes, sensuelles, aux courbes voluptueuses, sont d'une beauté lumineuse. Mais gare à ne pas tomber dans leurs griffes...

« Succubes » (tome 1), Soleil, 12,90 € 

jeudi 21 mai 2009

BD - Féerie urbaine avec la série Wisher de Latour et De Vita


La magie des fées n'est pas complètement morte. Malgré le progrès et les grands centres urbains, le peuple féerique existe toujours. Mais il est obligé de se cacher dans les entrailles de la terre, en compagnie de Merlin. Pourtant un espoir existe encore pour qu'il retrouve la lumière du jour, afin de vivre en bonne intelligence avec les humains. 

Il suffirait que Nigel maîtrise le djinn qui vit en lui et exauce ce simple vœu. Sur cette idée de base, Latour le scénariste, a bâti une série passionnante et donnant de nombreuses possibilités à De Vita, le dessinateur, d'exposer son trait virtuose. Dans ce troisième tome, Nigel doit rencontrer le roi Beholder pour trouver l'équilibre entre ses deux composantes, l'humain et le djinn. Mais le MI10, le service anglais chargé de neutraliser le peuple féerique veille. Cela donne une course poursuite dans une gare puis dans un train où la magie se mesure à l'arsenal militaire humain. 

De l'action, donc, mais le volet psychologique n'est pas oublié, le gobelin Glee jouant un rôle crucial en fin de volume.

« Wisher » (tome 3), Le Lombard, 13,50 € 

mercredi 20 mai 2009

BD - Nomades indésirables


Les tziganes, romanichels ou gitans (quel que soit le nom qu'on leur donne) ont toujours été accueillis avec crainte par les populations sédentarisées. Au début du XXe siècle, dans le Nord de la France, les roulottes, encore tractées par des chevaux, ne passent pas inaperçues. Une arrivée qui va bousculer l'ordre établi. Les gens du voyage vont devenir, involontairement, les briseurs de grève de mineurs n'en pouvant plus de travailler pour un salaire de misère. 

Un affrontement avec au centre l'embryon d'une histoire d'amour entre Antoine, qui rêve de devenir marin, et Kheshalya, adolescente qui ne doit pas lire l'avenir dans les mains des passants. Le scénario, entre lutte des classes et fantastique, de Galandon, est illustré par le trait précis et sombre de Bonin.

« Quand souffle le vent », Dargaud, 14,50 € 

mardi 19 mai 2009

BD - Passé recomposé


Bruno Marchand se déroulant à la fin des années 50, en Europe et en Inde. L'histoire d'une jeune femme tentant de découvrir la vérité sur le passé de son père, aviateur anglais qui a été accusé de trahison à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle a des rêves prémonitoires et prend conscience que sa vie bascule tous les 5 ans et 7 mois exactement. 

La prochaine échéance approche et elle tente de découvrir les raisons de ce destin lié au temps. Pour cela, elle doit retrouver un carnet ayant appartenu à son père. Une quête qui la conduit à Calcutta puis Bénarès. Le lecteur se laisse entraîner dans ce voyage immobile, admirant ces décors merveilleux parfaitement reconstitués par Bruno Marchand.

« Quelques pas vers la lumière » (tome 2), Soleil Quadrants, 14,30 € 

lundi 18 mai 2009

BD - Spirou fait de la résistance


Spirou n'en finit plus de renaître. Le héros qui a longtemps été animé par Franquin puis par Tome et Janry, à côté de ses aventures classiques, vit des histoires ponctuelles sous des plumes différentes. Des sortes d'hommages qui revisitent le personnage. 

Le 5e titre est écrit par Yann et dessiné par Schwartz qui a adopté le graphisme de Chaland. Le jeune groom a troqué son uniforme rouge pour une tenue vert-de-gris. Le Moustic Hôtel est devenu le siège de la Gestapo à Bruxelles. Il sera dans la place pour espionner les nazis, même si sa réputation en souffrira. Fantasio aussi rejoint la résistance et héberge des aviateurs alliés. 

Une intrigue dense qui permet à Yann de truffer les planches de clins d'œil, notamment au monde de Hergé, longtemps soupçonné d'être un collaborateur notoire.

« Une aventure de Spirou par... » (tome 5), Dupuis, 13,50 € 

vendredi 15 mai 2009

BD - Jungle fever dans l'Open space de James


Rarement le monde du travail, le travail au bureau exactement, aura été décrit avec une telle acuité. James, le créateur de cette série de gags d'une demi-planche, a longtemps été dans un véritable open space avant de tout plaquer et de vivre de son dessin. Il a certainement été à la place de Hubert, le héros, stagiaire non rémunéré depuis 6 mois et qui est sur le point d'être embauché. En CDI (contrat à durée indéterminée) en plus ! 

Ce serait parfait s'il n'y avait pas cette période d'essai, renouvelable bien évidemment. C'est acide, souvent méchant, comme la majorité des collègues d'Hubert. 

Ainsi, un ancien de la maison le félicite pour son CDI, mais pour une raison très personnelle et mesquine : « A chaque nouvelle embauche, ça me fait reculer d'un rang dans l'éventualité d'un plan social ». Une phrase qui résume cet album à ne pas laisser traîner au bureau.

« Dans mon Open Space » (tome 2), Dargaud, 10,40 € 

jeudi 14 mai 2009

BD - Bob Morane aux prises avec "Les dents du tigre"


Est-ce le héros qui ne vieillit pas ou les lecteurs qui restent en enfance ? Nul ne saura jamais la recette de longévité de la série Bob Morane. Écrite par Henri Vernes, elle est dessinée depuis près de 30 ans par Coria. Rien de transcendant, tant au niveau des intrigues que du dessin, mais ce prototype du héros qui n'a peur de rien est toujours prêt à partir à l'aventure. 

Dans ce 45e titre, il pose son avion, en compagnie de Bill Ballantine, le professeur Clairembart et du millionnaire Frank Reeves, sur un glacier au coeur de l'Himalaya. Débute alors une histoire où se côtoieront, dans le désordre, une armée d'Asiates dirigée par un méchant bien décidé à déclencher une guerre nucléaire, une tribu de yétis, les ruines de la cité perdue de Mu et des chiens de traîneau. 

Avec un rebondissement ou un coup de théâtre toutes les deux pages, le lecteur en a pour son argent.

« Bob Morane » (tome 45), Le Lombard, 10,40 € 

mercredi 13 mai 2009

BD - Rions aux dépens de la police du Kentucky


Les flics américains alimenteront sans fin l'imaginaire des créateurs européens. Ils sont parfois forts, honnêtes et brillants. Et puis il y a les exceptions. Pepper est la crème de la seconde catégorie. Fraîchement sorti de l'académie de police, il doit son affectation à ses relations (son papa est gouverneur...) 

Il devra apprendre les rudiments du métier en compagnie de Garcia. Elle, c'est plutôt la poulette de choc. Sur sa moto, elle est toujours partante pour une course poursuite ou une baston. Sa vie de rêve va se transformer en cauchemar dès qu'elle aura ce boulet de Pepper dans les pattes. 

Heureusement, pour les lecteurs, c'est une mine inépuisable de gags écrits par Richez et dessinés par Saive. Du second degré sans tabou avec en prime, dans chaque case, pleins de poulets, des vrais.

« Les poulets du Kentucky » (tome 1), Dupuis, 9,45 € 

mardi 12 mai 2009

BD - "Dans quel monde on vit !', 18e album des gags de Nathalie


La jeune Nathalie poursuit son exploration du monde. Cela fait 20 ans que Sergio Salma a imaginé cette enfant moderne et lui fait vivre des aventures cocasses dans des gags basés essentiellement sur l'observation des petits travers de nos contemporains. 

Nathalie est de plus en plus concernée par la bataille écologique pour tenter de sauver notre planète. L'auteur parvient ainsi de faire passer quelques messages politiques... qu'il bat en brèche immédiatement car ce n'est pas toujours évident de se passer d'un certain confort au quotidien. 

Au centre de ce recueil de gags une histoire complète de 8 pages raconte les « vacances aux antipodes » (exactement à Glandouille-les-Flots) de Nathalie en compagnie de son père et de son oncle. 

C'est hilarant tout en étant parfaitement réaliste.

« Nathalie » (tome 18), Casterman 9 € 

lundi 11 mai 2009

BD - Croisade mortelle


Raymond Khoury, en signant son thriller « Le dernier templier », a immédiatement accédé au statut d'auteur de best-seller. Plus de 3 millions d'exemplaires traduits dans une dizaine de pays : le succès a été fulgurant. Cet écrivain a décidé de proposer cette histoire à un public encore plus vaste en l'adaptant en série télé (diffusion dans l'année sur M6) et en bande dessinée. 

Le premier tome, « L'encodeur », vient de paraître sous le pinceau de Miguel Lalor. Le choix du dessinateur est souvent déterminant dans ces adaptations. Lalor, Espagnol découvert par Léo, a un dessin classique et élégant, c'est un virtuose de la belle perspective et du décor léché. On plonge donc facilement dans cette histoire mêlant références historiques (l'album débute au temps des croisades par une bataille d'anthologie) et enquête policière actuelle. 

Les deux personnages principaux, Tess, une archéologue et Sean, un agent du FBI sont très crédibles. Une excellente redécouverte.

« Le dernier templier » (tome 1), Dargaud, 13 € 

dimanche 10 mai 2009

Mes BD Souvenirs (10)

Cela fait plus de 30 ans que je lis des BD. Trois décennies au cours desquelles j'ai pu voir l'évolution de certains dessinateurs. Ils sont reconnus et ont du succès aujourd'hui, mais cela n'a pas toujours été vrai. Les débuts ont parfois été durs pour certains. La maîtrise n'était pas complète.


Exemple le plus frappant : Christian Rossi. Je découvrais sa signature dans Circus durant les années 80. Il dessinait les aventures de Frédéric Joubert sur un scénario de Filippini. Il tentait de faire du réaliste. Mais j'avais toujours l'impression que quelque chose clochait dans ses dessins. Problème de perspective ou d'anatomie, tout paraissait faux et bancal. A côté d'un Giraud ou d'un Blanc-Dumont, je le trouvais nul. Mais il ne s'est pas découragé. Et à force de travail, il a trouvé les clés pour rendre son dessin plus aérien et juste. Une bascule évidente dans la série « Le chariot de Thespis ». Ensuite il s'est imposé comme un des plus grands de Jim Cutlass à WEST. Il n'est pas le seul à avoir un trait maladroit à ses débuts. Prenez les premiers Bernard Prince. Hermann avait un trait noir et foncé, trop encré, avec des héros aux muscles hypertrophiés. Il faudra des planches et des planches pour qu'il acquière cette dextérité incomparable.

Certains dessinateurs ont également eu des problèmes à leurs débuts pour des erreurs de castings. En clair, leur première série n'était pas du tout ce qu'ils pouvaient dessiner de mieux. Une sorte d'apprentissage, presque de bizutage. Ainsi comment imaginer que Griffo, dessinateur de SOS Bonheur, Giacomo C. , Sade ou Ellis Group a débuté en reprenant... Modeste et Pompon. Cette série de gags, imaginée par Franquin et animée durant de nombreuses années par Mittéi était orpheline. Griffo, postulant à la rédaction de Tintin, en a signé une petite trentaine. Un petit galop d'essai avant de s'imposer comme dessinateur réaliste dans les pages de Spirou.

Franz aussi a longtemps hésité entre dessin réaliste et humoristique. Alors même qu'il se lançait sur les traces de Jugurtha, il amusait les lecteurs de Tintin avec Korrigan, des histoires complètes écrites par Vicq. Frais, sans prétention, cette série a rencontré un joli succès. Mais il a fallu que Franz choisisse. Son amour des chevaux et des belles femmes a certainement fait pencher la balance vers Jugurtha et Lester Cockney.

Autre débutant des années 70 devenu un dessinateur reconnu aujourd'hui : Renaud. Sa première série a surtout marqué les esprit par la complexité du scénario. Aymone, héroïne sortie de l'imagination de Jean-Marie Brouyère, évoluait dans des décors enneigés au milieu de nombreux militaires. Une belle jeune femme, toute en formes. Renaud a continué dans cette voie, dénudant de plus en plus ses personnages féminins, notamment la sublime Jessica Blandy sur un scénario de Jean Dufaux.

Ces débuts hésitants de dessinateurs ont parfois été réédités en album bien des années après leurs publications dans les revues. Certains sont totalement introuvables comme les gags de Modeste et Pompon. Heureusement, le site officiel de Griffo a exhumé ces planches que l'on peut visionner dans un « musée des antiquités ». Pour ma part, toutes ces BD sont encore bien présentes dans ma mémoire tant elles m'avaient marqué, par leurs défauts ou leurs différences.

A l'inverse, la vieillesse a parfois joué des tours à certains auteurs qui ont lentement perdu leur coup de crayon. Exemple avec Raymond Macherot. Son trait, très classique, au sommet de sa carrière, est devenu tremblant et hésitant dans les dernières années. Il n'a pas su s'arrêter à temps. Mais parfois, les dessinateurs n'ont pas le choix, même si leur santé est chancelante, ils doivent continuer à produire pour assurer les fins de mois. Ils sont rares ceux qui peuvent arrêter une série et profiter d'une retraite méritée. Berck (Sammy) et Deliège (Bobo) en font partie. Et pour ces deux derniers, on regretterait presque ce retrait du monde de la BD tant ils sont partis au sommet de leur art. 

samedi 9 mai 2009

BD - Passion victorienne


La collection Ex-libris propose des adaptations en BD de grands classiques de la littérature. Toute la difficulté est de trouver le bon illustrateur pour la bonne histoire. Certains duos ne sont pas spécialement concluants, d'autres sont remarquables. 

Le choix d'Edith pour dessiner le sombre et passionné « Hauts de Hurlevent » d'Emily Brontë fait indéniablement partie de cette seconde catégorie. Elle a toujours apprécié les ambiances victoriennes (Basil et Victoria) et elle le prouve en proposant des vues sublimes de ces landes sauvages et froides. Remarquable également la représentation de Heathcliff, le jeune bohémien recueilli par le maitre de maison. De petit sauvageon il devient le souffre-douleur du frère aîné et l'amour secret de sa sœur. 

Pour finalement être chassé de la maison. Passion, déchirement, haine et décadence sont le ciment de cette histoire qui a bouleversé le paysage littéraire anglais à sa parution. L'adaptation de Yann est entièrement au service du roman et de la dessinatrice.

« Les Hauts de Hurlevent » (tome 1), Delcourt, 9,95 € 

vendredi 8 mai 2009

BD - Mayotte, enfer tropical


Charles Masson, médecin à la Réunion, a passé plusieurs mois à Mayotte. C'était en 2004. Il voulait en faire un livre sur le miracle d'une île ouverte, accueillant sur son sol des migrants, essentiels pour le développement de ce petit territoire. Mais il est arrivé au moment où le gouvernement, avec un certain Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a durci les règles. 

Centre de rétention, expulsions massives, descente dans les hôpitaux et les écoles. Un véritable cauchemar pour cet humanitaire. Il raconte ce basculement dans un imposant roman graphique de 400 pages. On suit le parcours de quatre « expatriés », de l'instit révolté au commercial nostalgique des colonies en passant par la sage-femme de plus en plus au bord de la crise de nerfs. Un réquisitoire contre une dérive de la République. 

Depuis, Mayotte est devenue département d'Outre-mer. Et des Comoriens tentés par le rêve occidental meurent toujours noyés dans le lagon en tentant de rejoindre ce bout de sol français.

« Droit du sol », Casterman, 24 € 

jeudi 7 mai 2009

Fantastique - Chasseur d'enfant

Lutte à mort entre un tueur d'enfant, Killjoy, et le père d'une de ses petites victimes dans ce roman très sombre de Tom Piccirilli.

Le bonheur est éphémère. Le bonheur ne tient souvent qu'à un fil. Le malheur, par contre, est trop souvent éternel. La vie d'Eddie Whitt bascule quand il découvre sa fillette, Sarah, morte dans son lit. Elle vient d'être assassinée par un tueur en série. Etouffée avec son oreiller. Le monstre signe son forfait en dessinant un visage d'enfant stylisé sur l'arme du crime. En quelques mois, une dizaine d'enfants seront tués de la sorte. Cela fait cinq ans que Sarah est morte. Cinq ans que Whitt tente de démasquer Killjoy. C'est lui qui a trouvé ce nom. Le marchand de sable, le tueur à l'oreiller.

Eddie, réalisateur de films publicitaires, ne travaille plus. Il n'a plus qu'une obsession : se venger. Sa femme a sombré dans la folie. Elle est internée dans une clinique psychiatrique. Seul, il est lui aussi de plus en plus au bord de la démence ; il traque le serial killer.

Mais depuis quelques temps, la donne a changé. Killjoy a changé du tout au tout. Après avoir plongé des familles dans le deuil, il se décide de leur redonner un espoir. Il ne tue plus mais enlève des enfants. Des gamins maltraités. Et les offre aux parents de ses premières victimes. Eddie ne supporte pas ce revirement qui transforme le tueur en bienfaiteur. Quand il découvre, un matin, un bébé dans un couffin devant la porte de son appartement, il ne le garde pas. Il avertit la police qui rend l'enfant aux parents légitimes. Et Eddie d'être encore plus tourmenté se demandant s'il a été un bon père ?

Enlevés au malheur

Ce roman de Tom Piccirilli, sans être à proprement parlé fantastique, explore si profondément l'âme humaine qu'il en devient presque irréel. D'autant que la première scène se déroule dans une maison glauque abritant une secte. La mère de famille, gourou tyrannique, reconnaît qu'un enfant lui a été enlevé. Eddie y voit la signature de Killjoy. Mais il découvre également que la secte a assassiné les parents, de même que d'autres disciples pas assez coopératifs. Bref, pour la police et la presse, l'enlèvement de l'enfant l'a sauvé des griffes d'affreux tortionnaires.

Eddie, que l'on suit du début à la fin du roman, n'admet pas cette nouvelle perception de Killjoy. Cela reste avant tout un tueur d'enfant. Le tueur de son enfant. Un roman d'une noirceur absolue, détaillant avec un luxe de détails la névrose du héros.

Quand il n'en peut plus, qu'il sent qu'il va lâcher prise, il se maintient en mordant du métal comme cette scène se déroulant en pleine rue : « Il se pencha en avant, colla les lèvres au fond du coffre, le mordit en gémissant d'angoisse contre la ferraille, tandis que la brise lui promenait les cheveux devant les yeux. Les plombages de ses molaires et de ses prémolaires se déformèrent puis s'effritèrent contre ses gencives. » Douloureux, mais efficace. « Un éclair scintillant de douleur en fusion l'emplit tout entier avant de refluer lentement, jusqu'à ce qu'il reprenne la maîtrise de soi et parvienne à desserrer les mâchoires. » Cet extrait donne un assez bon aperçu du ton de ce roman, aussi noir que les cauchemars des petits enfants.

« La rédemption du marchand de sable », Tom Piccirilli (traduction de Michelle Charrier), Denoël, 22 €

mercredi 6 mai 2009

BD - Oublier l'Algérie


Jacques Ferrandez avec cet album intitulé « Terre fatale » met un point final à sa série relatant la colonisation de l'Algérie. Un dernier épisode entre 1960 et 1962. Le héros, militaire dans l'armée française a préféré quitter l'institution en constatant que les politiques allaient gâcher l'unique chance de construire une Algérie unie et mélangée. 

Il retrouve la belle Samia, enceinte. Elle accouchera à Paris alors que lui mènera une dernière mission en territoire ennemi. Mais les extrémistes, dans les deux camps ont gagné. La dernière partie de l'album montre le départ des Pieds-Noirs avec l'image de sa mère, sur le quai, s'apprêtant à monter à bord du Ville de Marseille, se promettant de retourner, un jour, à Alger. 

Mais on connaît la fin de l'histoire pour ce million de déplacés...

« Carnets d'Orient » (tome 10), Casterman, 15 euros 

mardi 5 mai 2009

BD - Fillette cachée


Ce gros roman BD de 200 pages noir et blanc dessinées par Marc-Rénier, vous plonge au cœur de l'univers imaginaire d'une fillette cachée. Dans la préface de cette quasi autobiographie, la scénariste, Virginie Cady explique qu'elle n'était pas désirée. 

Dans les années 70, sa mère, encore lycéenne, cache sa grossesse. Le bébé sera confié à la grand-mère. Encore jeune et active, c'est en fait l'arrière grand-mère qui s'occupera de la fillette. Elle sera coupée du mode, de la réalité, ne connaissant du monde que ce qu'en montre la télévision ses deux parentes. Enfermée, peureuse, elle se réfugie dans les coins sombres. A l'abri de l'extérieur, pas de ses terreurs intérieures. 

Une histoire d'enfance volée qui prend aux tripes mais qui n'empêche pas l'enfant d'être heureuse.

« Clandestine » (volume 1), Futuropolis, 23 euros 

lundi 4 mai 2009

BD - Japonais muet

Assister à une course de bébés dormeurs, voir son boomerang rejoindre un vol de ses congénères migrer vers le Sud, se battre en duel armé d'un plumeau... ce sont quelques unes des actions qui jalonnent ce livre de gags absurdes d'un Japonais inventif, Tori Miki. Le héros, petit personnage court sur patte, libraire et solitaire, se retrouve confronté à des situations toutes plus délirantes les unes que les autres. 

Chaque planche est muette, carrée, et composée de 9 cases. L'auteur joue aussi sur cet aspect visuel, n'hésitant pas à faire passer ses personnages de l'autre côté du papier. 

Si vous aimez l'incongru et l'inattendu, vous aurez votre quota avec cette centaine d'historiettes farfelues.

« Intermezzo » (tome 4), Imho, 10,95 euros 

dimanche 3 mai 2009

Mes BD souvenirs (9)

Le site BD Paradisio propose régulièrement des forums pour les fondus de 9e art. Récemment, l'un d'entre eux m'a interpellé : « Les BD qui vous quittent... » Intrigué par ce titre, il faisait en fait le pendant du forum, beaucoup plus fréquenté, des BD récemment achetées. C'est le problème numéro 1 des collectionneurs : la place. 

A moins d'habiter un palace (ou d'avoir un immense grenier), il arrive un moment où les albums envahissent tout l'espace vital. Ce problème est devenu encore plus énorme quand j'ai régulièrement signé des chroniques BD dans les divers titres qui m'ont employé. Un collègue m'a fait découvrir les services de presse. J'ai commencé à recevoir des albums. Gratuitement. De plus en plus. Comme je continuais à en acheter par ailleurs, mes étagères ont vite été complètes. En fait, après avoir mis en place un système de comptage et de classement rudimentaire, je décidais qu'il était inutile d'avoir plus de 2000 BD.


J'ai revendu pas mal de titres à des bouquinistes ou lors de vide-greniers. Mais impossible de me séparer de certaines séries. Par exemple, pour rien au monde je ne me séparerai de ma collection de Spirou. Et je continue en achetant les intégrales Franquin. Par contre je n'ai plus un seul Tintin... Hermann, impossible de m'en séparer. Même si, comme le fait remarquer un membre du forum, on peut bazarder tous les titres scénarisés par son fils, Yves H. C'est vrai que ce n'est pas génial, mais le dessin reste toujours aussi merveilleux.

J'ai également beaucoup donné de titres à des enfants de la famille, notamment les séries Dupuis comme l'Agent 212, les Tuniques Bleues ou Sammy. Il y a trois ans et demi, déménageant une nouvelle fois, pour la Martinique cette fois, je réduisais encore mon fond. 1000 albums. Là, j'avoue, j'ai eu du mal. Et aujourd'hui encore je regrette certains titres, notamment de chez Delcourt ou la série complète des Valérian.

 Mais qu'importe, comme le faisait remarquer un autre habitué de BD Paradisio, il faut qu'une collection vive. En recevant une trentaine d'albums en service de presse chaque mois, je ne serai jamais à court de lecture. Au contraire, je suis toujours en retard, ratant quelques beaux titres. 

Je vends beaucoup moins. Et aujourd'hui j'ai à nouveau plus de 2 000 albums dans mon minuscule appartement. Près de la moitié sont dans des cartons dans le garage. Un jour, peut-être... 

samedi 2 mai 2009

BD - Fuite en avant


Il ne faut pas découcher. Surtout quand on a une jolie fille qui vous attend dans votre lit. Pourtant, une nouvelle fois, la musique et l'alcool ont été les plus forts. Alexis, un saxophoniste, après une nuit bien arrosée, se retrouve au poste de police pour ivresse sur la voie publique. 

Au petit matin, il découvre sur la table de la cuisine un mot d'adieu signé de sa petite amie Mary : « Alexis, je crois que je ne t'aime plus tout entier ». Il ne sait même pas où elle aurait pu aller. Descendant les bouteilles de whisky comme d'autres mâchent des chewing-gum, le musicien va errer quelques temps avant de prendre la direction de Dinard. Mary y aurait une maison de famille. 

Sur 80 pages, Bruno Le Floc'h va raconter ce road movie sur les routes françaises des années 60. Le héros, de plus en plus à la dérive, fera diverses rencontres, entre dure réalité et poésie fantastique. Le dessin, volontairement épuré, laisse plus deviner que voir. Cela donne une dimension éthérée supplémentaire à ce livre noyé dans les brumes de l'alcool.

« Saint-Germain, puis rouler vers l'Ouest ! », Dargaud, 15,50 € 

vendredi 1 mai 2009

BD - Oiseau noir


Christophe Bec est omniprésent ces derniers temps dans les bacs des libraires. Plusieurs nouvelles séries voient le jour dont « Redemption » avec Paolo Mottura au dessin. Le scénariste originaire de l'Aveyron connaît bien ce dessinateur italien pour avoir réalisé en duo le très beau et poétique « Carême ». 

Pour cette nouvelle collaboration, l'univers décrit est moins féerique. Le héros, Chogan Tomkins, Américain d'origine indienne, surnommé « Oiseau noir », roule au volant de sa décapotable vers l'Ouest. Le désert. Il semble très blasé, presque désespéré. Au détour d'un virage, il prend une jolie autostoppeuse dont la voiture est en panne. Ils vont chercher un garagiste dans la bourgade de « Death of Redemption ». C'est là que le véritable cauchemar débute. 

Chogan, étranger dans une petite ville repliée sur elle-même, se découvre prisonnier d'un monde clos et engendrant une forte paranoïa. Il tentera de fuir, mais en vain. 

Un premier tome comme un cauchemar sans fin. Sans espoir. A moins que dans le second tome...

« Redemption » (tome 1), Dupuis, 13,50 €