lundi 11 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - My Twitter is rich

44,94 dollars, soit 72 % de plus que sa valeur initiale : l'action Twitter termine sa première journée de cotation à New York au plus haut. Marquant Facebook à la culotte, le réseau social de micro-messages prouve qu'il a tout du grand. "Twitter pèse désormais 24,48 milliards de dollars" soulignent les sites et journaux économiques.
En quelques années, ce qui au début n'était qu'une mode de geeks et de bobos est devenu un moyen essentiel d'information instantanée. Twitter star à la bourse : la preuve que sur internet une petite idée peut rapporter gros. Encore faut-il trouver l'armée de bénévoles capable de la faire fonctionner à moindre coût. Facebook et Twitter ne doivent leur réussite qu'à l'utilisation massive de leurs services. Sans les milliards de messages échangés chaque jour, ils ne sont que des coquilles vides. Des tuyaux. Sans plus.
Ainsi je propose que l'argent récolté auprès des investisseurs soit rendu aux réels propriétaires du réseau : les abonnés. Les actions seraient redistribuées au prorata de l'activité et de l'influence. Une action tous les 1000 tweets et par tranche de 500 followers. 711 abonnés et 3646 tweets (@litout) m'enrichissent de quatre actions, soit 180 dollars (environ 134 euros). Pas sûr que mon idée de coopérative virtuelle rencontre un grand succès auprès des patrons américains de Twitter, capitalistes avant tout. Mais il n'est pas interdit de rêver. Du moment que le rêve ne dépasse pas 140 signes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 10 novembre 2013

BD - Trésors à voler pour les Guerrières de Troy



Dany
est un dessinateur hors-pair. Poète avec Olivier Rameau, grivois avec ses blagues sexy, réaliste avec Arlequin ou Bernard Prince : il sait tout faire. Et n'a peur de rien ! Pour preuve il se lance dans l'héroïc fantasy. Sur un scénario de Melanÿn et Arleston, il anime les aventures des Guerrières de Troy. 
Trois jeunes femmes téméraires et souvent court vêtues. Dans le second tome de leurs aventures, Raya, Lynche et Issan viennent de s'évader du château d'Yquem. A travers des souterrains et boyaux peu accueillants, elles progressent jusqu'à la salle du trésor de Myrgl, un monstre serpent qui, tel un dragon affamé, amasse des quantités d'or et de pierres précieuses. Un premier combat avec la bête anime le prologue. 
Ensuite les trois vont partir à la recherche de l'épave du ballon des parents de Lynche. Fillette, elle était la seule survivante. Aujourd'hui elle va tenter de récupérer la cargaison (un autre trésor...) pour aider une ville frappée par la famine. 
Les amateurs de courbes audacieuses et de tenues provocantes vont particulièrement apprécier ces 50 pages dessinées avec sensualité par un Dany au sommet de son art.

« Les guerrières de Troy » (tome 2), Soleil, 14,50 €


BD - Nombrils en vacances et en danger


Rebondissement dans le petit univers des Nombrils créé par Delaf et Dubuc. Karine, la grande idiote coincée s'efface au profit de Vicky, idiote, vantarde, vache et jalouse. Une bimbo embarquée dans des péripéties comiques, mais aussi plus dramatiques. Pour Vicky, l'été s'annonce plutôt bien : vacances, soleil et plage. Mais surtout, surtout, elle a un nouveau voisin hyper-canon. 
Et pour une fois, elle sent qu'elle a sa chance. Elle en oublierait presque que Jenny lui fait toujours autant d'ombre quand il s'agit de draguer des surfeurs musclés ou que Karine est bien trop occupée à répéter avec le groupe de musique d'Albin pour passer du temps avec elle... Et puis, catastrophe : dénoncée pour tricherie par un camarade de classe, Vicky se voit obligée par son père d'intégrer un camp d'anglais. 
Elle laisse ainsi le champ libre à Rebecca, sa grande sœur, qui s'intéresse également de très près au beau James. Pour sa première grande histoire d'amour, Vicky pouvait rêver mieux. Sans compter qu'un tueur en série rôde toujours dans la chaleur de la nuit...

« Les Nombrils » (tome 6), Dupuis, 10,60 €



samedi 9 novembre 2013

BD - Une croûte au Musée du Louvre grâce à Etienne Davodeau


En signant un partenariat avec les éditions Futuropolis, le Musée du Louvre entend ouvrir ses murs à cet art, plus populaire, qu'est la bande dessinée. Si Yslaire ou De Crécy signent un bel hommage au classicisme, Étienne Davodeau s'est intéressé aux coulisses de l'institution. Dans ce roman graphique de plus de 130 pages, il parle de croûte, de peintres du dimanche, d'agent de sécurité et de fabricants de meubles. Fabien, le héros, gardien depuis 15 ans au Louvre, va rencontrer la famille de sa fiancée Mathilde, provinciale montée à Paris.
Dans cette France profonde il va devoir affronter les clichés (« Assis toute la journée, il faut une volonté d'acier pour pas s'endormir : ») et surtout être chargé de faire entrer au Louvre « Le chien qui louche », l'unique toile de l'aïeul, Gustave Benion, peinte en 1843. Comment la croûte d'un peintre du dimanche pourrait-elle être exposée à côté du « Radeau de la méduse » ? Une société secrète va pourtant faire le nécessaire pour que l'œuvre de Gustave Benion, soit accrochée aux murs du Louvre, en hommage à « ceux qui ont peint sans rencontrer la reconnaissance, les approximatifs des bords de rivières et autres aquarellistes des galeries marchandes... » Une ode humaniste aux artistes sans prétention.

« Le chien qui louche » Étienne Davodeau, Futuropolis et Louvre Éditions, 20 €

NET ET SANS BAVURE - Les #RorschachDoodle, à devenir fou !

« C'est grave docteur ? »
Cette interrogation ne cesse de tourner en boucle sur les réseaux sociaux. En cause ? L'écran d'accueil du moteur de recherche Google rend hommage aux 129 ans d'Hermann Rorschach, inventeur du test du même nom.
A cette occasion, une des fameuses taches s'affiche au centre de l'écran et vous êtes invités à décrire ce que vous voyez. Sur Twitter, Facebook ou Google+, après le mot-dièse #RorschachDoodle, les commentaires déferlent. Chacun apporte son interprétation et la partage. Quelques réponses que l'on peut qualifier de « normales » style un visage, un chat, des nains ou, la plus fréquente, des dinosaures jouant au ballon...
Et puis d'autres plus alambiquées, souvent suivies de la fameuse interrogation (docteur ?). Parmi les plus improbables, relevons « deux coqs en train de picorer une tireuse à bière » ou le torride « des porte-jarretelles en froufrou »... Des milliers d'internautes ont donc tenté d'en savoir un peu plus sur leur inconscient. Mais Google ne fournit pas les conclusions. Contrairement à Hermann Rorschach, pas d'explications sur nos déviances ou inaptitudes à la vie en société.
Enfin, certains plaisantins notamment sur Twitter, en ont pondu quelques bonnes tirades. Selon @Konbini, « Le #RorschachDoodle serait un piège de la police de l'Internet afin de coincer les fous et leur en interdire l'accès à vie. »



Le mot de la fin à @Zgabou, particulièrement clairvoyant sur le coup : « Je vois... une productivité dans les bureaux en chute de -55%. »



Chronique "Net et sans bavure" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.

vendredi 8 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Ma 4G est une 4L

Toujours plus vite. Du moins dans les publicités. Le déploiement de la 4G en France est annoncé comme une révolution. Votre smartphone devient encore plus rapide que votre ordinateur. Dans les faits, tests d'associations de consommateurs à l'appui, votre Porsche 4G ressemble furieusement à une Renault 4L...
L'UFC Que choisir parle carrément de « communication trompeuse », clouant au pilori des publicités un peu trop belles pour être vraies. « L'étude fait apparaître un décalage entre bon nombre de promesses faites par les opérateurs et les réelles conditions techniques auxquelles les consommateurs peuvent avoir accès » pointe du doigt l'UFC dans un communiqué. Mauvais élèves : Orange et SFR. Bouygues, aux choix techniques différents, s'en tire beaucoup mieux.
Au-delà de la science, les créations publicitaires « too much » prolifèrent. Ainsi ce film où un père, avec son smartphone, filme son fils en train marquer un but d'un retourné à la Zlatan. Avant même que la balle n'atteigne le fond des filets, les internautes voient la vidéo et le gamin acclamé par des milliers de supporters. La parabole est belle (le but aussi), mais faut pas prendre les utilisateurs pour des ignares. A moins que la 4G ne permette de se déplacer dans le temps.
Pour l'instant, la 4G a tout de la 4L : une vieille voiture sympa mais dont les prix sont outrageusement élevés en raison d'un incompréhensible phénomène de mode...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant

jeudi 7 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Vertige

Au gré de mes déambulations d'internaute, il arrive parfois que l'intitulé de ce que je trouve n'ait rien à voir avec la réalité. Interloqué par un « La fin du monde en direct », je clique sur l'adresse indiquée. Une prophétie alambiquée ? Un site publicitaire ?
Rien de tout cela. Juste une page de « data » - des données chiffrées, expliquées et animées. Au centre, la planisphère. A gauche, une colonne recense les naissances. A droite les décès. En fonction des données connues, on assiste effectivement à ce qui ressemble diablement à l'inéluctable fin de notre espèce. Hypnotisé par les chiffres qui défilent, je prends conscience qu'en moins de 4 minutes, soit le temps de fumer une cigarette, la population a augmenté de 1000 unités. Simultanément, 450 personnes sont mortes. En tête l'Inde avec 182 naissances, suivie par la Chine (128), le Nigeria, les États-Unis et l'Indonésie. Côté décès, les mêmes pays.
Et nous alors, pauvres petits Français ? On est foutus. Quatre naissances, cinq décès. Mieux que l'Allemagne (3 naissances, 12 décès) mais les chiffres ne mentent pas, notre avenir est en pointillé.
Plus on reste sur cette page, plus l'effet en est déstabilisant. Impossible d'arrêter ce mouvement, le sentiment de vertige est absolu. Il existe bien un bouton pour figer la page, stopper la simulation virtuelle. Mais dans la vie, la vraie, notre planète s'est emballée depuis longtemps et plus personne ne maîtrise rien.

Chronique "Net et sans bavure" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.

mercredi 6 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Merci Craypion !


Ils sont de retour. Les nominés aux Craypion d'or 2013 attendent vos votes depuis le début de la semaine. Un petit coup de mou en ce début d'hiver triste et déprimant ? Rendez-vous sur ce site. La vie vous paraîtra plus... plus... En fait, je ne suis pas sûr que cette sélection des pires vidéos, chansons ou tweets parvienne à remonter le moral. Le côté « Il existe toujours pire ailleurs » peut jouer. Mais ce pire conduit aussi au désespoir.
Florilège dans la catégorie artistes en ligne : Georgine Brion est au top. Cette quinquagénaire à lunettes entonne « Pau, Pau, Paulette tu pollues ». Un ersatz de chanson (intégralité des paroles dans le titre) illustré par un clip à la Benny Hill agrémenté de pets et de danse en sous-vêtements. 240 000 vues sur YouTube quand même...

Encore plus radical le rap de Micko Black sur « Ma bite, son histoire ». De sa circoncision à sa première éjaculation (« je fais tomber la neige... »), il arrive à placer « et tralali, et tralala » dans le texte. Un vrai poète des temps modernes.

A côté, les petits minets du boys band Three4ever ne font pas le poids. Enfin, côté paroles -pour ce qui est de l'interprétation, personne ne leur arrive à la cheville. Réussir à chanter faux pendant plus de quatre minutes, même les pires candidats de La Nouvelle Star n'y parviennent pas.

Finalement, mieux vaut en rire. C'est toute la philosophie des Craypion d'or. Alors, après avoir bien rigolé, faites votre devoir de citoyen du net : votez... (et éliminez !)

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

mardi 5 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Les tubes de YouTube, d'Arcade Fire à... PSY

Arcade Fire, Lady Gaga (sans maquillage), ou Eminem : il y avait du beau monde dimanche soir sur la scène du Pier 36 de New York pour la première cérémonie des YouTube Music Awards. Le site de partage de vidéos en ligne, en diffusant cette soirée en direct sur sa plateforme, marche ouvertement sur les platebandes de MTV, la chaîne musicale mondiale.
La « consommation » de musique change. Il est loin le temps des scopitones, presque autant que celui des clips des débuts de MTV. Aux USA, selon un sondage de l'été dernier, 64% des adolescents américains utilisent YouTube comme canal pour écouter leur musique. Ils ne sont plus que 56% à citer la radio. MTV, à peine s'ils connaissent...
Le modèle économique mis en place par cette filiale du géant Google a fait ses preuves. Les publicités, avant et après la séquence sélectionnée, rapportent des millions de dollars. L'industrie musicale a ainsi encaissé un demi-milliard sur les deux dernières années en recettes publicitaires.

Faire le buzz sur YouTube, tel le Coréen PSY, est le rêve de tout artiste ancré dans son temps. Au risque parfois d'en faire trop comme la dernière prestation de Miley Cyrus. Mais un twerking (bouger les fesses de façon subjective) forcément très vulgaire vaut bien quelques millions de vues...
Pourtant on entend et on regarde de belles choses sur YouTube en cherchant un peu. Ainsi j'ai découvert la semaine dernière l'intégralité du nouvel album d'Arcade Fire avant même sa mise en vente.

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 4 novembre 2013

BD - Autour de XIII, le mystère continue


Énorme succès de librairie de ces dernières années, la saga de XIII n'en finit plus de faire des petits. On croyait la série imaginée par
Van Hamme et Vance terminée, mais Yves Sente et Jigounov ont relancé le personnage dans un second cycle. Et pour les fans de la première heure, Van Hamme a proposé à différents auteurs d'imaginer les parcours de quelques personnages secondaires de la série initiale. « XIII Mystery », après des récits complets consacrés à la Mangouste, le colonel Amos ou la sculpturale Jones, se penche sur la brève et triste existence de Billy Stockton. Le blond jeune homme aide Rowland à s'évader à la fin du 3e épisode. XIII abandonne son cadavre dans le désert, Laurent-Frédéric Bollée et Steve Cuzor nous racontent son histoire. Orphelin à 4 ans, le petit Billy est confié à de lointains parents, bouseux de l'Amérique profonde. Il y sera persécuté, développant un caractère revanchard et très perturbé. Une BD beaucoup plus noire que les précédentes, servie par le dessin réaliste de Steve Cuzor, très près proche de celui de Vance.

« XIII Mystery » (tome 6), Dargaud, 11,99 €