De nos jours, un groupe terroriste inconnu fait sauter la centrale nucléaire de Mosseheim en Alsace. Des millions de Français, mais aussi de Belges et d’Allemands doivent quitter la zone irradiée. Sylvain Runberg et Olivier Truc se sont associés pour écrire ce scénario mis en images par Julien Carette.
Les premières pages montrent le travail des techniciens de la centrale quelques minutes avant l’explosion ainsi que la vie d’une famille prise dans la tourmente. Les Murat, Christophe, le père, chef cuisinier, en train de fêter sa première étoile, Sandra, la mère, décidée à le quitter après des années d’humiliation et deux grands ados, Thibaud et Louise. La catastrophe nucléaire change complètement la donne. Terminée la belle villa, le boulot prenant mais épanouissant, les projets de nouvelle vie avec un autre amoureux, la Playstation et les posts Instagram.
Envoyés en Suède dans le cadre d’un accord européen, les Murat deviennent des réfugiés au même titre que les Syriens arrivés quelques mois auparavant. Mais le plus compliqué reste la cohabitation avec les Allemands, qui rendent la France, et donc tous les Français, responsables de cette situation. Dans le camp où les bénévoles sont débordés, les tensions sont fortes, d’autant qu’à ce quotidien se greffe une intrigue politico-militaire sur les véritables responsables de l’explosion.
La première partie de ce roman graphique en deux tomes est passionnante comme un polar futuriste. Les exilés de Mosseheim a aussi le grand mérite de nous faire réfléchir sur deux réalités trop souvent occultées dans notre monde moderne et privilégié : les risques du nucléaire et le sort des réfugiés, quelles que soient leurs raisons ou leurs origines.
« Les exilés de Mosseheim » (tome 1), Dupuis, 88 pages, 21,95 €
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