BD : La double vie d'Esmera
Adulé des enfants avec son personnage de Titeuf, Zep change totalement de registre avec Esmera, histoire complète confiée au dessinateur Vince. Terminés les gags comiques dans les cours de récréation, Zep s'attaque aux grands, les adultes, ceux qui ne vivent, au final, que pour jouir et posséder. Esmera, jeune Italienne, débute le récit de ses amours étonnantes quand elle n'est qu'une petite lycéenne, interne dans un établissement tenu par des religieuses. Son grand amour, virtuel, c'est Marcello Mastroianni. Rachele, sa copine de chambre par contre, a franchi le rubicond et son amoureux vient régulièrement l'honorer dans la petite chambre. Esmera regarde, apprend, espère. Durant les vacances, elle se « donne » à un gentil garçon. Mais c'est bref et peu concluant. L'extase, elle ne la découvre qu'à la rentrée, avec la bouche de Rachele. Elle prend conscience alors aussi de son incroyable don (ou malédiction). Quand elle jouit, elle change de sexe. Devenue garçon, elle a toute latitude d'expérimenter le maniement du sexe opposé. Et de de redevenir fille. Ce conte de fée fantastique, loin d'être prude, joue clairement dans la cour des récits « pour public averti ». Les dessins de Vince ne cachent rien des expérimentations et transformations d'Esmera, mi-femme mi-homme, perdue entre deux sexes, plusieurs amours et la comparaison sans fin des orgasmes féminins et masculins.
« Esmera », Glénat, 24 euros
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