Des milliers de cœurs brisés. A Paris, ville lumière, une flopée d'amoureux se sont réveillés hier matin le palpitant pantelant au moment même où le Pont des Arts s'allégeait de 45 tonnes. 45 tonnes d'amour fou, symbolisés par les cadenas fixés aux parapets de l'ouvrage.
Touristes ou autochtones, pour prouver leur amour, entrelaçaient deux cadenas, accrochaient l'ensemble au parapet avant de jeter les clés dans la Seine. Une superstition un peu stupide (pléonasme...), mercantile et surtout de plus en plus dangereuse. Le poids de ces amours éternelles, loin d'être négligeable, fragilisait les rambardes voire l'ensemble de l'ouvrage d'art.
Exit donc les cadenas. Une entreprise spécialisée a découpé les anciennes balustrades et récupéré l'ensemble avant la pose prochaine de nouveaux panneaux... en verre. Pour donner un vernis culturel à cette décision éminemment politique, quatre graffeurs ont obtenu carte blanche, histoire d'oublier les tendres verrouillages. De l'art encore, pour la ferraille récupérée. Plutôt que de la vendre au poids, la mairie de Paris conçoit le projet de fondre l'ensemble et de transformer le tout en une œuvre d'art monumentale. Qui symbolisera, à n'en pas douter, la plus grosse orgie de l'Histoire de l'Humanité.
Hier à Paris il y avait les pour et les contre l'interdiction des cadenas. Dans le premier camp les rares poissons de la Seine, pas mécontents de ne plus recevoir de clés sur la tête. Dans le second les bouquinistes, par ailleurs principaux « dealers » de cadenas à proximité du pont. A 8 euros pièce, le romantisme s'avérait fort lucratif.
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