Mathieu Amalric, auréolé du succès de son 'Tournée' sur les stripteaseuses américaines bien en chair, change totalement de registre. Dans le texte de Simenon on retrouve les basiques de ses polars provinciaux : le couple de notables, l'ami d'enfance, l'adultère, des morts, les gendarmes et un juge. Tout commence dans cette chambre bleue d'un hôtel d'une petite ville de province. Un couple y fait l'amour. Julien, l'ami d'enfance (Mathieu Amalric) est en plein adultère avec Esther la femme du pharmacien (Stéphanie Cléau). Des mots d'amour. Des promesses. A la vie à la mort. Mais ces scènes d'une grande sensualité (Amalric filme sa compagne à la ville) sont entrecoupées de l'interrogatoire de Julien par un juge d'instruction teigneux. L'amant est en garde à vue. On se doute qu'il y a eu mort mais on ne sait pas encore qui. Ni comment. Depuis le bureau exigu du juge, loin du bonheur de la chambre bleue, Julien revit cette année terrible. Dans une ambiance de plus en plus oppressante, tendue, il va se désintéresser de son sort. Jusqu'à scruter, absent, les détails de la tapisserie du tribunal lors de la réquisition du procès.
Amoureux, fébrile, parfois halluciné, Mathieu Amalric confirme qu'il a une présence formidable à l'écran : aussi bon acteur que réalisateur.
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