La semaine dernière, au cours du match contre Villarreal, le défenseur brésilien s'approche du poteau de corner pour tirer un "coup de pied de coin". Un supporter local lui jette une banane. Le geste est synonyme de racisme. Cela a commencé en Italie. On fait des bruits de singe quand un joueur noir a le ballon et on lui lance des bananes. Alves, tout en plaçant la balle, se saisit du fruit. Recule de deux pas, l'épluche, en mange un morceau et tire le corner. Cela dure quatre secondes. Quatre secondes pour ridiculiser un raciste et surtout lancer le coup d'envoi d'une campagne planétaire.
Quelques heures plus tard, Neymar, autre joueur de foot brésilien, publie sur son compte Twitter une photo où il mange une banane avec cette légende "Nous sommes tous des singes". En moins de 24 heures, le coup de la banane de Dani Alves est repris des centaines de fois. Par des célébrités, mais aussi des anonymes. Même les politiques s'en mêlent. Le président du conseil italien pose en train d'en déguster une en compagnie du sélecteur national. Le "manger de banane" s'exporte aussi sur les plateaux de télévision et en une de Marca, le quotidien sportif espagnol qui a remplacé le premier A de son logo par trois fruits entrecroisés.
La morale de cette histoire, c'est Dani Alves qui la résume : le racisme, "on ne va pas réussir à changer ça donc il faut prendre les choses en riant et se moquer d'eux… » Bravo !
Chronique "De choses et d'autres" parue samedi en dernière page de l'Indépendant.
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