Avez-vous vu la fin du « Dakar » ce week-end ? Je pose la question car le rallye-raid a beaucoup perdu en visibilité depuis quelques années. La faute à cet exil sur des terres australes américaines. Impossible de s'identifier à des aventuriers si lointains. Avant, le départ se faisait de Paris dans la froidure de l'hiver. Les concurrents filaient vers le sud et le soleil, traversaient la France en n'écrasant que hérissons et chats errants. Les vaches (voire les gamins) c'était un peu plus loin, dans le désert. L'arrivée, sur une immense plage au bord de la mer, représentait la promesse de vacances bien méritées.
Cette déferlante d'engins pétaradants, tel un nuage de sauterelles sur un champ de mil, a éveillé bien des consciences à l'humanitaire. Daniel Balavoine en a profité pour alerter les Européens sur la misère des Africains. Un crash d'hélicoptère plus tard, la famine a laissé la place aux islamistes chez des villageois définitivement maudits. Le « Dakar » course était un endroit où il fallait être vu. Johnny Hallyday y a participé. Après coup, on se dit que peut-être il s'agissait simplement d'une belle occasion pour sortir de France quelques valises pleines de billets cachés sous des blousons de cuir soigneusement pliés.
Et puis la course comptait toujours un ou deux morts. Les journalistes faisaient, des trémolos dans la voix, la nécrologie « de ces amateurs sans qui le rallye ne serait jamais aussi beau ». Alors qu'en fait, se tuer sur de l'asphalte à 3 km du foyer familial ou sur une piste en terre à des milliers de kilomètres, c'est du pareil au même du point de vue de la veuve et des orphelins.
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