Seule. La narratrice, Yaël Koppman, double fictionnel de Marianne Rubinstein, l'auteur, se retrouve seule dans son appartement parisien. Son mari la quitte. Il obtient la garde alternée de leur petit garçon, Simon. Une semaine sur deux et certaines vacances, une morbide solitude envahit le foyer habituellement si joyeux.
Dans un journal aux entrées souvent très courtes, Yaël raconte ce bouleversement dans sa vie. Au début, elle cherche à nier cet échec. Et puis elle fait une croix sur ces années de bonheur, accepte que le père de Simon ait refait sa vie avec une femme plus jeune. Elle se raccroche à son travail, professeur et chercheuse à l'université. Surtout elle choisit de se consacrer à fond à son fils.
Le 1er janvier, dans son journal, elle liste ses résolutions : « Du bonheur pour Simon. Plutôt rire que pleurer. Ecrire, oui mais quoi ? Ma peine ? D'abord la décoller de mon corps pour l'observer. En trouver le contrepoint aussi, déplier d'autres lignes méthodiques qui donneront ampleur et rythme au récit. » Le roman s'élabore sous nos yeux. Le lecteur est le témoin privilégié des interrogations et remises en cause de Yaël. Ses tentatives de retrouver une vie sociale. Ne plus être la femme délaissée. Supporter toutes les tentatives d'entremetteuses de ses amies ou simples connaissances.
Un roman vérité, où l'auteur se met à nue. Beaucoup plus fort qu'une simple autofiction d'écrivain nombriliste car les sujets abordés, loin d'être futiles, font tout le sel de la vie d'une femme, d'une mère...
« Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel » de Marianne Rubinstein, Albin Michel, 17 €
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