Selon Daniel Pennac, il n'y a pas de meilleur endroit qu'un hamac pour imaginer des histoires. Un hamac si possible accroché pas trop loin d'un flamboyant. Ce serait dans ces conditions que lui est venue l'idée d'écrire un roman sur un dictateur agoraphobe. Ce dictateur, Manuel Pereira da Ponte Martins, « un nom plausible pour un dictateur », règne sur un petit état du Brésil ayant pour capitale Teresina. Mais une fois que Pereira a assassiné le précédent dictateur, il s'ennuie. La vie en Europe semble tellement plus exaltante. Il décide donc de mettre à sa place un sosie et de profiter du luxe de l'autre côté de l'Atlantique.
Daniel Pennac raconte la vie du dictateur, jusqu'à sa mort, inéluctable puisque prédit par une voyante. Fin du roman ? Non car dans des chapitres de transition, où l'auteur se livre, racontant son processus de création et les réactions de son entourage, il annonce la suite : la vie du sosie. Tout le roman prend alors sa force, son souffle et son originalité. Ce sosie, dont on ne saura pas le nom, ancien barbier, remplit son rôle le mieux qu'il peut. Ce roman, très différent de la série des Malaussène, parsemé de réflexions personnelles, nous emmène également au Sertao, région très pauvre du Brésil, sur le plateau du Vercors et dans les cinémas de Chicago.
Sans oublier la présence permanente de Charlie Chaplin, enchanteur éternel, celui qui a tout inventé au cinéma.
« Le dictateur et le hamac », Daniel Pennac, Gallimard, 22,50 € (roman paru en 2004 et disponible en Folio au prix de 7,70 €)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire