jeudi 5 février 2009

BD - Sommeil compliqué


Imaginez votre état de fatigue si vous aligniez plusieurs nuits blanches d'affilée. Vous seriez énervé, irritable, confus, épuisé... C'est l'état du héros de cette série écrite par Callède et dessinée par Pignault. Jason Newman, avocat brillant, voit sa côte baisser. Normal, cela fait plusieurs jours qu'il n'a pas fermé l’œil de la nuit. 

Il n'en peut plus, est sur le point de craquer. Son salut pourrait venir de sa petite amie, journaliste, qui a entendu parler d'un professeur à la technique étonnante mais efficace. En plein procès criminel, Jason prend deux heures pour tenter le tout pour le tout. 

Il passe dans la machine du docteur, mais n'en ressort pas indemne. Certes il dort près de 24 heures d'affilée, mais au prix d'horribles cauchemars dont les personnages semblent s'immiscer dans sa vie réelle. 

Cette BD fantastique est prometteuse même si le lecteur, en tournant la dernière page, se pose encore plus de questions qu'en découvrant la première.

« Asthénie » (tome 1), Dupuis, 13,50 € 

mercredi 4 février 2009

Littérature française - Romancier blessé dans "Impardonnables" de Philippe Djian

Un jour, on dit non. C'est notre dernier mot. On ne pardonne plus. Philippe Djian, dans « Impardonnables », décortique ce moment où tout bascule.


La vie de Francis pourrait être idéale. Écrivain ayant rencontré un beau succès, il est à l'abri du besoin. Vivant dans une grande villa au Pays Basque, il vient d'avoir 60 ans, se ménage physiquement, vit avec sa femme, Judith, beaucoup plus jeune que lui. Sa fille, Alice, est une actrice renommée, presque une star, une people, assurément. Mais Francis comprend, ce matin-là, que rien ne sera plus comme avant. A l'aéroport, il se doute qu'Alice ne sera pas dans l'avion en compagnie de son mari et de ses deux fillettes. Alice a disparu. Francis vit cet événement hors normes dans une angoisse absolue car si actuellement la vie de l'écrivain est calme et posée, ce ne fut pas le toujours le cas. Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, il a vu sa femme et sa fille aînée brûler dans sa voiture. Il tenait Alice, adolescente, dans ses bras.

Francis va tout mettre en œuvre pour retrouver Alice. Fugue ou enlèvement, les policiers piétinent. Le père va engager un détective privé pour enquêter. Une détective, une amie d'école, la meilleur dans la région. Francis va se rapprocher de cette femme solitaire qui, elle aussi, a des problèmes avec sa progéniture. Son fils vient de sortir de prison, après quelques années derrière les barreaux pour un braquage ayant mal tourné.

Puzzle de personnages

Ce roman de Philippe Djian est comme un puzzle dont on découvre sans cesse de nouveaux morceaux, sans connaître l'image finale. Les morceaux ce sont les personnages qui vont se multiplier, se croiser, avoir des relations les uns avec les autres. Avec cependant Francis en figure centrale, narrateur et acteur de cette histoire remuant un passé sombre et nauséeux. Il est spectateur de la déconfiture de son couple. « Dix ans de mariage nous laissaient sonnés, elle et moi. Singulièrement groggy. Incapables d'expliquer clairement ce qui nous arrivait. Comme anesthésiés. Nous ne parvenions pas à le formuler mais ne faisions pas semblant de l'ignorer. » Il va se rapprocher de Jérémie, le fils de la détective. L'aider dans sa réinsertion, lui trouver un petit boulot : suivre discrètement Judith qu'il soupçonne d'adultère. Ce petit jeu d'espionnage va se révéler dangereux et dévastateur.

L'autre intérêt de ce roman réside dans les digressions du narrateur sur son statut de romancier à succès. Philippe Djian semble y avoir mis un peu de son ressenti, notamment quand il écrit : « Il n'était pas facile d'expliquer comment l'on pouvait passer trente années devant une feuille blanche et encore moins que le moteur de cette folie était le style – ce gouffre, cette prison, cette tanière d'où l'on parlait de l'absolue nécessité d'une phrase, de sa beauté, de sa vibration secrète, sans ciller. » L'auteur a prouvé qu'il faisait partie de ces esthètes du paragraphe, ce roman en est le dernier exemple en date.

« Impardonnables » de Philippe Djian, Gallimard, 17,50 € 

mardi 3 février 2009

BD - Allez Paillar !


Le rugby des villages a sa BD. Les Rugbymen, de Beka (scénario) et Poupard (dessin) sont de retour. Un série vedette de chez Bamboo qui cumule plus d'un million d'exemplaires vendus. 

Dans ce nouveau recueil, l'équipe de Paillar recrute un 3e ligne d'exception. Jonas Frilung, Sud-Africain au gabarit impressionnant (c'est un clone de Jonah Lomu), est surnommé le Sécateur. Il plaque plus vite que son ombre. Le ballon, il ne le touche pas beaucoup, par contre les adversaires font les frais de ses bras d'acier. 

En fin de volume, une dizaine de planches propose les vacances de l'équipe dans un camping au bord de la Méditerranée. Les Rugbymen versus les baigneuses : de Paillar au paillard...

« Les Rugbymen » (tome 7), Bamboo, 9,45 € 

lundi 2 février 2009

BD - Taureau ET vache


Si Cauvin a un peu réduit sa production (il fut un temps où ce scénariste produisait un tiers des publications Dupuis), il ne se contente pas de ses titres vedettes (Tuniques Bleues, Cédric, Femmes en blanc...) et sait prendre des risques. 

Il lance une nouvelle série avec un dessinateur talentueux, David de Thuin, au trait simple et expressif. Un fermier, voulant augmenter son cheptel, achète un taureau sur un marché. Désiré, c'est le nom du bovidé, se révèle avoir un secret inavouable : mâle, il se sent vache. Il est incapable de se reproduire avec Rosette, la vache de la ferme. 

Sur cette idée farfelue, Cauvin propose 46 pages d'un dialogue savoureux, plein de sous-entendus formant une jolie ode à la différence.

« Coup de foudre » (tome 1), Dupuis, 9,45 € 

dimanche 1 février 2009

BD - Cartable magique


Rentrée des classes pour la jeune Nina. Cette fillette de dix ans ne se doute pas que cette année scolaire sera exceptionnelle. Deux êtres merveilleux viennent d'emménager dans son cartable : Sybil, une fée et le Pandigole, valet de chambre de la petite fée, glouton et farceur. 

Nina va profiter des pouvoirs de Sybil pour améliorer son quotidien : devoirs faits d'un coup de baguette magique, rencontre avec d'autres êtres magiques. Dont certains qui ne veulent pas que du bien à la jeune héroïne. 

Une série plus spécialement destinées aux filles (elle a été prépubliée dans la magazine Witch) écrite par Michel Rodrigue et dessinée par Antonello Dalena, Italien formé sur Skydoll et Monster Alergy.

« Sybil, la fée cartable » (tome 1), Le Lombard, 9,45 €