Si le tome 1 de la réédition dans le sens de lecture original de "Au temps de Botchan" était centré sur le roman de Natsume Soseki, le second tome se penche sur la vie et le début de l'oeuvre de Mori Ogai.
Ce manga, un des premiers abordant l'histoire et la littérature japonaise, est écrit par Natsuo Sekikawa et dessiné par Jirô Taniguchi. Considérée à juste titre comme un des chef-d'oeuvre du maitre nippon, cette BD bénéficie d'une réédition dans son sens de lecture original. Lors de sa première version, elle avait été remontée pour ne pas dérouter les lecteurs européens. Depuis, les mangas ont conquis le monde et la lecture de la droite vers la gauche est entrée dans les moeurs, même sous nos latitudes.
Le second tome débute par les obsèques de Futabatei Shimei, écrivain considéré par ses pairs comme un des précurseurs de la littérature japonaise moderne. Il a beaucoup étudié les oeuvres russes et s'est inspiré des textes qu'il a traduit pour rédiger son premier roman. Mort en mer sur le bateau qui le ramenait au pays, Futabatei est salué par les plus célèbres écrivains et journalistes de l'époque. Parmi eux Mori Ogai dont l'histoire d'amour contrariée avec une danseuse allemande est au centre de l'histoire.
Les deux auteurs racontent cette histoire (déjà au centre du roman La danseuse publié en 1890) entre le jeune militaire japonais en formation en Europe et Elise, jeune danseuse allemande. Ils s'aiment. Promettent de se marier. Mais une fois revenu au pays, le soldat trahit la jeune femme. L'exemple parfait le la différence de culture entre Est et Ouest, entre Occident et Orient. Aujourd'hui le Japon a trouvé sa voie (après avoir perdu la guerre et enterré ses ambitions impérialistes), et après avoir été influencé par le modernisme européen, est en train d'imposer certains concepts de sa civilisation au reste du monde.
"Au temps de Botchan", Casterman - Sakka, 256 pages, 20 €