L’évolution de la carrière de certaines stars d’Hollywood n’est pas à l’image de leurs débuts. L’exemple de Bruce Willis est un cas d’école. Lui qui vient d’annoncer qu’il ne tournerait plus pour des raisons de santé, est apparu ces cinq dernières années dans une cinquantaine de productions de piètre qualité, autant de cachets faciles à encaisser pour un comédien qui a fait fructifier jusqu’au bout sa popularité, au risque de se perdre dans des navets d’anthologie.
Tout débute quand ce bad boy, révélé dans Clair de Lune, une série télé très sarcastique, explose littéralement dans la franchise Die Hard (Piège de cristal). Il enchaîne ensuite quantité d’excellents films avec des cinéastes de renom. Bruce Willis, une super-star des années 80-90 qui tape dans l’œil de Tarantino, M. Night Shyamalan, Michael Bay ou Luc Besson. Peu de déchets dans une carrière éclectique, du thriller à la SF en passant par la comédie. Avec des rôles qui resteront dans l’histoire du cinéma américain comme ce psychiatre dans Sixième sens qui discute avec ce qu’il croit être le fantôme d’un enfant. Ou en interprétant James Cole, homme qui doute dans un futur sinistre imaginé par Terry Gillian dans L’armée des 12 singes.
Pourtant au fil des ans, les bons rôles se raréfient. La bascule semble se faire en 2006. Il est du générique de 7 longs-métrages. Il commence à privilégier le nombre à la qualité. Bruce Willis est aussi moins regardant sur les scénarios. Il commence à devenir la caricature de lui-même. Pratique car cela demande un minimum de travail. Même en endossant le rôle principal, les durées de tournages se réduisent.
Ensuite ce sera la course au chiffre. Souvent dix films par an, avec un record de onze en 2021. Du pain béni pour les plateformes de streaming qui mettent toujours le nom du comédien en exergue, oubliant de préciser que les films sont dramatiquement médiocres pour ne pas dire totalement nuls. Sur Prime Vidéo, on peut découvrir, plus pour la curiosité que le plaisir, Anti-life, film de SF signé John Suits, sorte de sous-alien fauché, où Willis dégomme du monstre avec un lance-flammes dans un vaisseau spatial en perdition. Plus terre à terre, Fortress de James Cullen Bressack. Bruce Willis y est un agent secret à la retraite qui doit reprendre du service (rien à voir avec Expendables…). Quitte à découvrir Bruce Willis dans sa version caricaturale de héros primaire bas du front, autant profiter sur Netflix de Planète Terreur de Robert Rodriguez. C’est du mauvais Bruce Willis, mais dans un bon film.
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