Au pied du sapin, n'oubliez pas d'offrir quelques beaux livres, ce sont des cadeaux qui s'adaptent toujours aux personnalités des êtres choyés.
L'art de Tibet
Longtemps considéré comme un dessinateur commercial, Tibet n'a pas connu de son vivant la pleine reconnaissance de son talent. Pourtant , le créateur de Chick Bill et de Ric Hochet est le parfait exemple de l'artiste ignoré car trop productif. Pour vivre de son crayon, Tibet dans ses jeunes années a dû multiplier les projets et les collaborations. Un rythme d'enfer qu'il n'a jamais abandonné une fois le succès en vue. En publiant entre deux et trois albums par ans, sur un demi siècle, il fait partie de ceux qui ont le plus produit en une carrière. Pourtant, que de chefs-d'œuvre dans ces histoires et couvertures fournies aux magazines qui le publiait. Cette somptueuse biographie, alliée à une exposition à la galerie parisienne Daniel Maghen, permet de découvrir les originaux de Tibet, avec crayonnés et notes dans les marges. De plus quelques raretés sont reprises comme une histoire complète du détective Dave O'Flinn, ancêtre de Ric Hochet, parue en 1952.
« Mystères », Daniel Maghen, 59 euros
Petit écran mais très grands souvenirs
Ce livre objet permet de nous replonger dans les grandes heures de la télévision. Patrick Mahé, emblématique directeur de la rédaction de Télé 7 jours a ouvert les archives de son magazine pour retracer l'évolution de cet objet devenu si important dans notre vie. La préface est d'Antoine de Caunes, dont la famille a véritablement traversé toute l'histoire de la télévision française. Parmi les bonus offerts dans le livre, on trouve la couverture d'un exemplaire de 1961 où Jacqueline Joubert, la plus célèbre des speakerines, pose en compagnie de son fils, Antoine qui un demi siècle plus tard sera aux manettes du Grand journal. Quant au papa, Georges de Caunes, le livre revient sur sa mésaventure de naufragé volontaire sur une île du Pacifique Sud. Su sport aux variétés en passant par les jeux et la télé-réalité, ce sont tous les genres qui sont célébrés avec un énorme chapitre pour ce qui fait de plus en plus la spécificité du petit écran : les séries, digne descendants des feuilletons du 19e siècle
« Les archives de la télévision », Chêne, 216 pages et de nombreux fac-similés, 45 euros
Double dose de bulles
Il était prédestiné à faire de la bande dessinée. Malabar, le personnage des célèbres chewing-gums fait d'énormes bulles roses. Une façon de s'exprimer qui a donné l'idée aux agences de publicité chargées de la promotion du produit de s'adresser directement aux consommateurs par l'intermédiaire de vignettes puis d'histoires. Le personnage, imaginé par Jean-René Le Moing (illustrateur qui a fait l'essentiel d sa carrière dans l'ombre au journal Pilote), a ensuite été confié à des signatures plus prestigieuses. Frank Margerin le premier a calqué son univers à celui du grand blond au tee-shirt jaune. Durant une année il multiplié les planches de commande lui assurant confort financier et rodage intensif avant de se consacrer à son héros plus adulte, Lucien. Poirier, Yannick et Dimberton lui ont succédé avant Olivier Taffin et Régis Loisel en 1982. Cette saga des aventures publicitaires de Malabar est reprise dans une jolie intégrale collectée et commentée par Alain Lachartre. Un album au délicieux goût de nostalgie, comme l'arôme tutti frutti des gommes d'antan...
« Malabar », Dupuis, 384 pages, 28 euros
Le pavé de Sherlock Holmes
Monument de la littérature anglo-saxonne, les aventures de Sherlock Holmes ont révolutionné le genre policier. Dans une nouvelle traduction d'Eric Wittersheim, les éditions Omnibus proposent l'intégrale des nouvelles dans une édition illustrée des dessins d'origine signés Sidney Paget. On retrouve donc les 56 nouvelles, dans leur ordre chronologique, parue entre 1891 et 1927, avec une grosse interruption de dix ans, après la mort du héros puis sa résurrection à la demande des lecteurs. Une version ultime d'exceptionnelle qualité pour le plus grand personnage de la littérature policière.
« Les aventures de Sherlock Holmes », Omnibus, 820 pages, 39 euros
Paris, l'éternelle
Il fait du bien ce livre de Marie-Hélène Westphalen. Il retrace un siècle de vie à Paris, de 1880 à 1980. La capitale parisienne, durement touchée le 13 novembre dernier, a besoin d'être aimée. Des débuts de Picasso à la vie spécifique dans le village de « Ménilmuche », on retrouve entre les différents des documents d'époque porteur de forte nostalgie. Comment ne pas s'extasier devant le manuscrit du « J'accuse » de Zola, rêver en parcourant une brochure publicitaire pour le Lido, célèbre cabaret ou tout simplement réviser sa géographie en détaillant les stations du métro en 1900. Et puis surtout, comment ne pas avoir une pensée pour les victimes devant une photo sur une double page montrant la terrasse du Flore, bondée de gens heureux.
« L'âme de Paris », Les Arènes, 108 pages et de nombreux fac-similés, 34,80 euros
L'ivresse des mots
Grand expert de la langue française et des mots en général, Alain Rey vient de signer un essai sur l'ivresse. Un essai dans les beaux livres ? Normal car ce texte d'une très grande intelligence est illustré de calligraphies de Lassâd Metoui. Une association étonnante mais qui permet de transformer ce texte parfois un peu trop pointu en superbe œuvre d'art. De l'origine du pastis en passant par les différentes méthodes pour faire le vin à travers les époques, devenez incollable sur cet alcool éthylique, l'appellation chimique de ce qui fait tourner la tête des hommes et des femmes depuis de siècles. Savant et savoureux
« Pourvu qu'on ait l'ivresse », Robert Laffont, 352 pages, 30 euros
Les portraits de la création
Louis Monier, photographe français, emprisonne dans ses boitiers depuis cinquante ans les portraits des plus grands créateurs de la planète. Dans ce volumineux livre en noir et blanc, ce sont des centaines d'artistes qui sont photographiés, leurs carrières expliquées par des textes synthétiques d'Olivier Bosc. Borges, Hossein, Louis Malle : tous ont marqué leur domaine. Louis Monier les a rencontré et les montre tels qu'ils sont souvent : passionnés et passionnants.
« Création j'écris ton nom », Éditions Vents de sable, 192 pages, 39 euros
Radioscopie d'un passionné
Mort il y a moins d'un an, Jacques Chancel a marqué l'histoire de la radio. Comme pour se rappeler à notre bon souvenir, il est au centre d'une biographie hommage coordonnée par son épouse, Martine. On retrouve de larges extraits de ses précédents livres, quand il se racontait en toute humilité, de très nombreuses photos et des hommages de ses collègues, amis et invités, de Philippe Bouvard à Gabriel Matzneff. Jacques Chancel c'était Radioscopie du France Inter et Le grand échiquier mais il semble avoir vécu mille vies, de ses débuts de journaliste en en Indochine, la création d'Antenne 2 avec Marcel Jullian ou la direction de collections de prestigieuses maisons d'éditions comme Juillard. Enfin une large part est faite à l'autre grande passion de cet homme de Bigorre : le sport.
« Les années Chancel », Flammarion et Radio France, 204 pages, 24,90 euros
Napoléon sur grand écran
Napoléon est certainement le personnage de l'Histoire française qui a le plus été adapté au cinéma u à la télévision. Son incroyable épopée, de simple soldat à empereur régnant sur la moitié de l'Europe pour terminer en exil au milieu de l'Atlantique Sud offre des centaines d'angles et d'interprétation. Hervé Dumont a collecté dans encyclopédie tous les films mettant en scène le grand homme. Pas moins de 1000 dont plus de la moitié sont toujours inédits en France. Napoléon a pris les traits de Charles Boyer, Marlon Brando ou Christian Clavier. Il a inspiré les plus grands réalisateurs comme les plus obscurs. De la tragédie à la comédie satirique, la vie de l'empereur brille dans les cinémas. Et ce n'est pas près d'arrêter...
« Napoléon, l'épopée en 1000 films », Ides et Calendes, 724 pages, 39 euros
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