Comme Jacques Brel, Gauguin a terminé ses jours aux Marquises. Le peintre français, lassé d'une société de consommation en pleine expansion, figée dans des carcans mortifères, s'exile en Polynésie française pour retrouver le sauvage qui est en lui. C'est un homme déjà passablement usé par la vie et les excès qui débarque sur ce bout de terre au climat équatorial. Il y découvre la beauté des femmes de la région, parvient à saisir leur langueur et en faire des chefs d'œuvre. Mais à côté de cette période de pure créativité, il part en délire complet. Alcool, drogue, excès en tout genre compromettent sa santé physique. Sa santé mentale étant déjà sévèrement entamée. Les ultimes mois de la vie d'un iconoclaste version anarchiste sont racontés dans ce roman graphique de Maximilien Le Roy et Christophe Gaultier. Le premier fait intervenir dans le récit une autre figure emblématique des tropiques français : Victor Segalen. Quand au dessinateur, il choisit une voie exigeante : ne jamais céder à la facilité de reproduire les toiles emblématiques du peintre maudit. A l'arrivée cela fait un album sombre, malgré les très belles couleurs de Marie Galopin.
« Gauguin », Le Lombard, 19,99 €
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