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vendredi 18 novembre 2016

De choses et d'autres : procès médiatique ou « médiumnique » ?

Triste spectacle mercredi dans la cour d’assises de Clermond-Ferrand. Dans le procès sans doute le plus médiatisé de l’année, une « médium », selon ses propres affirmations, a fait son show en toute impunité. Pourtant l’affaire dé- battue entre ces murs austères ne prête pas à rire et n’a pas besoin de cet intermède digne du théâtre de grand-guignol : la petite Fiona, est présumée morte sous les coups de sa mère ou de son beau-père, son corps, enterré par les parents qui avaient prétendu à un enlèvement, demeure introuvable.
Julietta, donc, a contacté l’avocate de la partie civile en prétendant détenir des informations sur la localisation de la sépulture de la petite martyre. Sans la moindre vérification, le président accepte de l’entendre pour découvrir, ébahi, que ce témoin, présumé clé, tient ses fameux indices de la fillette en personne. Après sa mort. En direct de l’au-delà.
Tristes carabistouilles qui se sont terminées par le malaise et la perte de connaissance du médium. Du grand-guignol on vous dit... Une demi-journée de débats perdue. Péripétie évitable si l’on avait consulté les enquêteurs. Ils ont entendu une fois Julietta. Juste pour se faire une opinion. Puis les inspecteurs, suite à ses nombreuses sollicitations, « m’ont dit d’arrêter de les faire ch… » selon les propres mots de la future évanouie. Pour le coup, le président de la cour d’assises aurait mieux fait de suivre l’exemple policier.

(Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 18 novembre)

mardi 8 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Les Chinois et moi

"Sept cent millions de Chinois. Et moi, et moi, et moi" chante Jacques Dutronc. En réalité, sur le net, ils sont deux millions de Chinois exactement.
Deux millions d'employés d'agences gouvernementales chinoises qui chaque jour espionnent les blogs, sites et réseaux sociaux à la recherche des propagateurs de « fausses rumeurs ». Deux millions de censeurs en action. En Chine on ne plaisante pas avec le franc-parler. Au risque de se retrouver rapidement en prison. Il est loin le temps des dazibao, ces journaux-affiches derniers vestiges de la liberté d'expression « made in China ». Désormais, si l'un de ces espions découvre qu'une « fausse rumeur » a été reprise plus de 500 fois, l'instigateur encourt une peine de trois ans d'emprisonnement. Le terme « fausse rumeur » correspond dans les faits à toute information non officielle, vous l'aurez compris.

On ne se félicite jamais assez de notre chance de vivre en démocratie. Transposé en France, ce système obligerait à construire de nouvelles prisons. Sur Twitter, les 3000 abonnés du compte @flambyland feraient moins les intéressants à se moquer du président. Sur Facebook, les 52 000 adeptes de la page « Peine de mort pour la mère et le beau-père de Fiona » tiendraient compagnie à ces derniers en cellule. Quant aux anti mariage pour tous, depuis le 26 mai et l'adoption de la loi, ils feraient mieux de la mettre en veilleuse. Ou d'émigrer en Russie ou en Chine. Au moins là-bas ils seront dans l'idéologie officielle...
Chronique "Net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.