vendredi 23 décembre 2022

Polar - Se noyer dans le "Bleu"

Si vous faites partie des Français souffrant d’éco-anxiété, ne lisez pas les trois volumes de la série ayant pour nom Apocalypse. Le romancier, caché sous le pseudonyme de Koz, tente d’imaginer comment notre monde pourrait déraper si des esprits malveillants décidaient d’amplifier les catastrophes écologiques qui nous pendent au bout du nez.

Après Noir et notre dépendance à l’électricité (paru en 2021 et complètement d’actualité cet hiver…) puis Rouge sur les feux de forêts dans le Sud de la France (chez Pocket en poche depuis octobre dernier), le 3e volet vient de paraître et aborde les problèmes de pollution de l’eau. Pour mener l’enquête, on retrouve Hugo Kezer, le chef de la cellule Nouvelles menaces de la police judiciaire. Il est toujours secondé par Anne Gilardini, ambitieuse, impétueuse mais surtout enceinte de 8 mois. 

En plein Océan Atlantique, les services météo français surveillent une tempête en formation. Elle gagne en puissance et s’approche des côtes au niveau de Nantes. Elle touche les terres au moment où les marées sont au maximum. Résultat la Loire gonfle et sort de son lit provoquant l’évacuation des communes de l’estuaire et même d’une grande partie de Nantes. Une catastrophe écologique qui n’est que la partie émergée du danger. La crue coupe l’électricité et neutralise les usines produisant l’eau potable. Une eau qui semble en plus porteuse d’un virus qui pousse les consommateurs à se suicider, notamment par noyade.

Kezer et son adjointe débarquent dans l’enquête presque par effraction. Ils viennent prendre des nouvelles de leur ami et collègue Franck Caillot, en cure de repos après un burn-out. Il fait partie des dizaines d’hommes et de femmes qui ont voulu en finir.

Parmi ces désespérés, des sans-papiers africains réfugiés au bord de la Loire dans des camps de fortune. Mais pourquoi tenter d’en finir après avoir surmonté tant d’épreuves, de la fuite du pays à la traversée de la Méditerranée ? Un début de réponse est apporté après l’autopsie des premières victimes : « On observe une encéphalite très violente. La réaction auto-immune a entamé les tissus cérébraux. On note aussi un début de dégradation de la moelle épinière. » Cela provoque selon le médecin légiste, « fièvre, courbatures, raideur cervicale, pertes de repères, problèmes d’élocution voire des hallucinations. » Kezer et son équipe se lancent à la poursuite d’un inquiétant élément pathogène ou d’un virus. 

Toujours aussi bien documenté, ce polar fait parfois penser à un simple voyage dans le temps. Car des tempêtes du siècle, il risque d’y en avoir tous les ans. Et des infections ou pandémies, il n’est plus à démontrer qu’elles peuvent apparaître à tout moment. Une intrigue alarmiste renforcée par les suites des déboires personnels des enquêteurs, notamment la dépression de Kezer toujours marqué par la mort violente de son fils. Et si Bleu était son ultime mission ?    

« Bleu » de Koz, Fleuve Noir, 17,90 €

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