Selon plusieurs témoignages recensés sur le net, la pratique serait courante. Pour se faire respecter, une femme doit, parfois, signer certains documents avec un nom… d’homme. La preuve qu’il n’y a pas qu’en Iran qu’être une femme n’est pas toujours aisé.
Dans notre société, moderne et démocratique, mais encore très patriarcale, il y a encore pas mal de chemin à parcourir. Une prestataire de service a trouvé le truc pour, enfin, se faire payer les factures en retard. Car quand elle relance, en son nom propre, rien ne se passe. Alors elle a inventé un certain Jean-Jacques, son assistant, qui s’occupe, spécifiquement, des impayés. Et là, comme par miracle, elle a constaté que le taux de recouvrement augmentait, considérablement. Là où Isabelle est ignorée, Jean-Jacques est craint.
Autre exemple, celui d’une journaliste free-lance. Elle proposait des articles, prêts à être publiés, à différentes rédactions. Peu de réponses. Mais les mêmes papiers, signés par un nom masculin, étaient, tout à coup, pris en considération.
Rien de nouveau, puisque plusieurs journalistes ou autrices, dans le passé, ont pris un pseudonyme masculin pour ouvrir les portes des rédactions ou des maisons d’édition.
Le paradoxe, c’est qu’il existe aussi le contraire à ce petit truc. Un patron s’est inventé, lui aussi, une assistante. Une certaine Pauline, gentille collaboratrice, si utile parfois. Quand il se plante dans une décision ou rate un marché, il la ressort du placard et lui fait endosser toute la responsabilité : « Et voilà, Pauline s’est encore plantée ! » Et comme de bien entendu, ça passe comme une lettre à la Poste.
Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mardi 15 novembre 2022
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