samedi 26 novembre 2022

Thriller - Crimes de Neandertal

La ligne de démarcation entre thriller et roman policier est souvent ténue. Le manoir des sacrifiées, dernier roman d’Olivier Merle, semble exactement à cheval entre les deux genres. Par son intrigue et la progression de l’enquête du héros, un policier de Rennes, Hubert Grimm, c’est du pur polar. Mais quelques scènes terrifiantes et angoissantes entrecoupant le corps du récit lui permettent également de revendiquer ce terme de thriller. Ce qui est sûr, c’est que vous ne lâcherez pas ce bouquin, happé par le suspense et la personnalité des protagonistes. 

Hubert Grimm est un flic en plein doute. Affecté à Montpellier, il est muté à Rennes après une triste histoire d’adultère. Il a cocufié un entrepreneur et ce dernier, venu demander des comptes, a été roué de coups par un Grimm peu conciliant. Un flic qui tente de trouver ses marques avec sa nouvelle équipe, mise en avant dans ce roman. Ermeline, la collègue jolie et compétente, Jarry, le second très efficace et Blanchard, grand échalas, expert en recherches sur le net. Tout débute par une agression. 

« Mufle saillant et dents carnassières »

Dans un petit pavillon, le soir, une ombre attaque. « Baptiste se crut face à un monstre informe, indescriptible au sens propre du terme, dont la masse occupait la totalité du cadre de la porte. […] Une face hirsute, des cheveux longs et sales qui encadraient le visage comme un casque explosé, des lèvres rouge sang, un mufle saillant d’où émergeaient des dents carnassières. Et qui vous fixait de ses yeux cruels, avides et sanguinaires. » Le tueur est dans la place. Il tue le mari et enlève la femme. Le sosie d’un homme préhistorique, genre de Tautavel. Tautavel qui revient d’ailleurs au cours de l’histoire se déroulant essentiellement en Bretagne mais qui fait aussi des escales à Montpellier et à Toulouse. 

Pour Grimm c’est le début d’une enquête compliquée car après deux meurtres et enlèvements près de Rennes, c’est à Montpellier que le monstre hirsute sévit. Et il enlève l’ancienne maîtresse de Grimm, également mère de son fils. Comment continuer à enquêter alors qu’on est directement lié à l’affaire ? Grimm n’est pas du genre à obéir à la hiérarchie. Il va donc faire croire à son supérieur qu’il se met en retrait, mais avec la complicité de son équipe continue à rechercher les femmes enlevées et séquestrées dans Le manoir des sacrifiées qui donne son titre à l’ouvrage. 

Percutant, le style d’Olivier Merle est direct, sans fioritures. De l’action pure, de l’adrénaline en pagaille et souvent des décisions dictées par l’émotion. Un roman primitif, un peu comme le thème sous-jacent de l’histoire.

« Le manoir des sacrifiées » d’Olivier Merle, XO Éditions, 21,90 €


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